dimanche 8 janvier 2012

Chapitre 25 : Le vent tourne

Voilà plus de deux mois que Patrick et Haley avaient laissé paraître au grand jour leur relation amoureuse, pour laisser ce bonheur qui débordait envahir la ville d'Angel's Fist, rendant toutes les âmes sensibles envieuses de cet amour si jeune et plein de vie.

Haley était si heureuse de ce bonheur que même les petites sautes d'humeur de son médecin préféré n’avaient pas réellement d’importance mais cela commençait réellement à l'inquiéter, si bien qu'elle prit la décision de fouiner un peu pour comprendre pourquoi un tel changement d'humeur avait pu avoir lieu en si peu de temps. Le deuxième meurtre l'avait beaucoup secoué et c'est à partir de là que ce comportement bizarre était apparu mais elle savait fort bien qu'il n'était en aucun cas responsable des meurtres ; cependant, elle voulait avoir une réponse à sa question, savoir pourquoi il était si différent depuis ces trois dernières semaines.

"Peut-être que le fait de chercher des résultats sur les meurtres le fatigue...", pensa-t-elle dans un petit coin de sa tête.

Son téléphona sonna et elle répondit dès qu'elle vit qu'il s'agissait de Sarah.

- Salut ma fouine. Comment va ?
- Haley appelle Patrick y a un souci avec les bébés.


Allongée sur le canapé du salon, Sarah s'était apaisée grâce à la perfusion que Patrick lui avait faite.

- Tu vas devoir aller à l'hôpital. Je sais que cette idée ne te plaît pas mais tu ne le fais pas tu risques d'accoucher dans les jours qui viennent et, crois-moi, pour les bébés ce n'est pas du tout ce qui leur faut, lui ordonna Patrick.
- D'accord pas de souci, répondit Sarah. Quoi ? Demanda-t-elle devant la réaction du médecin surpris de la réponse de sa patiente.
- Eh bien, en temps normal, tu aurais trouvé n'importe quelle excuse pour ne pas y aller.
- Certes, mais, en temps normal, je pète la forme et mes bébés ne sont pas en danger.
- Bon, la fouine devient raisonnable, je crois que le bulletin météo de ce soir ne va pas être très bon.

Tous rirent de bon cœur à cette blague sauf Haley qui ne pouvait s'empêcher d'être inquiète pour sa meilleure amie qui devait se rendre à l'hôpital pour surveiller sa grossesse ; mais elle était à la fois rassurée car avec ce meurtrier qui rôde, elle serait plus en sécurité dans un établissement médicalisé et surveillé.

L'ambulance que Patrick avait demandée mit un peu plus de deux heures pour arriver, ce qui était normal eu égard au nombre de kilomètres qui séparaient les deux villes. En attendant cette dernière, Patrick avait stabilisé Sarah à son cabinet avec le matériel dont il disposait. Il avait effectué une écographie à peu près toutes les trente minutes pour rassurer les futurs parents ainsi que leur meilleure amie qui trahissait son angoisse par le biais de son regard.

- C'est entièrement de ma faute, j'aurais dû faire plus attention à ton état, être plus vigilante...
- Ma chérie, tu n'es responsable de rien. Patrick nous avait avertis qu'à quelques semaines du terme de la grossesse, ce genre d'incident pouvait arriver, tu n'aurais pu le contrôler, dit Phil.
- Oui peut-être mais c'est moi qui ait insisté pour venir à la boutique...
- Ca suffit, Sarah ! Cria Patrick pour la faire taire, ce qui fit sursauter toutes les personnes présentes dans la pièce à l'exception de Haley qui depuis trois semaines avait prit l'habitude de ses sautes d'humeur.

Sarah et Phil le fixèrent d'un regard consterné.

