dimanche 8 janvier 2012

Chapitre 26 : Loup... où es-tu ?

Après une nuit des plus coquines, Haley se réveilla dans un lit vide ce qui l’intrigua. Elle appela Patrick à voix haute et n'eut aucune réponse, ce qui l'inquiéta car il répondait toujours même si il se trouvait aux toilettes...
Un pied à peine posé par terre, elle faillit glisser et regarda de suite, étonnée  ce qui lui avait fait défaut : le jogging de Patrick. Là, elle commença vraiment à se poser des questions, jamais Patrick ne quittait le lit sans mettre son pantalon de jogging, pas même pour aller aux sur petits coins, ce qui lui provoqua en elle beaucoup de questions d'un coup et elle accéléra ses mouvements pour se sortir au plus vite du lit. Après avoir enfilé son débardeur et son pantalon de survêtement, elle mit une paire de chaussettes et regarda dans la salle de bain mais ne vit personne. Alors elle descendit au premier étage et regarda dans la salle principale mais ne vit pas son tendre et cher médecin ; elle entra donc dans la cuisine et vit un verre vide renversé sur la table qui tournait sur lui-même jusqu'à ce que son regard se pose sur ce qui, à cette distance, ressemblait à une main et s'avança donc dans cette direction pour s'arrêter net horrifiée par la scène qui se trouvait sous ses yeux.

Elle s'approcha rapidement du corps inanimé de son amoureux pour regarder si il respirait encore et sentit le souffle chaud de l'homme allongé effleuré sa peau, elle essaya de le réanimer en l'appelant par son prénom.

- Patrick, réponds-moi. Patrick....

Quand elle entendit un bruit sourd derrière, elle se retourna mais n'eut pas le temps de voir de quoi il s'agissait que ses yeux se fermaient et elle tomba aux côtés de Patrick.



- Patrick ?
- Chad ?
- Tu es où ?
- Dans la cuisine, par terre.

Chad se dirigea dans la cuisine où il vit Patrick à moitié avachi sur le sol et se précipita alors en direction de son ami pour l'aider à se relever.

- Non ! Laisse-moi ici, j'ai encore la tête qui tourne. Va dans la chambre, Haley dort.

Quelques minutes après, le shérif redescendit pour retourner dans la cuisine auprès du médecin.

- Elle n'est pas là !
- Quoi ?! Comment ça ? Demanda Patrick paniqué.
- Tu venais faire quoi dans la cuisine Patrick ?
- J'avais encore mal à la tête donc je suis venu prendre un verre d'eau et j’ai été pris d'un gros vertige. Je n'ai même pas eu le temps de m'asseoir sur une chaise que je me retrouvais allongé sur le sol. Je n'ai même pas essayé d'appeler Haley qui dormait comme un bébé dans le lit. Chad, elle était dans la chambre quand je me suis levé. Elle ne serait pas partie sans me chercher surtout que je n'avais pas pris le temps de mettre mon jogging et elle sait pertinemment que je ne sors pas du lit sans le mettre. Question d'habitude, cherche pas comprendre, lui dit-il voyant le regard perplexe du shérif.
- A-t-elle des biens personnels chez toi ?
- Non, en général quand elle vient dormir ici, elle prévoit ses affaires.
- Cette nuit était pas prévue ? Enfin je veux dire, vous n'aviez pas prévu de passer la soirée ensemble ?
- On devait t'appeler ce matin, au réveil pour te prévenir.
- Me prévenir de quoi ?
- Hier soir, Haley était à la boutique et elle a failli être agressée.
- Comment ça, agressé ?

Patrick mit du temps à tout lui expliquer détail par détail de tout ce que Haley lui avait raconté sans oublier de mentionner l'enveloppe avec le papier qui se trouvait dans la boutique à leur retour. Chad comme à son habitude avait tout noté sur son carnet et avait appelé en urgence l'un de ses employés pour qu'il commence les recherches ainsi que son collègue de Los Angeles pour élargir les recherches. Il émit aussi, à la suite des renseignements donnés par Patrick, une demande de résultats urgents pour l'échantillon de médicaments que le médecin avait donné à analyser la veille à un laboratoire de recherches.

