samedi 7 janvier 2012

Chapitre 9 : Autopsie

Les filles arrivèrent en ville juste un peu après Chad et Patrick. Elles s'arrêtèrent devant la boutique de Phil qui les attendait avec impatience. De la tristesse se lisait sur son visage. Et Haley ne pouvait l'en blâmer, Phil et Jake étaient très proches et il en était de même pour beaucoup d'autres habitants de la ville. Cette disparition laissera une douleur infinie dans les cœurs. Il leur fit tout de même un petit sourire encourageant, destiné à leur prouver sa compassion. Il adressa ensuite un regard empreint de sympathie à la jeune femme afin de lui faire comprendre qu’il était là, près à la soutenir si elle en avait besoin. Dans ces moments pénibles, les amis étaient le seul remède pour atténuer la douleur.
Ils entrèrent dans la boutique et s'assirent près de la caisse ; Phil, prévoyant leur retour imminent, avait installé des tabourets. Il mit, comme tous les commerçants, le panneau fermé à la porte. Cette journée risquait d'être pénible, tous comme les jours qui allaient suivre mais unis dans cette épreuve, il faudrait juste laisser le temps agir et effacer la douleur même si ce drame provoquerait une cicatrice indélébile.

- Vous voulez boire quelque chose ?, demanda-t-il pour stopper ce silence qui devenait pesant.
- Je veux bien un verre d'eau, répondirent Sarah et sa belle-mère à l'unisson.


Haley ne réagit pas, comme si qu'elle était morte à l'intérieur. Elle se sentait vide, dénuée de tout sentiment. Elle ne ressentait rien juste une envie intense de massacrer celui ou celle qui avait fait subir une telle horreur à son meilleur ami, son frère de cœur. Bien entendu ce n'était qu'une pulsion mais qui ne pouvait prévoir qu’elle serait sa réaction le jour où le meurtrier serait découvert...

Sortant de sa catatonie, elle finit par réagir à l'appel de Sarah et Phil.

- Euh... Quoi ?
- Tu veux un verre d'eau ?
- Non, merci je crois que je ne peux rien avaler pour le moment.
- C'est compréhensible très chère, lui dit la mère de Phil.
- On devrait faire les affiches maintenant qu'on en finisse.
- Oui mais on met quoi ?
- On n’a cas dire que c'est un animal..., suggéra Sarah.
- Un animal ? C'est à peine crédible pour la moitié des habitants ayant vu le corps et les "on dit" circulent vite ici autant dire la vérité, répondit Haley.
- Qu'un individu a fait une victime dans notre ville que nous supposons que celle-ci n’est autre que l'adjoint du shérif ?
- Ba au moins ca freinera les ardeurs des gens...
- Je vais m'occuper de ça de suite.
- Merci Phil désolé de ne pas plus...
- ...Haley, tu as autre chose en tête et je crois que si j'avais été là-bas au même moment que toi je serais exactement dans le même état.



Elle leva la tête quand elle vit le Shérif, accompagné du docteur, se rendre au cabinet médical de celui-ci.

- Je pense que toute la ville est dans le même état que moi.
- Tous n'ont pas vu le corps.
- Sarah...
- Désolé je ne voulais pas être si brute.
- C'est rien, tes hormones commencent à faire effet.

Elle repartit dans ses pensées.


Le soleil se couchait lentement mais la température restait clémente. Les dernières lueurs de celui-ci se reflétaient sur les petits vagues du lac. Ils marchaient l'un à côté de l'autre, ils avaient décidé de faire une promenade digestive après le copieux dîner qu'ils venaient de déguster au chalet. Cela faisait presque un an qu'ils avaient rompu mais ils étaient restés très proche et l'anniversaire d'Haley était resté un rituel immuable.
Assis au bord du lac, ils riaient aux éclats, leur complicité ne faisait aucun doute, beaucoup se demandait pourquoi ils s’étaient séparés car il ne faisait nul doute qu’ils étaient toujours aussi proches mais pendant leur histoire, ils s'étaient rendus compte que ce n'était pas de l'amour du moins pas un amour au premier degré mais un amour plus fraternel, ce qui rendit leur lien beaucoup plus intense. La soirée était parfaite, le ciel magnifique et les alentours d'un calme plat. Puis Jack se raidit comme si il faisait un malaise. Haley lui demanda ce qui n'allait pas, et le regarda. Jack se retourna découvrant son visage décomposé, mutilé.
Haley se réveilla en sursaut dans son lit, en sueur.