- Je vous demande pardon, je dors très mal ces derniers temps et je suis quelque peu sur les nerfs, expliqua-t-il à ses amis.
- Oui, Haley nous a vaguement dit que tu avais un sommeil agité, répondit Phil alors que Sarah continuait à le fixer.
- Pourquoi cela ne m'étonne pas, dit-il avec une pointe d'amertume.
- Tu es injuste je trouve, elle s'inquiète beaucoup pour toi, intervint Sarah en faveur de sa meilleure amie.
- Je sais, c'est les nerfs, faut que je me calme.
- Oui, ca serait bien en effet, lui répondit Sarah.
- Excusez-moi. Sarah, nous avons dès le départ prit un maximum de précautions ; nous savions que cette grossesse était à risque et certaines complications étaient possibles. Aujourd'hui, nous devons être encore plus prudents que nous l'avons été jusque là et c'est pour cela que je préfère que tu ailles à l'hôpital.
- J'ai dit à Jérémy que je devais m'absenter un petit moment, il gèrera le magasin pendant ton séjour à l'hôpital et on n’en discute pas, lui dit son mari.
- Il est hors de question que je parte loin de toi sans que tu restes à mes côtés, lui répondit-elle.
- Donc, cela veut dire que tu es d'accord ? L’interroga-t-il pour être sûr d'avoir bien compris.
- Oui. Elle arrive dans combien de temps l'ambulance ? Demanda-t-elle à l'intention du médecin.
- Elle ne devrait pas tarder. Pourquoi tu as mal ?
- Non je ne sens rien à vrai dire, c'est juste que je voudrais fuir le regard paniqué de Haley. Tu commences à me mettre sérieusement les jetons.
- Désolée, je ne suis pas très rassurée.
- Moi non plus et te voir paniquer ne va pas m'aider à me sentir mieux. Et là, c'est moi qui suis en train de rassurer au lieu du contraire je te signale, la taquina-t-elle.
- De toute façon, je suis sûre que tu ne vas pas y rester longtemps, ils vont ne pas supporter d'être fliqués vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

A cette phrase taquine, Sarah plongea son regard dans celui de sa meilleure amie qui venait exactement de faire ce dont elle avait besoin ; prendre le dessus sur la situation, et donc la rassurer en la charriant comme elle sait si bien le faire.



Il n’était pas loin de treize heures et cela faisait presque une heure que le couple de futurs parents étaient partis en ambulance. Haley était assise juste en face de Patrick et n'avait pas touché à son repas. Le médecin la regarda, soucieux, ce qui n'échappa pas à l'élue de son cœur.

- Pourquoi tu me fixes comme ça ? Lui demanda-t-elle.
- Tu es inquiètes pour Sarah, je le sais, mais crois-moi, là où elle va, tout est mis en place pour que elle et le bébé se portent bien jusqu'à la fin. Dans à peine un mois et demi elle sera maman.
- Je sais... Ce n'est pas pour elle que je m'inquiète.
- Ah ! Répondit Patrick surprit. Pour qui alors ?
- Pour toi, Patrick.

A cette réponse, le médecin fuit le regard de la jeune femme, sachant exactement de quoi elle voulait parler.

- Tu n'as pas à t'inquiéter, la rassura-t-il.
- Vraiment ?! Demanda-t-elle froidement.
- Oui.
- Hum... après tout, c'est toi le médecin.

Au moment où Patrick allait répliquer, elle interpella la serveuse pour lui demander un cappuccino sans chantilly et la remercia avec un sourire qui disparut aussitôt que celle-ci s'éloigna de la table et plongea son regard sur son assiette toujours intacte.

- Ecoute, je ne suis pas fier de mon attitude et je ne comprends pas pourquoi je dors si mal alors que jusqu'à présent, même après la mort de ma femme, je n'ai jamais eu de troubles du sommeil. Cette situation ne me plaît pas plus qu'à toi, mais le plus important actuellement c'est de résoudre tous ces meurtres, on s'occupera de moi plus tard.
- Oui, je suis d'accord, les meurtres sont importants mais, à mes yeux, tu l'es beaucoup plus. J'ai repensé à tout cela, ton comportement est dû à des troubles ou manque de sommeil, comme tu viens de le dire. Mais je ne pense pas que ce soit sans point de départ... Cela a commencé pas longtemps après que tu aies commencé à prendre ton traitement pour tes maux de tête...
- Haley, ce que je prends c'est tout simplement du paracétamol, aucun effet secondaire ne peut avoir lieu sur mon comportement.
- Sauf si...
- Sauf si quoi ? Demanda le médecin.
- Eh bien, peut-être que ce ne sont pas de simples médicaments pour la tête.
- Haley, je l'aurais vu si c'en était pas.
- Pas si c'est exactement la même forme et la même taille mais pas le même composant.