- Je vais faire le tour des lieux histoire de voir. Tu devrais aller te rafraîchir un peu, tu as une sale mine.
- Merci du compliment.

Chad sourit et sortit pour faire le tour du propriétaire. Dans le cabinet médical rien qui ne lui sauta aux yeux, alors il se dirigea sans grande conviction à l'arrière de l'établissement, là où Patrick avait installé son mini laboratoire et centre d'autopsie et vit que la porte était entrebâillée. La serrure était crochetée de l'extérieur mais pas de l'intérieur. 

Il remonta à l'étage pour regarder l'appartement du médecin qui arriva de l'étage du haut habillé d'un nouveau tee-shirt avec un pantalon de jogging et un papier dans sa main gauche.

- Justement je venais te chercher.
- Moi aussi.
- J'ai trouvé ça, dans la salle de bain en sortant de ma douche. Je n'ai pas vu en y entrant qu'il y était.
- Tu l'as pris avec un mouchoir ?! Demanda le shérif étonné.
- Les empreintes, j'y ai pensé.
- Bonne initiative. Donne, je vais l'ouvrir.
- Tiens, je n'y ai pas touché.

Chad ouvrit l'enveloppe qui contenait comme à son habitude, depuis le début des meurtres, un petit carton blanc sur lequel apparaissait une inscription imprimée de couleur noire.

"A présent elle est à moi."

Les deux hommes se regardèrent après avoir lu ces quelques mots.

- Cette fois, c'est confirmé, cette histoire vous concerne tous les deux depuis le début.
- Mais pourquoi Haley ? Je ne comprends pas.
- Jalousie, vengeance, passion... Plusieurs mobiles peuvent entrer en considération tu sais. Maintenant nous avons deux indices : l'empreinte qui définit clairement une femme et ce mot qui révèle les victimes principales de toute cette mise en scène.
- Il faut prévenir Sarah !
- Sûrement pas ! Répondit Chad. Tu veux nous la faire accoucher ou quoi ?!
- Mais elle va nous tuer de sa chambre d'hôpital si on ne le lui dit pas. Faut au moins prévenir Phil.
- Phil ?! Non mais Patrick tu as fumé en plus de ton malaise ! Tu connais Phil, il ne sait pas mentir à sa femme, elle est pire qu'un détecteur de mensonge.
- C'est vrai, tu as raison. Mais je t'assure qu'elle va nous trucider une fois qu'elle saura tout ça.
- En attendant, on est en vie et on doit retrouver Haley. Tu avais fermé toutes portes ce soir avant de rentrer chez toi ?
- Oui, pourquoi ? Demanda le médecin.
- La porte de laboratoire a été forcée.
- Forcée ?!
- Oui, la serrure a été crochetée.
- Bon sang ! Ca doit être cette personne qui était dans la boutique ce soir.
- On va aller à mon bureau, les résultats de ton analyse ne devraient pas tarder. Nous allons d'abord passer à la pharmacie.
- Toujours pas de nouvelle d'Elena ?
- Non, toujours pas et elle n'est pas revenue chez elle.

Il prit ses clés de l'appartement et suivit le shérif.


Une sonnerie retentit pour avertir les personnes travaillant dans la pharmacie qu'une personne était entrée dans l'établissement, au cas où ils travailleraient en réserve. Une employée se présenta au comptoir demandant aux deux hommes si elle pouvait à tout hasard les aider. C'est le shérif qui prit la parole.

- Non désolée, shérif toujours pas de nouvelles et ça commence sérieusement à nous inquiéter avec tout ce qu'il se passe ces derniers temps, répondit la jeune femme.
- Oui, moi aussi. Merci d'avoir pris un peu de votre temps pour répondre à mes questions. Bonne journée.

La jeune femme les salua et retourna en réserve pour continuer son travail. Voilà plusieurs jours de suite qu'Elena n'avait pas fait d'apparition en ville et que personne n'avait de nouvelles. Ils se rendirent alors au bureau de Chad en prenant la voiture tout en réfléchissant. Patrick prenait énormément sur lui même mais il était réellement inquiet pour celle qu'il aime et ça le rendait malade de ne pas pouvoir faire plus. Qui plus est, il se posait beaucoup de questions à propos de ce médicament censé lui calmer ses maux de tête qu’Elena lui avait fourni voilà quelques semaines. Il descendit de la voiture lorsqu'ils arrivèrent à la destination voulue.



