samedi 7 janvier 2012

Chapitre 7 : Découverte

La sonnerie du réveil de Haley retentit à 7h00 du matin, elle poussa sur le bouton afin d’arrêter l’irritante sonnerie commença à replonger dans le sommeil quand dans un sursaut de conscience elle ouvrit les yeux et se leva. Si elle n'avait pas eu ce réflexe, elle serait restée couchée pendant encore longtemps et avec comme conséquence, pour la première depuis son inauguration, l’ouverture en retard de la boutique.
Le problème c’est que ce matin, elle n'avait aucune motivation. C'était la première fois en trois ans qu'elle devait travailler seule, sans sa meilleure amie et collègue et cela lui faisait drôle de se retrouver en solo dans sa boutique de livres poussiéreux même si elle savait que ce n'était que temporaire, il fallait juste que Sarah se repose un peu pour pouvoir revenir au moment où les touristes arriveraient à Angel's Fist. Elle était très contente, hier soir, quand Patrick leur avait annoncé la bonne nouvelle, mais cette sensation fut vite gâchée par son entretien avec le médecin. Rien que de penser à ce moment, elle sentit la colère remonter en elle. "Calme-toi Haley, il n’en vaut pas la peine."
Sur ce, elle bondit de son lit, prit sa douche puis descendit dans la cuisine pour prendre son petite déjeuner. Son portable vibra, elle venait de recevoir un texto de Sarah : "oublie pas qu'aujourd'hui il y a le dernier camion qui vient décharger les dernières caisses de livres que nous avions commandé. Si tu as besoin d'aide dis-le-moi. Bisous." Elle souriait en lisant le message, elle se disait que son amie était une sacrée tête de mule et lui répondit qu'elle n’avait besoin que d'une seule chose : la savoir allongée en train de se reposer et que le reste pouvait attendre.
Après son petit déjeuner, elle prit ses affaires et monta dans sa camionnette pour prendre la route en direction de la ville. Elle arrivera tout juste à l’heure pour ouvrir la boutique malgré le petit retard qu'elle avait pris à cause d’une douche prolongée.


Patrick était devant son miroir de salle de bain. Après avoir pris une douche bien chaude pour se détendre, il but une tasse de café fort, histoire  de se préparer à cette longue journée. Il ne savait pas pourquoi mais il avait cette impression étrange qui ne le quittait pas depuis son réveil.
La trace de main, résultat de la gifle que lui avait mis Haley était moins visible que la veille mais se distinguait tout de même encore un peu… "Avec un peu de chance, j'aurai droit à des réflexions de tout le monde" pensa-t-il avec un air aigri. Il regrettait beaucoup son geste et il savait que la colère d'Haley ne disparaîtrait pas comme ça et que même si il lui faisait des excuses ça ne changerait probablement rien. Qui plus est, il était persuadé que Jack viendrait le réprimander dès qu'il saurait ce qu'il s'était passé ce qui créerait encore plus de tensions entre lui et le shérif adjoint. Il appliqua sur sa joue un baume apaisant pour éviter d'avoir un bleu, elle m'avait giflé tellement fort qu'il ne voulait pas prendre de risque. Un médecin avec un coquard ce n’était pas très professionnel.
Il sortit de son cabinet pour arroser les petites plantations qu’il avait mis quelques jours auparavant quand il vit Haley arriver à la librairie. Il s'avança vers elle en espérant qu'elle ne précipiterait pas se cacher dans le magasin sans lui laisser une chance de s'excuser.
Cette dernière le vit arriver au loin et resta planter avec toute sa colère devant la porte d'entrée de la boutique. Elle senti sa rancœur diminuée un peu quand elle vit la marque sur sa joue et elle esquissa un petit sourire satisfait et gêné mais pas plus embarrassé que nécessaire.

- Bonjour Haley. Vous avez l'air de meilleure humeur… dit-il essayant de détendre l'atmosphère.
- Non, seulement satisfaite de la marque que je vous ai laissée, dit-elle fièrement.
- Ah oui, en effet vous avez frappé fort.
- C'était bien mérité, dit-elle froidement.
- Certes, il est vrai que j'ai agi de façon excessive. Je suis d'ailleurs venu vous voir ce matin pour vous présenter mes excuses. Je n'aurais pas dû agir de la sorte.
- En effet, vous n'auriez pas dû !
Ils regardèrent sans rien dire un petit moment puis Haley céda.
- Très bien, excuses acceptées, lui dit-elle. Mais je vous préviens, la prochaine fois ce n'est pas votre joue qui recevra un coup.
- He bien, promis, je ferais très attention et attendrai votre permission.
- Pfffffffffffff.
- Bonne journée Haley.