Patrick l'observa abasourdi.

- Bon je te l'accorde, je lis trop de livres.

Il sourit.


Chad vint s'asseoir à leur table, dès qu’il pénétra dans le restaurant. Il salua ses deux amis et les regardant chacun leur, comprenant immédiatement que quelque chose n'allait pas entre eux.

- Je tombe mal peut-être ? Demanda-t-il à leur intention.
- Non ! Tout va bien, répondit sèchement Haley.
- Oh oui, je vois ça, tu n'as pas du tout l'air contrarié.
- Nous étions en train de parler de mon comportement de ces derniers temps, lui répondit Patrick.
- Oh ! Ca continue ?
- Oh oui, ça continue, mais ça ne l'inquiète pas visiblement.
- Haley, tu exagères ! J'ai seulement dit que, pour le moment, la priorité était les meurtres, pas que je ne m'inquiétais pas de mon état de santé !
- Je suis d'accord avec Patrick Haley, les meurtres sont notre priorité.

Elle le foudroya du regard.

- Cependant je suis aussi d'accord avec toi, la santé de Patrick est tout aussi importante et ne doit pas être négligé.
- C'est à lui qu'il faut dire cela pas à moi.
- Je vous l'ai dit à tous les deux, je m'occuperai de moi une fois que tu n'auras plus besoin de moi pour l'enquête.
- Eh bien, vous vous êtes bien trouvé tous les deux, de vraies têtes de mules, confirma Chad.

Ils continuèrent de discuter de l'état de santé du médecin et celui-ci promis de faire une prise de sang le plus vite possible. Haley eut du mal à le croire mais il lui promit qu'il le ferait sous ses yeux de façon à ce qu'elle ne doute pas de sa bonne foi. La jeune femme opina même si elle n'était pas d'accord avec le fait qu'il veuille attendre plutôt que de le faire immédiatement.

- Sarah est bien arrivée ? Demanda le shérif.
- Oui. J'ai reçu un texto me disant qu'elle était dans un quatre étoiles, qu'il ne fallait pas s'en faire, répondit Haley.
- Bien tant mieux. C'est plus rassurant.
- Il est vrai.
- Tu as l'air soucieux..., remarqua le médecin.
- En effet. A vrai dire, je ne suis pas venu à votre rencontre par hasard.

Le couple se regarda essayant de deviner ce que voulait dire le shérif sans vraiment comprendre. Ils l'interrogèrent du regard.

- J'ai continué de mener ma petite enquête.
- Quel rapport avec nous ? Demanda Haley.
- Eh bien à vrai dire, cette histoire a un rapport avec vous deux… depuis le début si on reconsidère les faits.
- Tu nous soupçonnes ?!
- Non ! Haley ne le prend pas mal mais tu serais incapable d'écraser une araignée.

A cette réponse, la libraire rougit dévoilant ses pommettes rosées qui confirmait sa gêne concernant cette vérité.

- Alors que veux-tu nous dire ? Demanda le médecin.
- J'ai continué à mener mon enquête, ce qui est normal étant donné que c'est mon travail. J'ai découvert que Sophia, hormis ses études de haut niveau, ne s'appelait pas Sophia mais Shanna.
- Attends, ça veut dire quoi ?
- Eh bien, je pense que tout ceci n'est un coup monté depuis le début.
- Tu entends quoi par là ? Demanda Patrick un peu sur les nerfs.
- Eh bien j'ai essayé de pousser un peu plus mes recherches pour avoir un maximum de réponse et il s'avère que les pistes ne vont pas bien loin. Alors j'ai téléphoné à sa mère qui m'a confirmé que Sophia était son deuxième prénom et qu'à l'âge de ses dix-sept ans elle a décidé d'en changer après avoir subit un certain traumatisme.
- Lequel ? Demanda Haley.
- Elle a vu sa meilleure amie mourir dans un accident de voiture. Suite à cela, elle s’est plongée dans les études sans donner suite à la moindre relation. Jusqu'au jour où James est venu faire une sorte de séminaire dans la faculté où elle étudiait.
- Et là, du jour au lendemain son attitude a changé ?
- C'est là que leur relation a commencé, confirma Chad.
- Ils étaient vraiment mariés ?
- Oui, sur un coup de tête au grand regret de ses parents.
- J’imagine.
- La mère de Sophia fut menacée par James pour pouvoir partir avec la jeune femme en lune de miel dans un lieu précis.
- Mais, c'est ici, leur lune de miel.
- Tu as tout compris. Elle m'a confirmé que son agressivité n'était pas normal et que quelque chose clochait selon elle mais, se trouvant face à un homme qui aurait pu être violent, elle ne put faire grand-chose.
- Cela se comprend.
- Donc leur venue ici fut préméditée.
- Oui.
- Je suis allé voir à la pharmacie pour parler à Elena, mais je ne l'ai pas trouvée.
- C'est normal. Elle est partie quelques jours chez ses parents.
- Très bien, je les appellerai cet après-midi.
- Pourquoi tu veux lui parler ?
- Je ne sais pas j'ai cette impression, comme quoi elle savait ce côté de l'histoire et qu'elle s'est bien caché de nous le dire...