Il faisait frais dans la pièce, si bien qu'un frisson parcourut Haley la sortant de ce sommeil qui avait duré depuis le coup qu'elle avait pris sur la tête. Ses paupières étaient lourdes et ses yeux brûlaient mais elle réussit à les ouvrir pour essayer de voir où elle se trouvait. Un visage se pencha sur elle pour la redresser.
- La belle au bois dormant est réveillée. C'est pas trop tôt. Pas la peine de crier chérie, nous sommes loin de ta chère ville et isolés de tout. Ici, il ne peut rien t'arriver et, en même temps, tellement de choses que nous pouvons et allons te faire...
- Qui... qui êtes vous ?
- Tu le sauras bien assez tôt mon ange. Bien assez tôt...

La personne sortit de la pièce laissant Haley seule dans cette pièce fraîche et dépourvue de luminosité. Un seul petit rayon passait par le seuil de la porte mais pas assez pour éclairer toute la pièce jusqu'à ce qu'un rayon plus gros éclaire violemment les yeux de la jeune femme, au point de l'aveugler momentanément. Puis celui-ci se ferma à moitié laissant tout de même de quoi éclairer une infime partie de la pièce afin qu'Haley ne perdit pas la tête dans le noir.

Une nouvelle personne entra dans la pièce, plus grande et plus fine que la précédente avec une voix plus rauque. Elle s'approcha d'Haley pour lui présenter un plateau repas.

- Tiens, voilà de quoi manger avec de l'eau.
- De l'eau ou de l'acide ?

La personne rit aux éclats.

- De l'eau. L'acide, tu as tout le temps avant d'y goûter. Pour le moment, nous avons besoin de toi. Mange Cendrillon car bientôt tu n'auras plus ce loisir si tu continues cette insolence.

Elle tourna le dos à Haley et ferma la porte si violemment que la jeune n'eut pas le temps de la retenir. S'agenouillant à la porte tout en tremblant elle regarda de loin son plateau repas qui ne lui donnait pas envie du tout, la nausée prenant le dessus, elle se mit à pleurer en silence ne voulant pas donner la satisfaction de ses ravisseurs à l'entendre pleurer.


- Alors ça donne quoi ? Demanda Patrick impatient à son ami qui n'était pas des plus calmes non plus.
- Je fais ce que je peux Patrick. Crois-moi cette situation me déplaît autant qu'à toi.
- Je sais, pardonne-moi, ce sont ces fichus cachets. Elle avait raison depuis le début et, étant médecin, persuadé de ce que je prenais, je n'ai pas voulu l'écouter. Quel idiot je fais ! S'énerva-t-il contre lui-même.
- Arrête. Tu sais très bien que tu n'es responsable de rien.
- Cela ne m'empêche pas de culpabiliser.

La sonnerie du téléphone retentit, ce qui fit sursauter les deux hommes qui ne s'y attendaient pas.

- Inspecteur Scott, je vous écoute.

...

- Hum... Hum... très bien. Avez-vous possibilité de trouver l'origine du fabricant ?
- Non, c'est très spécifique. A la base, ce genre de médicament appartient au milieu hospitalier. Nous pouvons faire une recherche si vous le souhaitez mais cela prendra plusieurs jours voire plusieurs semaines tant il y a  d'établissements sur dans l'état.
- Je comprends bien. En tout cas, je vous remercie beaucoup pour votre aide.
- Inspecteur Scott !
- Oui, répondit Chad au moment où il allait raccrocher.
- Nous avons reçu les analyses concernant la calligraphie sur les bouts de cartons. Cela n'était pas de notre ressort mais un transfert dans notre service a été fait.
- Et ?
- Les deux cartons que vous avez fait parvenir comportent chacun une écriture différente.
- Ce sont donc deux personnes différentes qui auraient écrit à chaque fois ?
- Oui. Et plus précisément, deux femmes.