Il lui tourna le dos avec un petit sourire satisfait. Il ne savait pas pourquoi mais il l'appréciait beaucoup et était content de cet échange car il avait le cœur léger.

Haley déverrouilla la porte de la boutique et mit le panneau ouvert. Le camion de livraison arriva pour lui livrer les derniers livres.

- Il a quoi ??? lui demanda Sarah à l'autre bout du téléphone.
- Il m'a embrassé.
- Et tu l'as giflé ?! Bravo, j'espère que tu n’as pas ménagé tes forces !
- T’en fais pas, j’ai laissé un souvenir sur la joue de ce cher docteur. Mais il s'est excusé et on passe à autre chose.
- Toi oui, mais peut-être que lui non...
- Bon, comment te sens-tu ?
- Je me repose car la garde rapprochée de Phil veille au grain...
- Quoi ?, demanda Haley qui ne comprenait pas de quoi son amie voulait parler.
- Phil a fait venir sa mère pour me surveiller.
- Ah d'accord. Ba, il s'inquiète. C'est normal qu'il préfère te savoir avec quelqu'un que seule.
- Oui je sais mais je suis pas en sucre. Certes, c'est adorable et je ne me plains pas d'autant que sa mère est très gentille et prends très soin de moi. Donc que demandez de plus...
Comment ça se passe à la boutique avec la nouvelle livraison ?
- Je ne sais pas comment je vais faire pour ranger tout ce foutoir et trier.
Il y a encore plus de références que dans la précédente livraison. Je crois que je vais demander un coup de main à Jack.
- Huuum, de quoi bien énerver le docteur. J'adore, dit-elle en riant.
- Tu as une imagination débordante. C'est même étonnant que tu n'aies encore jamais écrit de livre.
- Ah ah très drôle. Bon ma grincheuse adorée, je vais te laisser le petit déjeuner est livré.
Tu me tiens au courant pour tout sans exception sinon je mêle de tout en revenant.
- C'est ça. Repose-toi d'abord avant de t'occuper des autres. Bonne journée ma belle.
- A toi aussi. Bon courage à la boutique.

Cet échange avait redonné le sourire à Haley mais il fut de courte durée car il disparut lorsqu’elle vit la pile de livres qui se présentait à elle. Elle reprit le téléphone et composa un numéro. Elle laissa sonner jusqu'à ce que le répondeur s’enclenche : " vous êtes bien sur le téléphone de Jack Handson, je ne peux vous répondre pour le moment laissez-moi votre message". Haley laissa un message lui expliquant qu'elle avait besoin d'un petit coup de main à la boutique et sachant que c'était son jour de repos, elle attendait de ses nouvelles. Elle raccrocha et commença son travail sans réelle motivation.


Phil arriva à Angel's Fist un peu plus tard ce matin là. Il s'était levé en retard et avait très mal dormi ; il avait surveillé sa femme toute la nuit pour être sûr qu'elle dormait un peu afin de se reposer un maximum et avait demandé à sa mère plus tôt dans la soirée de venir ce matin pour s'occuper de Sarah. Il s'était arrêté pour prendre un café chez Stephenie puis décida de passer voir vite fait Haley.