Se promenant dans la ville aux alentours du cabinet, les amoureux se tenaient l'un à côté de l'autre leurs mains ne quittant pas celle de l'autre. L'atmosphère qui régnait aux alentours était moins tendue que celle du midi mais les nouvelles de Chad avait fait l'effet d'une douche froide.

- Quelque chose te tracasse, à part ma tête ?
- Tu ne trouves pas bizarre tout cette histoire ?
- Si, mais je ne veux pas trop y penser. Je préfère profiter de notre balade.
- Certes, mois aussi. Mais tout de même, j'ai l'impression qu'il a fait exprès de venir ici, ville où tu venais à peine d'emménager.
- C'est vrai qu'après avoir écouté l'histoire de Chad, il y a de quoi devenir soupçonneux mais de là à penser que c’est un coup monté, c'est un peu gros quand même, tu ne trouves pas ?!
- Oui, comme tes maux de tête soudain après la prise de tes super médicaments en paracétamol.
- Bon sang, je t'ai dit que je m'occuperais de ma tête plus tard, c'est pas compliqué à comprendre !

Haley s'arrêta en plein milieu de la route, pendant que le médecin continuait d'avancer sans se rendre compte que son attitude était blessante, voire agressive. Il remarqua peu de temps après que sa dulcinée ne marchait plus à côté de lui et s'arrêta puis se retourna et posa un regard interrogateur.

- Qu'est-ce que tu fais ?
- Qu'est-ce que je fais ?! Demanda Haley exaspérée.
- Oui.
- Non mais tu te fiches de moi là ?! Tu te mets à changer de comportement en moins de dix secondes et, pas une seule fois, tu te rends compte que tu débloques.

Patrick ne répondant pas, Haley perdit patience et se retourna en direction de la boutique d'un pas furibond.

- Haley, attends !
- Non ! Je t'aime Patrick et je tiens à toi mais si tu n'es pas du tout capable de prendre soin de toi un minimum ou du moins assumer qu'il y a un problème, ce sera sans moi.

Elle laissa le médecin en plein milieu de la rue abasourdi par ces échanges de paroles avec celle qu'il aime. Il réalisa réellement ce qu'il venait de se passer une fois la porte de la boutiqur fermée par un claquement de porte que même une personne sourde n’aurait pu rater. Alors il reprit le chemin du cabinet, y entra et ferma la porte avec plus de douceur que sa prétendante.



L'après-midi fut bien calme dans la petite ville de Angel's Fist si bien que Haley ne put vendre aucun livre et s'ennuyait à tel point que les aiguilles de l'horloge lui parurent faire une dizaine de fois le tour normal.

Alors, pour s'occuper, elle passa un peu de temps au téléphone avec sa meilleure amie de fouine qui voulait savoir ce qu'il y avait de nouveau depuis son départ du matin. Haley lui raconta ce que Chad leur avait appris, et ce qui s'était passé avec Patrick juste avant qu'elle n'aille ouvrir la boutique pour l'après-midi. Son amie lui dit qu'elle trouvait cela bizarre aussi et qu'elle avait très bien réagi, cela le ferait peut-être réfléchir.