A cette réponse, Chad fronça les sourcils sous le regard interrogateur du médecin. Il remercia son interlocuteur de lui avoir téléphoné pour lui apporter ces nouvelles réponses et raccrocha. Il mit un temps à réagir jusqu'à ce que Patrick tape fortement sur le bureau, ce qui sortit le shérif de sa rêverie.

- Désolé Patrick, c'est que ces dernières nouvelles sont très intrigantes.

 Il expliqua à son ami tout dans les moindres détails, que ce soit pour le médicament qu'on lui avait donné à la pharmacie comme pour l'écriture des deux cartons retrouvés sur les lieux du crime.

- Donc si on conclut correctement la chose, Elena est dans le coup.
- Malheureusement oui, étant donné que c'est elle qui t'a donné le médicament et que, inopinément elle a disparu du jour au lendemain, peu de temps après le dernier meurtre et juste avant l'intrusion dans la boutique de Haley, je trouve sincèrement que cela beaucoup de coïncidences pour pas grand-chose.
- Que faisons-nous ?
- Nous allons passer au café voir Stephenie pour la prévenir, de façon à ce qu'elle essaye de savoir, de façon discrète, si les clients habituels ne l'auraient pas vue, juste au cas où. Ensuite, nous irons à la maison de Haley.
- Tout cela est calculé depuis le début... Mais pourquoi, je ne comprends vraiment pas ?!
- Très vite, nous aurons les réponses à toutes nos questions, je te le certifie.
- Crois-tu que l'on peut en conclure que James est dans le coup ?
- Honnêtement je ne sais que penser à son sujet. Tout est complexe depuis qu'il est arrivé que ce soit son comportement ou sa disparition.
- Occupons-nous déjà de cette folle.
- De ces folles !
- Oui.
- Et pour ton médicaments que vas-tu faire ?
- Je vais le stopper mais, comme à la base, c'est un traitement très lourd pour les schizophrènes, je ne peux l'arrêter comme ça sans complément. Je vais devoir fouiller la pharmacie et voir pour un substitut.
- D'accord. Alors on va à la pharmacie puis au restaurant.

Il se leva de sa chaise de bureau puis indiqua d'un geste la sortie au médecin pour lui dire qu'ils allaient faire cela de suite, histoire de ne pas perdre de temps.


Arrivés à la pharmacie, Chad exposa la situation à la jeune femme qui se trouvait au comptoir et qui, suite aux explications, ne broncha pasn laissant les deux hommes se rendre dans la réserve. Patrick laissa le chérif fouiller dans les fichiers informatiques de l'établissement surtout au niveau des prises de commandes car il en déduit, que si tout cela est prévu depuis un certain temps, Elena avait dû le commander dans un centre hospitalier pour patients mentalement déficients. Le médecin de son côté, regardait dans la réserve le contraire de ce médicament qui en annulerait en vingt-quatre heures, si ce n'est moins, les effets.  

Chad réussit à trouver les dossiers personnels d'Elena, ce qui lui permit de les fouiller afin de pouvoir y trouver, espérait-il, le moindre petit indice prouvant que la pharmacienne avait, depuis des semaines, prévu d'affaiblir le médecin par le biais de ce médicament. Son fichier comprenait une vingtaine de dossiers avec des titres différents. Il ouvrit les dossiers un à un de façon à être sûre de ne rater aucun détail jusqu'à ce qu'il tombe sur un document portant le titre "commandes" ce qui interpelle ale shérif qui l'ouvrit immédiatement.
Il y découvrit une liste importante de commandes classées par mois. Après l'interpellation de son ami, Patrick arriva à ses côtés devant l'ordinateur, il faillit perdre ses yeux hors de ses orbites en voyant la quantité de bon de commande à analyser.

- Nous avons du pain sur la planche, intervint le médecin.
- Je vais imprimer ceux des quatre derniers mois, ce qui correspond à ton arrivée. Nous allons devoir les analyser jusqu'à y voir ce qui n'est pas cohérent dans la commande.
- Ca me va, de toutes manières, nous n'avons pas trop le choix.
- Tu as trouvé ce que tu voulais dans les médicaments ?
- Non je vais demander à la fille, ce sera plus simple je crois car on n'a pas de mandat donc...
- Tu as raison.