- Salut ma belle. Pas trop débordée ?
- Eh Phil, comment vas-tu ?
- Bien et toi ? Tu m'as l'air submergé..., remarqua-t-il.
- Non, c'est une illusion d'optique, dit-elle ironiquement.
- Je vais te filer un coup de main ce n'est pas grave si exceptionnellement, j'ouvre un peu plus tard.
- Non c'est bon je t'assure et puis, j'ai appelé Jack vu que c'est son jour de repos mais il ne répond pas donc je vais patienter. Ne t'en fais pas ça va le faire. Je vais fermer pendant une heure ou deux, histoire d'avancer et voilà.
- Bon d'accord mais si tu as besoin de moi, tu sais où je suis...
Au fait, je l'ai dit à Stephenie pour Sarah, de toute façon la ville aurait été au courant tôt ou tard alors autant le faire le plus tôt possible.
- Pas de problème.
-Au fait, il paraît que tu as un sacré coup de main.
- Comment ça ?
- Stephenie m'a raconté ton altercation avec le Docteur.
- Comment elle l'a su ?
- Elle t'a vu te rendre à son cabinet hier soir après une conversation avec Jack et elle a vu à quel point tu étais furax et ce matin quand Patrick est arrivé en ville il avait une marque sur la joue… elle en a déduit que tu l'avais giflé et vu ta réaction, sa déduction était fondée.
- Oui, c'est vrai mais j'ai une bonne excuse. Il s'est jeté sur moi et m'a embrassée.
- Oh et depuis quand c'est un crime fédéral ?, plaisanta-t-il.
- Vas-y, moque-toi mais c'était pas très respectueux ! De toute façon c'est oublié il s'est excusé.
- Et ça ne te vient pas à l'idée qu'il souhaite t'embrasser juste parce que tu lui plais ?
- Ne dis pas n'importe quoi ! Il a perdu sa femme il y a peu et on se connaît à peine.
- Certes, mais tu sais très bien que je peux en témoigner pour  l'avoir vécu, il y a des choses en matière de sentiments que l'on en contrôle pas. Bon, j'y vais car je suis déjà assez en retard comme ça. Appelle, si tu changes d’avis.
- Ca marche, merci.

Elle essaya de nouveau de contacter Jack mais une fois encore, elle tomba sur le répondeur. "Bizarre", pensa-t-elle.


Elle fit un bond quand elle entendit la porte se refermer. Son visage reflétait la surprise de façon évidente car la personne qui se tenait en face d'elle souriait.
Il s'agissait de Chad Scott, le shérif de la ville.

- Shériiiiif, quelle bonne surprise ! Mais comment se fait-il que vous soyez déjà revenu ?
- Il fait moche depuis trois jours au Texas alors on sait dit que nous allions rentrer que pour trois jours ce n'était pas très grave donc nous revoilà.
- Et vous venez me voir. Pourquoi ?
- Je suis passé chez Jack pour lui dire que j'étais revenu et il n'y était pas alors je suis venu te voir car vous êtes pire que des siamois. Tu ne l'aurais pas vu ?
- Non. J'ai appelé deux fois déjà sur son portable parce que je voulais qu'il vienne me donner un coup de main pour la classification des livres mais je suis à chaque fois tombé sur la messagerie.
- Etrange, il répond toujours d'habitude même quand il est occupé.
- Je sais. Peut-être qu'il est sorti de la ville pour la journée et qu'il est encore sur la route.
- Il prévient d'habitude quand il s'absente pour qu'on sache où le trouver si jamais il y a un souci en ville. Et hier au dîner il ne m'a rien dit. C'est peut-être sa conversation avec le médecin qui l'a énervé et il a voulu décompressé ailleurs.
- Ah oui, il m'a vaguement raconté ce docteur qui n'appréciait pas qu'on vienne enquêter sur lui. Je comptais aller le voir d'ailleurs pour lui expliquer certaines choses.
- Soyez pas brut, il en assez eu pour son grade depuis hier soir, croyez moi.

A son sourire, Chad comprit qu'elle avait réagi afin de défendre son ami. Mais elle le perdit rapidement quand elle vit Patrick apparaître dans l'angle de la porte.

- Eh ba ça va être l'occasion de faire connaissance.

A cette remarque, le shérif se retourna pour se trouver nez à nez avec le médecin.

- Haley. Je venais vous voir pour vous parler de Sarah. Mais je repasserai plus tard.
- Non, c'est bon vous pouvez parler, toute la ville est au courant et Chad devra être averti tôt ou tard donc allez-y.
- Que se passe-t-il ? demanda ce dernier à Haley.
- Nous avons découvert hier que Sarah est enceinte.
- Oh mais c'est merveilleux. Surtout quand on sait que le médecin précédent disait qu'elle ne pourrait plus jamais en avoir.
- N'est-ce pas que c'est une super nouvelle.
Patrick, vous vouliez me dire quoi ?
- Juste que j'ai envoyé les analyses de sang ce matin et que je vais pas tarder à avoir les résultats.
- Oh, eh bien merci. Laissez-moi vous présentez Chad Scott, le shérif de la ville. Shérif, Patrick Rice, notre nouveau médecin depuis déjà un mois bientôt.
- Enchanté shérif.
- Moi de même.
- Je vous tiens informé Haley, je  vais aller prévenir Phil.