Trente minutes de conversation suffirent à peine pour lui raconter les petits potins qui avaient animés sa fin de matinée mais, de toute façon, les infirmières ne cessaient de faire des allées et venues dans la chambre pour surveiller le monitoring mais ne voulant pas trop l'angoisser, elle ne lui dit pas tout en détail. Les bébés d'abord.


Après avoir raccroché, Haley ferma la porte de la librairie en tournant l'écriteau qui disait "fermé" en direction de la rue, puis se rendit un peu loin dans les rayons du magasin pour y faire une partie de son inventaire vu qu’elle ne l'avait pas fait la semaine précédente.

Ayant oublié le crayon et la feuille dont elle avait besoin, elle refit quelques pas en arrière se rendant au comptoir pour y prendre le matériel dont elle avait besoin. La nuit commençait à peine à tomber, ça sentait la fin de la saison touristique et surtout la fin de l'été, ce qui lui donna un petit coup de mou au moral mais quelque part, bien pressée que cette période néfaste à sa petite ville se termine, pour que chaque habitant puisse tourner la page sur les derniers évènements et reprendre le cours normal de leur vie. Son esprit revint dans le monde réel lorsqu'elle sursauta à cause d’un bruit qu'elle entendit.
"J'ai fermé toutes les portes pourtant", pensa-t-elle.

Le vent chaud de la pièce souleva les cheveux d'Haley comme si il avait deux mains. Alors un frisson la parcourut en partant de son cou jusqu'à ses orteils. Un autre bruit sourd se fit entendre et, cette fois, elle vit une ombre dans le fond de la boutique, ce qui provoqua l’accélération des battements de son cœur tout en lui donnant des sueurs froides. Comme si elle avait une force qui allait au-delà de ce que la science pouvait concevoir, elle saisit son téléphone portable et essaya d'envoyer un texto à Chad mais ses mains tremblaient trop. Elle sursauta de nouveau, sans pour autant changer de place, mais, cette fois, elle réagit en voyant que l'ombre se déplaçait dans sa direction d'une rangée de livre à une autre. Son dos se retrouva collé à la porte dont elle saisit la poignée qu'elle déverrouilla et sortit en courant de la boutique. La rue était illuminée mais personne ne s'y promenait ; sachant que le bureau de Chad était bien plus loin que le cabinet de Patrick, elle ne mit pas longtemps pour réfléchir et se dirigea en direction de la porte en espérant qu'il y serait encore et qu'il ouvrirait. Elle tambourina sur le battant, le souffle court. Personne ne répondit, elle se retourna et vit la personne sortir de la boutique, la panique prit le dessus et elle continua de taper à la porte, celle-ci s'ouvrit enfin, elle se rua à l'intérieur et la referma avec précipitation derrière elle. Patrick la regarda essayant de comprendre.

- Haley, tu trembles comme une feuille. Qu'est-ce qu'il se passe, c'est Sarah ?
- La boutique..., répondit-elle essoufflée.
- Quoi la boutique ?
- Y'avait quelqu'un avec moi alors que j'avais fermé toutes les portes à clés.
- Tu es sûre ?
- Je serais dans cet état si j'en étais pas sûre ?!
- Excuse-moi.

Elle regarda par la fenêtre, la personne qui la poursuivait n'était plus là.

- Calme-toi, personne ne peut entrer ici.
- Tu es sûr ?
- Oui. Chhhht !

Il la prit dans ses bras et la serra très fort pour la rassurer mais il était lui même très inquiet, il ne l'avait jamais vue dans cet état.

- On va retourner à la boutique, tous les deux, d'accord ?
- Non ! Je ne veux pas y retourner.
- Alors tu vas aller chez Stephenie et je vais appeler Chad. Comme ça tu seras dans un lieu public et loin de mes sautes d'humeur.

A ces paroles, elle le regarda profondément dans les yeux.

- Je vais venir avec toi. Je serais plus rassurée.
- D'accord. Je prends mes clés sur le bureau et on y va.

Il rentra dans son bureau et se dirigea vers son ordinateur qu'il éteignait. Un mot était resté à l'écran "schizophrène". Il prit les clés du cabinet et rejoignit Haley dans le couloir d'entrée.