Patrick partit de l'autre côté de la réserve puis revint avec la jeune fille qui chercha pour lui ce dont il avait besoin. Après une dizaine de minutes, elle lui trouva ce qu'il lui fallait dans deux médicaments différents et lui proposa donc de regarder les produits afin qu'il choisisse le bon en fonction de ses symptômes. Le médecin la remercia tout en lui souriant et retourna aux côtés du shérif qui était toujours en train d'imprimer les commandes.

- Légalement, on a le droit ? Demanda Patrick en voyant la pile de feuilles imprimées.
- Sans mandat tu veux dire ?
- Oui...
- Non, voilà pourquoi, il est utile de travailler dans une petite ville et de bien s'entendre avec les habitants. Et toi, tu as enfin la clé de ton bonheur ?
- Normalement. Il faut juste que je vérifie que ce sont les bons médicaments et je pourrai commencer la prise.
- Très bien. Voilà une bonne nouvelle. Encore deux feuilles et nous pourrons y aller. J'ai prévenu mes deux gars pour qu'ils ne partent pas, ils vont nous aider à éplucher ses feuilles.
- Et après ? On ne sait toujours pas où trouve Elena ni où elle a emmené Haley.
- Patrick, je sais que c'est dur mais le problème c'est que, dans ce genre d'affaire, on ne peut pas se permettre de brûler les étapes. Il faut malheureusement être très patient. On doit éplucher case par case le moindre bon de commande.
- D'accord, mais cette attente est infernale.
- Je sais et je comprends. S’il arrivait la moindre chose à Judith, je serais dans le même état que toi.

Les dernières feuilles imprimées, Chad prit le paquet et sortir de la réserve. Il remercia la jeune femme pour son aide et suivi de Patrick, il quitta la pharmacie pour se rendre restaurant de Stephenie comme prévu.


- C'est une blague ?! Demanda Stephenie un peu paniquée espérant être rassurée.
- J'aimerai bien Steph.
- Mon dieu. Certes elle ne tournait pas très rond mais à ce point...
- Tu peux faire ce que je t'ai demandé ? Lui demanda Chad.
- Oui, bien sûr, dès que j'ai la moindre information, je te contacte immédiatement.
- Merci. Je ne pense pas que les gens auront vu la moindre chose mais sait-on jamais...
- Comme tu dis...

Après cet échange, les deux hommes quittèrent le restaurant pour se rendre au bureau de Chad.


Les deux employés du chérif les attendaient tout en travaillant. L'un deux était au téléphone et notait beaucoup sur une feuille blanche ce qui interpella Chad lorsqu'il entra dans la pièce. Il attendit qu'il raccroche pour lui poser des questions mais il n'en eut pas le temps car son collègue lui expliqua le sujet de l'appel.

- Qu'est-ce qui vous a amené à cette piste ?
- Eh bien certes, James n’était pas très tendre avec Sophia mais, bizarrement, ce n'est pas lui qui s'entendait le mieux avec Elena mais sa femme.
- Donc vous en avez déduit, que Sophia se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment et qu’en découvrant le plan de sa copine, elle avait signé son arrêt de mort ?
- En quelque sorte, oui. Si on y réfléchit bien, Elena a toujours été bizarre depuis son divorce et encore plus depuis qu'elle avait jeté son dévolu sur Jake.
- C'est pas faux.

L'homme raccrocha le téléphona tout en finissant de noter ce que son interlocuteur lui avait dit par téléphone.

- J'ai appelé Madame Trager car je me suis souvenu de ce que m'avait dit ma petite-amie : elle avait vu une dispute entre James et Elena à la pharmacie un après-midi où elle était seule à travailler.
- Une dispute ?
- Oui, il lui avait demandé de s'éloigner de Sophia qu'elle ne lui était pas bénéfique, qu'à chacun de ses retours auprès de lui, après l'avoir vue, elle n'était pas la même.
- Donc James et Elena n'étaient pas complices ? Demanda Patrick pour être sûr de bien comprendre.
- Il n'avait pas du tout l'air de l'apprécier.
- Peut-être que c'est lui qui a kidnappé Elena.
- C'est aussi une des possibilités.