Il tourna les talons et partit en la direction du magasin de Phil.

- Quel magnifique bleu à la joue. C'est de toi je suppose ?
- Oui, en effet. Et j'en suis très fière.
- Je ne te demanderai pas pourquoi, j'ai peur de la réponse.
Je vais aller fouiner un peu voir si les habitant ont vu Jack ce matin et je te tiens au courant.
- Merci. Bonne journée Chad.
- A toi aussi. Et bon courage avec toute cette poussière.

Il n'aimait pas trop les livres et c'est ainsi qu'il les désignait : un tas de poussière.


Il arriva à son bureau à peine 15 minutes après. Il n'avait pas pris de véhicule ce matin car c'était sa femme, Judith, qui l'avait déposé en ville avant de se rendre à l'hôtel où elle travaillait. Ce n'était pas un grand hôtel, juste un petit bâtiment où il se trouvait une dizaine de chambres, au total il pouvait accepter une quarantaine de clients ce qui serait le cas dans une semaine. Chad ouvrit la porte et entra dans le hall du commissariat. Il salua la standardiste avant de se diriger vers son propre  bureau où il n'avait pas mis les pieds depuis trois semaines maintenant et rien n'avait changé. Jack n’y allait que rarement, C’était le bureau de son chef et lorsqu'il l’utilisait, il faisait en sorte de ne pas mettre le moindre désordre car il savait à quel point son patron était maniaque et méthodique.
La standardiste arriva à sa porte avec un manque d’entrain évident, ce qui n'était pas à son habitude. Chad le remarqua de suite.
- Marie, vous avez une drôle de tête. Quelque chose ne va pas ?
Vous aviez le sourire tout à l'heure et là, vous êtes blanche comme un linge...
- Je veux bien une chaise, s'il vous plaît.
- Tenez, asseyez-vous là. Dites-moi ce qui ne va pas.
- J'ai répondu au téléphone.
- Oui mais c'est votre travail.
- Sauf que ce genre de coup de fil, je m'en serais bien passé.
- Continuez.
- C'était une personne de passage en ville qui venait de s'arrêter près du lac pour faire une pause après un long moment de route. Il s'est approché du lac pour se reposer un peu.
- D'accord. Calmez-vous Marie. Respirez.
Allez-y. Continuez, prenez votre temps.
- Il faut que vous alliez au lac Shérif. Quand il s'est approché du lac, il a vu une barque au bord de l'eau qui n'était pas attaché au ponton, il a voulu la ramener pour l'y rattacher et il y avait un corps de dedans.
- Un corps ? Vous êtes sûr ?
- Oui.
- C'était peut-être une personne endormie.
- Non. Il m'a assuré que la personne n'avait plus de pouls.
- Bon j'y vais de suite.
- Attendez !, cria-t-elle.
- Quoi ?
- C'est... c'est Jack. Dans la barque, c'est Jack.
Elle éclata en sanglot.

Il laissa Marie sur sa chaise. Il était tout retourné par l'annonce qu'elle venait de lui faire. Il entra dans la boutique de Haley qui l’accueillit avec un sourire avenant.

- Viens avec moi.
- Où ça ?
- Je vais chercher le toubib. On se retrouve à ta voiture.
- Mais que se passe-t-il ?
- En voiture. Je te le dirais en voiture !

Après avoir été cherché Patrick qui ne comprenait rien à toute cette agitation, ils montèrent en voiture. Chad expliqua ce que Marie lui avait dit. Haley ne réagissait pas, elle ne voulait pas y croire tant qu'elle ne l'avait pas vu. Patrick quant à lui, posa des questions au shérif afin de connaître les antécédents médicaux de Jack.
Après à peine dix minutes de route, ils arrivèrent au lac où il y avait déjà un petit groupe de gens sur place.
Ils descendirent de la voiture. Haley faillit perdre l'équilibre à cause des tremblements qu’elle n’arrivait pas à réprimer. Patrick la rattrapa et la tint par le bras, au cas où.
Ils avancèrent vers le bord du lac.  



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