Une nouvelle journée commençait à Angel's Fist mais le cauchemar continuait, ce que beaucoup voulait considérer comme un mauvais rêve n'était malheureusement que pure réalité.
Haley avait pris une douche beaucoup plus longue que d'habitude, elle n'avait pas réussi à se rendormir après son cauchemar, elle avait alors passé le reste de la nuit à lire et à naviguer sur le net sur son pc portable, assise dans son lit avec la télé en fond sonore. La douche ne l'avait pas aidé à se sentir mieux mais elle avait au moins eu le mérite de la maintenir éveillée. Elle se brossa les dents et se regarda dans le miroir, il était évident qu’elle avait souffert d’insomnie mais quelle personne normale après avoir vu ce type d'horreur aurait pu passer une nuit sereine, dans les bras de Morphée ?
Elle descendit dans son séjour, prit une veste, son sac et fila à sa camionnette afin de se rendre en ville ; pas même un café, c’était la première fois qu’elle passait outre de ce rituel. Aujourd'hui, la boutique serait ouverte deux heures ce matin mais sûrement pas cet après-midi, elle se devait de préparer les funérailles mais avant tout connaître le résultat de l'autopsie que Patrick devait effectuer dans la journée... 

Chad n'avait pas beaucoup dormi cette nuit, Judith non plus car son époux ne cessait de remuer dans le lit mais elle ne pouvait pas lui reprocher ce qu'il avait vu ne faisait pas partie de sa routine, cela l'avait choqué et il le serait d'autant plus quand l'identité du corps serait confirmée.
Dès son arrivée au poste, il passa des coups de fils pour commencer à mettre en place le dossier et surtout parce qu'il voulait à tout prix clore cette affaire. Il décida d'appeler Patrick plutôt que de se déplacer car il n’en avait pas la force. Le cadavre avait été déposé à l'arrière du cabinet, Phil avait aidé Patrick à créer une sorte de chambre froide aménagée, assez grande pour accueillir un corps et le conserver ; c’était beaucoup plus pratique ainsi et ça éviterait les aller-retour entre le cabinet et la boutique et vice versa mais cela avait demandé beaucoup de travail durant la fin de la journée et la soirée mais au moins, tout serait plus gérable pour le praticien.

La sonnerie d'attente retentit au bout du fil.


- Patrick, c'est le shérif.
- Bonjour shérif. Que me vaut cet appel ?
- Je voulais savoir... si vous aviez commencé l'autopsie ?
- J'allais m'y mettre mais le livreur est arrivé donc je vais d'abord commencer par les prélèvements et voir ce qu'il en ressort...
- Vous allez avoir assez de sang ?
- Eh bien, si vous me le permettez, je compte demander l'aide d'un ami scientifique de Washington par le biais de mail pour avoir des résultats plus précis...
- Aucun problème, mais avant je veux lui faire signer une clause de confidentialité.
- Pas de soucis, dès qu'il aura accepté de m'aider, je lui dirais de vous contacter par mail.
- Merci Patrick. Je vais vous laisser aller à vos occupations, je sais que Haley veut faire les funérailles le plus tôt possible donc je compte sur vous pour faire l'autopsie rapidement mais consciencieusement.
- Je vais faire de mon possible Chad. Je vous tiens au courant dès que j'ai le moindre résultat.
- En combien de temps votre ami pourra nous donner une réponse ?
- A peine quelques heures je pense...
- Très bien. Bon courage.

Sur ce, il raccrocha et se leva pour se prendre un café. Il aurait besoin d’une bonne dose caféine afin de tenir le coup, sans compter que la journée s’annonçait dure. Il devrait aller en ville pour informer les habitants mais pour le moment il n’en avait pas la force. Reprendre ses esprits étaient, avant tout, le plus important mais surtout, tant que aucun résultats définitifs et concrets de disponibles, il ne voulait pas leur donner des informations non fiables.