Chad remercia ses deux hommes pour le travail effectué et leur ordonna de les aider à éplucher les bons de commandes pour essayer d'aller le plus vite de possible. Le téléphone d'Haley vibra dans la poche de Patrick ; il regarda le destinataire du message et en voyant que c'était Sarah il soupira.

- Quoi ? Demanda Chad.
- C'est le portable de Haley.
- Tu l'as pris avec toi ?
- Oui je me suis dit que si Sarah lui envoyait des textos, il serait bien d'y répondre pour ne pas l'inquiéter.
- Et si elle appelle ?
- Prions pour qu'elle ne le fasse pas.
- Il faut que tu répondes au message de la même façon qu'Haley le ferait.
- Alors là, va falloir que je me concentre.
- Bon courage. Ne fais pas exploser mon local.
- Ah, ah, très drôle.
- Je réponds et je continue de t'aider pour les bons de commande.
- Pas de soucis.

"Toujours mon gros bidon mais moins de contractions. La baleine est calme. Et toi comment tu vas ?"

Patrick réfléchit à ce qu'il allait répondre à la fouine pour ne pas éveiller les soupçons de la meilleure amie de celle qu'il aime.

"Avec Patrick on profite un peu du beau temps et du calme dans le cabinet pour se promener. Attention car si tu te transformes en baleine ça va nous faire une fouine transgénique et ça, ça craint. Bisous ma belle. Prends soin de toi."

- Quoi ? Demanda Chad en voyant la tête déconfite de Patrick.
- Je déteste mentir.
- C'est pour son bien et celui des bébés, tu le sais.
- Oui je sais.

Le téléphone vibra de nouveau.

"Au moins je serais exceptionnelle comme toujours. Profitez bien. Tu me manques. Bisous."

- J'ai quelque chose, intervint Chad. Elena a passé une commande il y a deux mois dans un centre hospitalier pour un anxiolytique à forte dose. C'est la clinique psychiatrique Paradise qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres de Los Angeles. Je vais les contacter de suite.
- D'accord. Qu'est-ce que je peux faire en attendant ? Demanda le médecin.
- Donne-moi la boîte de médicaments que tu prends depuis le début de tes maux de tête.



Cela faisait deux heures qu'elle n'avait plus eu la visite des deux personnes qui la séquestraient et rester dans le noir ne la rassurait pas du tout.

- Y’a quelqu'un ? Cria-t-elle espérant avoir une réponse.
- Chhhhhhhhhht taisez-vous ! Si on les énerver, elles sont capables du pire.
- Elles ? Mais...  qui... qui êtes-vous ?

Un mouvement se fit entendre du côté droit de la pièce où elle se trouvait mais elle ne vit rien bouger.

- Où êtes-vous ?
- Rapprochez-vous du mur Haley.
- Co... Comment savez-vous mon nom ?
- Approchez-vous je vous dis.

Elle vit un petit trou d'assez grande taille pour lui permettre de voir ce qu'il y avait de l'autre côté du mur. Alors, quand elle vit le visage familier de cette personne, elle hoqueta de surprise tout en se sentant quelque peu rassurée de se retrouver séquestrée avec une personne qu'elle connaissait plus ou moins.

- James ?! On vous cherchait partout.
- Vous m'avez trouvé, dit-il ironiquement.
- Je n'ai pas vu le visage de ces personnes. Avez-vous une idée de qui ça peut être ?
- Non, elles ont des espèces de masques sur le visage, lui répondit James.
- Savez-vous s’il y a une autre personne séquestrée ?
- Je ne crois pas pourquoi ?
- Elena a disparu.
- Comment ça, disparu ?!
- Cela va faire presque une semaine que nous ne la voyons nulle part pas même à son domicile. Elle parut très chamboulée par...

Haley s'arrêta net de parler se souvenant que la mort de Sophia a eu lieu peu de temps après la disparition de James et que, par conséquent, il n'était pas au courant.

- Haley, vous êtes encore là ?
- Euh oui, je suis là.
- Vous avez une voix bizarre, vous allez bien ?
- Oui ça va.
- Vous mentez !
- James, il y a quelque chose que je dois vous dire… qui est arrivée peu de temps après votre disparition.
- Vous commencez à me faire peur.
- C'est à propos de Sophia, votre femme. Elle...

"Comment trouver les mots... ?" Se demanda-t-elle dans sa tête.

- Nous avons découvert son corps, dans les bois, il y a une semaine, peu de temps après votre disparition.

Plus aucun mot ne lui parvint de l'autre côté du mur, si bien qu'Haley commençait à s'inquiéter, puis un bruit de respiration se fit entendre suivit de larmes.

- Je vais les tuer ! A leur prochaine entrée, je les tue.
- Pour vous faire tuer ensuite ? Ce n'est pas une bonne idée. Je comprends votre colère croyez-moi, mais leur sauter dessus alors que vous êtes sans défense sur leur territoire ne paraît pas très judicieux.
- Sophia... Souffla-t-il comme si il s'agissait de son dernier souffle.
- Je suis sincèrement désolée.
- Peu de temps après ma disparition vous dites ?
- Oui.
- Dois-je comprendre que je fus le suspect principal du shérif Scott ?
- Euh... oui, mais vous savez...
- Ne dites rien Haley, c'est normal, j'étais son mari et tout est arrivé peu de temps après mon débarquement dans votre ville, il est bien normal que dans cette affaire je fus le premier soupçonné. Qui plus est, je n'ai pas été très correct depuis le début avec Patrick donc je comprends bien que cela ait renforcé ses soupçons.
- Mais à présent je sais que ce n’est pas vous.
- Certes, mais faut que vous sachiez… Patrick devait penser que, si j'étais venu à Angel's Fist, c'était pour semer la zizanie dans sa nouvelle petite vie tranquille loin de son passé, et il n'avait pas tort, au départ, c'était ma motivation puis mes sentiments pour Sophia sont devenus plus forts, plus... réels et lorsque je l'ai vu vous regarder, j'ai compris que lui aussi méritait à  nouveau le bonheur et je ne voulais pas l'en priver une seconde fois.
- C'est très gentil de votre part James. Mais pourquoi me dites-vous ça à moi ?
- Et bien je vais sûrement y passer le premier, je voulais me confesser. De plus, vous savez très bien qu'il ne m'aurait pas écouté donc...
- Donc vous espérez que je lui transmette le message ?
- Si on s'en sort vivant, j'essaierai de lui transmettre moi-même.
- Je l'espère autant que vous...
- Quelqu'un arrive, retournez de l'autre côté de la pièce, si ils découvrent qu'on se parle, ils vont jouer la dessus pour nous torturer.

Haley retourna de l'autre de la pièce, repliée sur elle-même et ayant à peine touché à son assiette. Un bruit sourd retentit, provenant de l'autre côté du mur, elle entendit la voix de la première personne qui lui avait rendu visite dans les premières minutes de son réveil, puis se fut la voix de James qui résonna pour dire qu'il n'avait pas très faim mais qu'il avait mangé un peu et la personne lui répondit qu'il valait mieux qu'il mange si il ne voulait pas que l'acide le ronge violemment. A ces paroles, elle frissonna tout en n’osant pas bouger.

De nouveau, une porte s'ouvrit mais dans la pièce où elle se trouvait. La personne prit le plateau repas et regarda Haley un instant sans prononcer une seule parole. Puis elle ouvrit la bouche pour en laisser couler quelques mots.

- Tu n'as pas soif ?
- Si, mais je préfère me dessécher que de me brûler de l'intérieur.
- Ce n'est pas de l'acide. Sinon ta bouteille ne serait pas intacte.
- Mouais, si vous le dites.

Alors elle ouvrit la bouteille d'eau sous les regards de Haley qui ne savait comment réagir, puis y versa quelques gouttes du liquide sur sa peau pour prouver à sa prisonnière qu'il s'agissait bien d'eau.

- Tu vois, je ne brûle pas, je ne cloque pas et je tiens toujours debout. Je te la pose ici, pour que tu puisses boire à ta guise. Desséchée, tu nous es inutile !

Haley regarda la bouteille d'eau qu’on déposait à quelques mètres d'elle et resta fixée sur le poignet à peine découvert de la personne qui portait une veste tant la fraicheur de la pièce perçait les pores de la peau. Haley en déduisit qu'il devait commencer à fraîchir dehors. Ses yeux se détournèrent avant que sa kidnappeuse ne remarque l'objet de son regard puis s’intéressa à la porte entrebâillée.

- Hum, essaie si tu en as le cran. Mai, avant, sache que la civilisation la plus proche se trouve à une dizaine de kilomètres et que vu le peu de forces que tu as, tu n’irais pas bien loin.

Alors, la jeune femme referma ses bras autour de sa tête et pensa fort, au plus profond de son subconscient.

"Patrick, sauve-moi".

La porte se referma. Elle attendit d'entendre la deuxième porte pour se rapprocher du mur où elle se trouvait quelques minutes plus tôt.

- James ?
- Oui.
- Ca va ?
- Oui. Vous non plus, vous n'avez rien mangé ?
- Non, ni bu.
- Vous pouvez boire, c'est de l'eau.
- Avec quelle saloperie dedans ? Demanda-t-elle ironiquement.
- Honnêtement je pense pas qu'il y ait quoi que ce soit dans l'eau.
- C'est vrai, ce n'est pas vraiment leur procédé. La voix de celle-ci n'est pas la même que l'autre personne, vous avez remarqué ?
- Oui, difficile de l'ignorer.
- Elle fait plus... naturelle. Plus rassurante tout en restant arrogante et hautaine.
- Où voulez-vous en venir ?
- Ce genre de voix ne vous rappelle personne ?
- Là comme ça non ! Lui répondit James limite agacé. Haley, soyez plus claire, s'il vous plaît.
- Lorsqu'elle a posé ma bouteille d'eau j'ai vu la manche de la veste remonter légèrement.
- Elle ? Que voulez-vous dire par "elle" ? L'une de ces personnes est une femme ?
- Oui.
- Comment pouvez- vous en êtes sûre ?
- C'est que je me tue à essayer de vous dire.
- Ba dites.

Elle soupira d'agacement.

- Son poignet...
- Oui vous avez vu quelque chose quand elle a posé la bouteille d'eau mais quoi ?
- Un tatouage.
- Et alors ?
- Pas n'importe quel tatouage. Un chiffre.
- Quel chiffre ? Lui demanda-t-il essayant de comprendre.
- 13.
- Attendez, j'ai déjà vu une personne avec ce chiffre-là tatoué sur le poignet.
- Moi aussi et plus souvent que vous.
- Co... Comment est-ce possible ? Pourquoi on ne dirait pas qu'on sait qui elle est.
- Pour mourir plus vite et perdre le peu de chance que nous avons de vivre encore un peu et peut-être de survivre... ?
- Je n'arrive pas à y croire. Elle était si proche...

Il ne put finir sa phrase.

- De votre femme ?
- Oui.
- Je sais.
- Pourquoi Elena ferait-elle une chose pareille ?
- Eh bien, en essayant d'observer les deux personnes, on se rend compte qu'elles sont bien différentes l'une de l'autre et je pense que celle à la voix d'ours est le ou la chef des opérations.
- Mais qui ça peut être alors ?
- N'importe qui ! Mais en tout cas une chose est sûre, il y a un point commun pour qu'elles soient réunies dans cette série de meurtre.
- Comme une vengeance.
- Oui.
- A la base, la cible des mots c'était vous. Pourquoi je suis ici alors ?
- Merci de votre solidarité, je suis touchée. Tout est lié, je crois, tout ceux qui de près ou de loin m'entourent et les gêneurs doivent disparaître.
- Dans ce cas pourquoi ne pas avoir tué votre meilleure amie ?
- Je suppose que la grossesse l’a sauvée, ou le fait de ne plus trop trainer dans les parages, je ne sais pas.

La porte du couloir s'ouvrit annonçant un deuxième passage dans leur cellule.

- Surtout ne dites rien James. Sinon vous mourrez.

James n'eut le temps de répondre que sa porte s'ouvrir laissant apparaître la silhouette de la personne à la voix rauque.

- A ton tour, monsieur le docteur !

"James....", pensa Haley paniquée à l’idée de ce qu'il pouvait lui arriver.



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