- On y va ?

Ils sortirent ensemble du cabinet que Patrick ferma à double tour tout en vérifiant son geste pour être sûr de lui. Il prit Haley par la taille puis, d'un pas décidé, ils se dirigèrent vers la boutique.


La porte était restée grand ouverte, sans doute le mouvement d'Haley lorsqu'elle avait voulu quitter l'endroit. Il passa sa main à l'intérieur de l'établissement pour y allumer la lumière qui, de suite, éclaira l'ensemble de la pièce principale de la boutique. Patrick entra le premier regardant partout autour de lui suivi de Haley qui restait agrippée à son bras, toujours hantée par la peur ; ensemble ils fouillèrent la boutique de fond en comble, pièce par pièce dans les moindres recoins et ne virent rien ni personne. Ils retournèrent au niveau de l'entrée près du comptoir et s'arrêtèrent net en voyant une enveloppe blanche à côté de l'ordinateur.

Ils échangèrent un regard d'une panique partagée et s'approchèrent lentement. Patrick saisit l'enveloppe qu'il ouvrit mais s'arrêta en regardant Haley angoissée à l'idée de ce qu'il pouvait être noté sur ce bout de papier blanc.

"Ce n'est que partie remise..."



- Tu n'oublies rien ?
- Non, tout s'est passé comme ça, répondit Haley.
- Bien. Cette histoire devient de plus en plus bizarre.

Chad avait noté tout ce que Haley lui avait raconté au sujet de ce qu'il s'était passé à la boutique et ne parut pas rassuré par ces derniers évènements.

- Haley...
- Oui, je sais, c'est bon j'ai compris. Je ne dois pas rester seule que ce soit le jour ou la nuit.
- C'est plus prudent.
- Oui je sais. Et puis cette histoire commence sérieusement à me faire flipper.

Les deux amoureux quittèrent le bureau de leur ami pour retourner au cabinet du médecin afin d'y passer la nuit.

Chad demanda à l'un de ses officiers d'analyser le papier même si, auparavant, ils l'avaient déjà fait mais mieux valait prévenir que guérir. L'employé opina et s'attela à la tâche sachant que celle-ci était des plus urgentes.


Haley s'assit sur le canapé du médecin qui prenait sa douche. Elle vérifia à deux fois que les portes et les fenêtres étaient correctement fermées. Pas très motivée par ce qu'il y avait à la télévision, elle descendit au rez-de-chaussée pour se rendre sur l'ordinateur du médecin afin de faire quelques recherches sur Google. Remarquant que l'objet était en veille, elle frôla à peine la souris et l'écran s'alluma ; voyant la page sur laquelle était figé la connexion internet, les yeux de Haley sortirent presque de leurs orbites.

A cet instant, Patrick arriva sur le seuil de la porte surpris de voir Haley penchée sur son ordinateur.

- Je peux t'aider peut-être ?
- Je voulais faire quelques recherches, le programme télévisé ne m'emballe pas des masses donc je suis descendu...
- Et tu as vu mes propres recherches !
- Oui. Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu cherchais de ton côté ?!
- Parce que tu te fais assez de soucis de ton côté que ce soit pour Sarah ou toute cette histoire, tu n'avais pas besoin que je te dise ce que j'avais trouvé.
- Schizophrène ? Demanda-t-elle dubitative.
- C'est une des premières choses à laquelle j'ai pensé. Je me suis renseigné auprès de ma famille et il n'y a aucun cas de cette maladie dans mon entourage.
- Donc, tu mets de côté cette hypothèse.
- Non, car mon comportement en démontre les premiers symptômes donc, je n'exclus pas cette possibilité. J'ai envoyé cet après-midi un des cachets que je prends pour la tête à faire analyser.
- Cet après-midi ?! Demanda-t-elle surprise.
- Oui. J'ai pas du tout aimé la façon dont nous nous sommes quittés.

Elle fit le tour du bureau et se dirigea vers lui, il avait comme seule et unique tenue, une serviette blanche qui entourait le bas de son corps laissant place comme invitation à la courbure de ses hanches descendant très au sud de sa taille, dessinant un triangle sexy qui pouvait être définit par un seul mot : tentation.

Chose à laquelle Haley ne résista pas.






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