Après avoir installé son nouveau matériel de recherche, Patrick alla à son réfrigérateur pour y prendre les prélèvements de sang qu'il avait fait au bord du lac. Même si ceux-ci étaient de faible quantité, il espérait que cela suffirait à leur indiquer l'ADN de la personne. De toute façon, il lui faudrait envoyer les résultats à Washington car il ne s'y connaissait pas assez pour effectuer des résultats probants, il était d'ailleurs bien content que le shérif soit d'accord pour que son ami participe à ses recherches. Il avait passé presque une heure à analyser le sang de la victime et il y trouvait des souches de drogue mais, dans ce domaine, il n'était pas assez expérimenté pour certifier ce qu'il pensait avoir découvert. Il passa un coup de téléphone à son ami, Ian Damon, afin de lui demander son aide. Ils passèrent un bon petit quart d'heure à se parler et à échanger diverses théories sur le présumé meurtre. Son ami lui promit de contacter le shérif pour la promesse de confidentialité et lui assura qu'il se mettait tout de suite à la tâche pour lui apporter au plus vite les résultats des prélèvements sanguins.
Suite à cette conversation téléphonique, il se dirigea vers la pseudo chambre froide qu'ils avaient installés la veille avec Phil et en sortit le cadavre puis s'installa dans la pièce stérilisée afin de ne pas endommager le corps ni la moindre preuve. La victime était telle que lorsqu’il l’avait découverte : décomposée, défigurée, méconnaissable. Il se munit d'une blouse, d'une paire de gants stériles et d'un masque. De sa main droite, Patrick saisit le scalpel et fit tune entaille assez profonde sur le thorax laissant échapper une certaine odeur nauséabonde étant donné que le corps état vidé de son sang, il en déduisit que c'était normal qu'une telle odeur s'en dégage.
L'ouverture sur le corps formait un Y laissant apparaître le peu d'organe endommagé restant à la victime. Ils étaient desséchés, abîmés, dévitalisés comme si on avait étalé du papier absorbant dessus afin de les vider totalement de leur substance dans le but de faire agonir la victime. Etait-elle toujours consciente à ce moment ?, se demanda Patrick. Il espérait que oui car sinon il ne pouvait imaginer la souffrance que cela provoquer d'être mutilé vivant, les yeux grands ouverts et horrifiés devant un acte qu'on en peut contrôler ni fuir. Un frisson le parcourut...
Voilà maintenant près d’une heure qu'il était au-dessus de ce corps vide comme une coquille essayant de trouver des réponses aux questions qui trottaient dans sa tête ainsi que dans celles des habitants. Il suivait à la lettre son livre de médecine et les cours qu'il avait appris. Il était plutôt fier de lui car d'après son avis aucun détail n'avait été mis de côté qui plus est, il avait pu faire tous les prélèvements nécessaires et certains éléments répondent déjà à quelques énigmes. La cause de la mort était évidente à présent, maintenant, il fallait en déterminer les détails exacts et c'est cela qui allait lui demander beaucoup de temps mais il devait apporter des réponses aux habitants de la ville et surtout à Haley.
Haley...
Il pensait aller à la voir pour prendre de ses nouvelles mais redoutait de se faire envoyer promener, il décida d'attendre un peu, il tenterait sa chance en début de soirée...

Après avoir suturé les ouvertures, il remit le corps au frais, sorti du cabinet et prit la direction du poste de police pour faire son rapport à Chad mais aussi pour l'informer que le corps était disponible pour les funérailles. Plus vite cette cérémonie serait accomplie mieux ce serait pour la plupart de la population afin qu’ils puissent faire leur deuil plus facilement du moins en apparence car au niveau du cœur et de l'esprit, cela prendrait forcément énormément de temps...


Haley, Phil et Sarah avaient fait un certain nombre d'affiches qu'ils mettraient à l'entrée de la ville et aux vitrines de certaines boutiques afin d'informer le plus de passants possible. Ils avaient commencé à trouver une idée de faireparts, ils désiraient prendre un peu d'avance, ne pas se trouver pris au dépourvu et surtout cela faisait partie du processus de deuil. Ils y avaient tous mis du cœur à l’ouvrage afin de rendre hommage à leur ami et l’atmosphère était chargée d'émotions mais avant de les finaliser, ils devaient attendre la date exacte des funérailles, information qui ne saurait tarder mais ils l'ignoraient. Dans un sens n'était pas plus mal leur évitant un nouveau trou douloureux dans leur poitrine, le temps avant la mise en terre serait mis à profit mais les nuits seraient longues et surtout la cérémonie particulièrement éprouvante, un dernier adieu, la triste réalité d’une perte définitive.
Ils levèrent tous les trois leur tête vers la fenêtre et virent Patrick traverser la rue avec une chemise sous le bras. Ils se regardèrent et comprirent la signification de ce que le Médecin transportait. Ils sortirent de la boutique et le rejoignirent, celui-ci fut surpris de les voir arriver en chœur mais d'un pas décidé, il comprit immédiatement le but de leur venue et ne pipa mot.
Ensemble, ils continuèrent d'avancer en direction du bureau de Chad. La porte s'ouvrit et Marie les accueillit.

- Il est dans son bureau. Je vous laisse y aller.
Oh Haley, je suis vraiment...
- ... oui je sais Marie, c'est gentil merci beaucoup, lui répondit Haley en lui souriant légèrement.

Haley rejoignit le reste de ses amis dans le bureau de Chad et ferma la porte derrière elle. La tension dans la pièce était plus que palpable ; chaque membre attendait le verdict du médecin mais en avait peur aussi.

- Alors Patrick... Dites-nous tout, que nous soyons fixés..., le pressa Chad.
- Chad, sois moins brut veux-tu, intervint Judith, sa femme, qui se trouvait à ses côtés.
- Oui, tu as raison chérie. Excusez-moi Patrick, je n'ai que très peu dormi cette nuit.
- Ce n'est rien. Je comprends votre impatience ainsi que votre douleur.
- Je vous en remercie.
- J'ai pu entrer en contact avec mon ami de Washington dont je vous aie parlé et il s'avère qu'il a accepté ma proposition comme avez dû vous en rendre compte puisque vous communiquez avec lui par mail. Il m'a de nouveau contacté juste avant que je vienne vous voir et il m'a fait part des résultats des prélèvements de sang...
Je suis au regret de vous confirmer que l'identité du corps est...
- Jake !, souffla Haley anéantie par cette annonce qui d'un coup, rendait la perte de son ami concrète et définitive.
- Oui. J'en suis désolé.

Il était très gêné par cette situation. A New-York, il lui était malheureusement déjà arrivé d'annoncer des décès mais jamais, il n'avait eu auparavant de contact avec la personne alors que là... Même si il avait été en conflit avec Jake, il ne le méprisait pas pour autant. Certes il n'approuvait pas ses façons de faire mais en aucun cas il n'aurait souhaité le voir... mort.

- Suite à cela, je suis dans l'obligation de déclarer le corps et son identité dans les archives du comté.
- Je vais le faire Patrick. Dans les petites villes, c'est au shérif de le faire.
- Oh, je l'ignorais. Très bien, je vous laisse le soin de le faire.
- Avez-vous découvert la façon dont Jack a été tué ?, demanda Sarah qui dû s'asseoir tant l'émotion et la fatigue se faisait ressentir d'un coup.
- Oui mais je vous demande de tous vous asseoir car ce que je vais vous confier, risque d'être très difficile à assimiler.

Phil prit Haley par les épaules et la força à prendre place sur une chaise. Cette dernière le fit sans broncher ce qui n'était pas à son habitude, elle qui en temps normal, ne supportait pas qu'on prenne soin d'elle de la sorte. Même lors de son vivant, Jake l'énervait lorsqu'il faisait cela.

Patrick leur décrivit tous les détails de son autopsie sans en oublier aucun ce qui provoqua à Sarah de fortes nausées qu'elle ne put réprimer.

- Je vais reprendre contact avec mon ami de longue date pour qu'il m'aide à définir les étapes exactes de la scène de crime afin de nous donner un maximum d'indices et définir le mode opérateur du tueur en espérant - si je puisse le dire ainsi - que cela soit seulement une pulsion passagère mais malheureusement nous ne pouvons en avoir l'exacte certitude.
- Patrick, merci beaucoup pour tout le travail que vous avez fourni et de votre sollicitude.
- Je vous en prie. Faites-moi savoir quand vous souhaiterez reprendre le corps. Il est à votre disposition pour les funérailles.
- Je... Je souhaiterai que l'on procède aux obsèques vendredi.
- Haley, c'est un peu précipité..., lui fit remarquer Judith.
- Précipité ? Et combien de temps dois-je laisser le cadavre de mon meilleur ami geler dans une chambre froide improvisée ? Le temps que chacun se remettre de ce drame ? Oh mille excuses alors je vais patienter tranquillement dans mon coin pendant que vos petits cœurs meurtris digèrent la chose et que vous retrouviez tous le sommeil. Tiens puis tant que nous y sommes, pourquoi ne pas lancer une invitation dans le journal s'adressant au tueur comme ça nous pourrions lui faire un gros câlin en le rencontrant, dit-elle très énervée.

Judith se sentit désarçonné et prise de cours, tout comme les autres membres de la pièce mais tous comprenaient très bien la douleur et la colère de Haley.

- Haley, ce n'est pas ce que je voulais dire. Ce que je voulais...
- Ce que Judith voulait dire ma chérie, c'est qu'avant de penser aux funérailles il serait judicieux que tu penses ainsi que tout le monde dans cette pièce, à te reposer, intervint Sarah.
- Je ne veux pas me reposer, je veux que mon ami repose en paix dans un endroit digne de ce nom.

Elle éclata en sanglots.

- Alors nous ferons les funérailles vendredi en début d'après-midi. Distribuer les faireparts aux habitants. Que ce soit une cérémonie digne de notre ami.

Chad venait de soulager, sans s'en rendre compte, Haley d'un poids immense. Elle lui en fut reconnaissante même si elle ne prononça aucune parole, son regard suffit à faire passer le message.

- Allons-nous asseoir à une table chez Stephenie, en sa mémoire.
- Oui, tu as raison. Il aurait adoré ça.


Sur ce, ils se dirigèrent ensemble vers la sortie du poste de police pour se rendre au restaurant de Stephenie et rendre hommage à leur ami.

Au restaurant, tous les clients dinaient comme si la vie continuait son cours mais les amis proches de Jake, même Patrick, étaient tous réunis à une table chacun avec ses pensées mais tous avaient à leur esprit la même personne.

Haley leva son verre et dis ces quelques qui suffirent à dessiner un léger sourire sur le visage de chacun.

- A la mémoire de Jake.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire