dimanche 8 janvier 2012

Chapitre 23 : Changement

Deux heures de sommeil plus tard, Haley fut réveillée par une envie d'aller aux toilettes et ne put retrouver le sommeil par la suite.

Patrick dormait comme un bébé dans le lit de la jeune femme, si bien que pour ne pas le réveiller, Haley prit le livre qu'elle lisait le soir avant de s'endormir, pour le continuer tranquillement dans son canapé. Après être descendue au rez-de-chaussée, elle prit une bouteille d'eau qui se trouvait dans le réfrigérateur, puis s'installa dans le canapé. Une fois confortablement installée, elle continua le chapitre qu'elle avait commencé la veille.

"Nous atteignîmes la maison après le crépuscule ; toutes les fenêtres étaient éclairées. Je coupai le contact, et il m'extirpa de mon siège tout en s'emparant de mon sac d'un même mouvement. Il m'embrassa, referma la portière d'un coup de pied. Sans rompre notre baiser, il me porta jusqu'à la demeure. La porte était-elle déjà ouverte ? Je n'en sus rien, et me retrouvai à l'intérieur, en proie au vertige. Je dus me souvenir de respirer. 
Ce baiser ne m'effraya pas, contrairement au jour de la remises des diplômes, lorsque j'avais senti sa peur l'emporter. Ses lèvres étaient calmes tout en étant avides. Il paraissait aussi enthousiasme que moi à l'idée de la nuit qui nous attendait. Il continua de m'embrasser durant quelques minutes, dans le hall. Il était moins sur ses gardes que d'ordinaire. Un optimisme mesuré s'empara de moi. Finalement, j'allais peut-être obtenir ce que je voulais sans trop de difficultés. Las ! En riant doucement, il m'écarta et me tint à bout de bras. Ca allait être tout aussi ardu que prévu.
- Ma façon de te souhaiter la bienvenue ! chuchota-t-il, ses prunelles ruisselant d'un ambre liquide et fauve.
- Super, haletai-je.
Il me déposa tendrement par terre. Je l'enlaçai aussitôt, refusant de le laisser s'éloigner.
- J'ai quelque chose pour toi.
- Ah bon ?
- L'occasion, tu te souviens ? C'est permis, tu l'as dit.
- Si tu insistes....
Mes réticences l'amusèrent.
- L'objet en question est dans ma chambre. Suis-je autorisé à monter le chercher ?
Sa chambre ?
- Naturellement, opinai-je en nouant mes doigts aux siens. Allons-y.
- Il devait être très pressé de m'offrir ce non-cadeau, car il me prit dans ses bras et survola littéralement les escaliers. Il me déposa sur le seuil de la pièce et fila vers son armoire, revenant avant que j'aie eu le temps de faire un pas. Je grimpai sur l'immense lit doré, me glissai au centre et me roulai en boule.
- Bien marmonnai-je montre moi un peu ça.
Maintenant que j'étais où je voulais être, je pouvais jouer les maussades. Il me rejoignit. Mon cœur se mit à battre de manière désordonnée. Avec un peu de chance, il prendrait cela pour une réaction au présent qu'il me donnait.
- De la récupération, me rappela-t-il gravement.
Il s'empara de mon poignet gauche, effleura un instant le bracelet d'argent puis me relâcha. J'inspectai prudemment le bijou. A l'opposé du loup pendait un cœur en cristal aux milles facettes qui renvoyaient la lumière diffuse de la lampe de chevet. J'en restai coite.
- Il appartenait à ma mère, murmura Edward. J'ai hérité de quelques babioles de ce genre. J'en ai distribué à Alice et Esmée. Rien de bien exceptionnel, donc. Mais j'ai pensé qu'il serait un juste symbole. Il est dur et froid, et il étincelle au soleil.
- N'oublie pas le plus important - il est magnifique.
- Mon cœur est aussi silencieux que ce pendentif. Comme lui, il t'appartient.
- Merci, dis-je en retournant mon poignet çà et là afin de jouer avec les reflets du bijou. Pour les deux.
- Merci à toi. Je suis soulagé que tu l'acceptes aussi facilement. C'est un bon entraînement pour toi.
Je me blottis contre lui, calant ma tête sous son bras, une sensation semblable, certainement, à celle ressentie par qui se serait niché contre le David de Michel-Ange, sauf que ma statue referma ses bras pour me serrer contre elle. Hum ! Débuts prometteurs."

Complètement absorbée par son livre, elle n'entendit pas, quinze minutes après son début de lecture, Patrick ne trouvant pas Haley à ses côtés, était descendu. Lorsqu'elle le vit se présenter à ses côtés, elle fut si surprise qu'elle fit tomber son livre tout en sentant son cœur accélérer le rythme de ses battements.

Le médecin ramassa le livre qui se trouvait par terre et fut intrigué par la couverture ainsi que par le titre du livre. Elle sourit en voyant la réaction de son compagnon, il était manifestement intrigué. Il est vrai qu'à la couverture, on peut se demander quel type de livre est-ce car elle est à la fois simple et intrigante : un fond noir avec un ruban rouge qui, de par sa forme, laisse penser qu'il vole dans les airs.

- Réfléchis pas trop s'il te plaît, tu vas mettre le feu à ma maison, lui dit-elle en se moquant tout en récupérant son livre.
- Très drôle de la part de celle qui a failli mourir d'une crise cardiaque il y a quelques minutes, trop concentrée dans son bouquin.

Haley fit la moue tout en le regardant car elle savait qu'il ne résisterait pas.

- Alors Calimette, pourquoi te trouves-tu ici, nue sous ce peignoir en satin plutôt qu’ en haut avec moi ?
- Tu ronfles !
- Quoi ? S'offusqua Patrick. Impossible.

Haley éclata de rire en voyant la réaction de Patrick mais surtout à cause de la tête qu'il faisait.

- Je suis allée aux toilettes et ne trouvant pas le sommeil j'ai voulu lire un peu donc je suis venue ici.
- Mouais. T'es sûre que c'est pas parce que je prenais trop de place ?
- Il est vrai que de partager à nouveau un lit, ça fait bizarre mais je te promets que c'est l’absence de sommeil qui m'a fait descendre en plus de ma petite vessie.


Il vint s'asseoir à ses côtés tout en regardant le livre qu'elle avait gardé dans ses mains puis, il posa de nouveau son regard sur elle.

- Alors, c'est quoi ce titre ?
- Ca t'intrigue, avoue ?! Se moqua-t-elle.
- Ba le titre peut être aussi explicite qu’implicite donc tu vas devoir m'expliquer s'il te plaît, que je sois pas trop paumé.
- Tu aimeras pas...
- Dis quand même !
- Il s'agit du troisième tome d'une saga que m'a fait découvrir Anne, la sœur de Sarah.
- La fouine a une sœur ? Eh ba, ça promet ! Dit-il pour se moquer.
- Je te rassure, c'est tout l'opposé.
- Ouf ! Nous sommes sauvés.
- Rooo mais tu vas arrêter ! Tu veux savoir de quoi ça parle oui ou non ?
- Vas-y, je suis tout ouïe.
- C'est une histoire d'amour entre un vampire et une humaine. Pour faire court, ce troisième tome la pousse à choisir entre celui qu'elle aime et son meilleur ami.
- Une histoire de fille quoi !

En guise de réponse, Haley lui sourit.

Patrick se rapprocha doucement d'elle, lui prenant délicatement le livre des mains pour le poser sur la table basse toute proche. Il y déposa délicatement ses lèvres sur les siennes, créant une nouvelle tension sexuelle dans la pièce, rendant leur corps de nouveau bouillant d'un désir incontrôlable. Sa main gauche caressait tendrement les cheveux de Haley tout en faisant des allés-retours en direction de son cou ; tandis que sa main gauche, vint frôler le dessus de sa cuisse encore caché par son peignoir qu'il repoussa délicatement, pour toucher la peau laiteuse de sa partenaire qu'il remonta avec insolence à un endroit bien dessous de la taille.

Haley continua de l'embrasser sans broncher tout en lui caressant le dos et gémissant de temps en temps en fonction des caresses que Patrick pouvait lui faire. Soudain, elle réalisa qu'elle ne se trouvait plus sur le canapé mais dans les bras de cet homme qui lui procurait tant de plaisir et de tendresse. A peine eut-elle le temps de reprendre son souffle, qu'elle se retrouva allongée sur son lit, le peignoir détaché dévoilant son corps nu appelant à des caresses illimitées.

L'acte dura assez longtemps pour que chacun puisse en apprécier les moindres minutes.



Une nouvelle journée débuta à Angel's Fist, ensoleillée et aux températures de saison ; pas étouffantes juste ce qu'il fallait pour donner envie aux touristes qui restaient de se promener ou de se baigner dans le lac. Haley avait pris son petit-déjeuner sur la terrasse pendant que son amoureux prenait une douche. La nuit torride qu'ils avaient passée avait créé un nouveau lien entre eux qui renforça leur relation. Plus de crainte, plus de question ; une simple relation amoureuse qui demandait à voir le jour.

Sortant de la douche, Patrick prit une aspirine dans la pharmacie à Haley car il avait mal à la tête depuis son réveil. Le manque de sommeil sûrement mais il trouvait cela comme un maigre dommage comparé à la superbe soirée et nuit qu'il avait passées avec sa compagne. Il ne s'attendait pas à vivre un tel moment et aussi tôt surtout, lui qui ne cessait de stresser...

Entendant Haley parler à voix haute, il s'habilla et descendit les escaliers pour se retrouver au rez-de-chaussée où il vit Haley qui se trouvait face à Chad. Il comprit tout de suite la raison de la venue de leur ami, si tôt en pleine journée.
- Bonjour Patrick. Désolé de vous déranger de si bonne heure.
- On va où cette fois ?
- Pas loin. C'est à cinq kilomètres d'ici, en pleine forêt.
- Cinq kilomètres ? Répéta Haley abasourdie en réalisant que ça c'était passé pas loin de chez elle.
- Oui. Allons-y ! Plus vite ce sera fait mieux ce sera.

Le couple suivit le shérif qui pour se rendre sur le lieu du crime plus vite prit sa camionnette.

- Voilà qui ne va pas améliorer la réputation de notre ville..., souffla Haley.

Ils venaient à peine d'arriver sur les lieux qu'on pouvait d'ores et déjà remarquer les banderoles jaunes qui délimitaient le périmètre de sécurité.



Les trois amis passèrent sous une des bandes qui officialisaient les choses. Les têtes décomposées des agents de police qui se trouvaient déjà sur place en disaient long sur la scène de crime. Une odeur de viande décomposée planait dans l'atmosphère créant de fortes nausées aux personnes se trouvant dans les parages. En humant cette odeur forte déplaisante (il leur faudrait quelques minutes pour s'y habituer), Haley se remémora le cadavre de Jake, il y a presque trois mois de ça, or, ce parfum écœurant n'avait pas envahi ses narines si bien qu'elle puisse se souvenir.

Chad les arrêta tous deux en plein chemin à quelques pas du corps.

- Patrick, je veux que tu saches que le corps est vraiment dans un sale état... Bien plus que celui de Jake. On pourrait penser, que le tueur s'est défoulé sur sa victime.
- Oh ! S'exclama le médecin en guise de réponse.
- Comment ça, défoulé ? Demanda Haley, voulant être sûre d'avoir bien compris.
- C'est pire que pour Jake, Haley. Je ne suis pas sûr que tu puisses le supporter.
- Chad, le corps de Jake m'a affecté car c'était mon meilleure ami et bon, je l'avoue, un peu aussi à cause de mon côté sensible. Mais avec tout ce que je lis ou ce que nous pouvons voir à la télévision, je pense que je peux gérer. Je ne suis plus une petite fille Chad.
- Certes, mais entre la réalité et la fiction, il y a une barrière. Es-tu sûre de vouloir la franchir ?
- Je vous accompagne. Si c'est trop dur à supporter, je retournerai vous attendre à la voiture.
- Quelle tête de mule ! Opina Chad.

Il s'écarta de quelques centimètres pour laisser passer ses amis que ne se firent pas prier et leur emboitèrent le pas.


Le sol avait absorbé une bonne partie du sang qui entourait le corps, si bien qu'un bruit étouffé revenait aux oreilles des personnes qui foulaient ce sol rougeâtre. Patrick faillit tomber en trébuchant sur un bout de bois.

- Ca va ? Lui demanda Haley.
- Oui, j'ai trébuché. Satanée branche !, maugréa-t-il.
- Patrick ?
- Oui.
- Ce n'est pas une branche, lui répondit Haley tout en restant fixé sur le lieu où il avait failli tomber.

Il se retourna alors puis jeta un coup d'oeil en direction de son ami le shérif.

- Désolé, j’aurais dû vous prévenir. Faites attention où vous marcher, il y en a à quelques endroits.
- Beurk, fit Haley en guise de réponse.

Chad mis une pancarte numérotée et interpella un de ses employés pour qu’ils prennent en photo la jambe qui s'était trouvé sur le chemin de Patrick.

Arrivés près du corps, Haley regarda autour d'elle pour essayer de comprendre ce qui s'était passé. Quant à Patrick, il s'attelait déjà à la tâche.

- Ca va être difficile Chad.
- C'est ce que je me suis dit quand j'ai vu le corps. Le peu d'informations que tu pourras m'avoir seront les bienvenues.
- Je peux d'ores et déjà te certifier qu'il s'agit d'une femme, d'une trentaine d'année.
- Tu en es sûr ?
- Oui ! Malgré le peu d'organes et de membres qu'il lui reste, je peux te certifier que c'est une femme à la forme de sa boîte crânienne. Qui plus est, tu connais beaucoup d'hommes qui ont les pieds aussi fins ?
- Non, répondit Chad qui avait noté ces informations sur son carnet.

Ne supportant plus l'odeur de fer qui imprégnait l’air, Haley s'était quelque peu mise en retrait. Cependant, ses yeux ne quittèrent pas le semi corps. La principale question qu'elle se posait était la suivante : où se trouvaient les yeux de la victime ?

Chad venait de répondre à Patrick à ce propos et lui demanda son avis.
- Je pense que le tueur ne supportait probablement pas le regard de la jeune femme, et qu'il les a retirés de ses orbites pour s'enlever toute culpabilité.
- Shérif ! Je les ai trouvés !

Chad se dirigea vers son employé et vit suspendus à un arbre, sur une fiche branche, les deux globes oculaires de la défunte.

Au moment de se retourner, le shérif vit Haley tenir une morceau blanc de quelque chose dans ses mains. Il retourna vers elle. Un petit morceau de carton dans une enveloppe se trouvait dans ses mains avec un seul mot décrit : "bientôt".

- Elle se trouvait ici, derrière l'arbre.
- Bientôt ? Interrogea, à voix haute, Patrick qui était revenu auprès de sa belle la voyant tétanisée.
- C'est...
- La même écriture que pour la lettre qui se trouvait chez toi, constata Chad.

Haley regarda Patrick qui pour la rassurer lui sourit, mais au fond de lui, cette histoire commençait sérieusement à l'inquiéter.
Le tueur n'avait pas utilisé le même procédé qu'avec Jake pourtant une seule chose certifiait que c'était le même coupable : l'acide.

Il manquait au corps certains de ses membres, dont la jambe sur laquelle Patrick avait trébuchée ; mais le médecin n'avait pas la moindre idée si l'acide avait provoqué ces déchirures. Seule une autopsie approfondie lui donnerait une réponse. Après en avoir parlé à Chad, il fit enfermer dans des sacs de glace la jambe, l'oreille et le doigt de la victime afin de les analyser une fois de retour en ville. "Je vais devoir fermer le cabinet pour la journée", pensa-t-il. Un détail le coupa dans son élan, le doigt arraché était verni mais d'une couleur et d'une façon qui ne lui était pas inconnues.

- Chad, viens voir ! L'interpella le médecin.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demanda le shérif.
- Son doigt ! Ce vernis je le connais.
- Vraiment ?! Demanda Chad essayant de comprendre. Ca pourrait être n'importe qui.
- Non. Un vernis rose à la limite du fluo avec des étoiles blanches au milieu de l'ongle, je connais une seule personne capable de porter ce type de vernis et je la connais.
- Qui ça ?
- Sophia, la femme de James, répondit Haley qui était revenue vers eux.

Chad regarda le médecin qui avait de nouveau posé ses yeux sur le corps de la jeune femme, du moins ce qu'il en restait.

- Vous en êtes sûr ?
En guise de réponse, Patrick lui désigna la bague qui se trouvait sur la main gauche du cadavre.

- Je me souviens que c'est exactement ce que j'ai vu chez elle, le premier jour de leur arrivée. Donc, nous avons l'identité de la victime mais, elle était discrète, on ne la voyait presque jamais en ville, pourquoi lui avoir infligé cela ? Se demanda Chad à voix haute.
- C'est exactement le même procédé à quelque chose près pour Jake...
- Mais pourquoi ? Demanda Haley comme si une personne était apte à lui répondre. Pourquoi s'en prendre à des personnes de cette vile ?!
- Bonne question, répondit Patrick.
- Il faut prévenir Elena.

Chad et Patrick tournèrent la tête en même temps en direction de la jeune femme, cherchant à comprendre pourquoi elle voulait prévenir la pharmacienne. Ils continuèrent de la fixer attendant qu'elle leur explique.

- Sarah m'a dit qu’elle s’entendait très bien. Elle a compris cela en les voyant à la pharmacie il y a quelques jours...
- Je l'ignorais, répondit Chad. J'irai lui annoncer lorsque nous rentrerons en ville.
- D'accord mais je viendrai avec toi.
- Je sais me défendre, je n'ai pas peur de la grande mante, répondit Chad sans une  ombre d'humour.
- Shérif, nous avons trouvé quelque chose.

Chad suivit l'un de ses employés après avoir écouté ses paroles. Ils n'allèrent pas très loin, juste à quelques centimètres du corps où ils s'arrêtèrent sur un indice qui jusque-là n'avait pas été découvert.

- Chad, c'est la première fois depuis des semaines que nous avons un indice concret, intervint Patrick.
- Allez chercher ce qu'il faut pour faire un plâtre et mouler l'empreinte.
- Je ne comprends pas. Jusque là, nous n'avons eu aucun indice et là pouf, une erreur.
- Ca arrive, plus souvent que tu l'imagines Haley, lui répondit le shérif.

Après quelques minutes, l'empreinte fut moulée et sécha assez rapidement, l'avantage des nouvelles technologies. Une fois tous les prélèvements effectués, ils remballèrent le matériel ainsi que le cadavre.

- On y va ! Je vous dépose chez Haley.
- Non, moi je reste avec toi, tu n'iras pas voir Elena sans moi.
- Tu sais, parfois tu es pire que Sarah.

Ils reprirent la route sans dire un mot, jusqu'au domicile de la jeune femme où Patrick prit sa voiture pour revenir en ville.



Après vingt minutes de trajet, Haley et Chad se garèrent devant la pharmacie afin d'aller parler à Elena. La pharmacienne était occupée à ranger un présentoir qui se trouvait à droite de l'entrée de son officine. Lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir, elle se retourna et fit une tête interrogatrice en voyant Haley et le shérif arriver ensemble d'un pas hésitant.

- Bonjour shérif. Bonjour Haley. Il est rare de vous voir ensemble...
- Elena, il faut que nous vous parlions, fit Haley.
- Avez-vous un endroit où nous pouvons nous entretenir ? Lui demanda Chad impassible.

Le regard de la jeune femme balaya ses deux interlocuteurs. Constatant qu'une sensation de panique commençait à l'envahir, Chad prit les choses en mains car il n'aimait pas mettre les gens mal à l'aise surtout dans ce genre de circonstances.

Installés dans une pièce qui servait de salle de pause à l'arrière de la pharmacie, loin des regards indiscrets des clients.

- Mais que se passe-t-il enfin ? Demanda la pharmacienne paniquée.
- Nous devons vous annoncer quel que chose, qui ne sera pas facile à entendre, lui répondit le shérif tandis qu'Haley restait en retrait à l'entrée de la pièce afin de laisser Chad faire correctement son travail.

Le shérif expliqua à Elena la découverte du corps dans la forêt non loin de chez Haley mais omit volontairement d'inclure dans son récit, l'empreinte trouvée et plâtrée à quelques centimètres du cadavre. Lorsqu'il lui annonça le nom de la victime, Elena devint blanche et ne réagit pas comme si l'information n'était pas arrivée jusqu'à ses oreilles. Haley lui apporta un verre d'eau pensant que cela lui ferait du bien.

- Elena, dites quelque chose.
- Co... comment pouvez-vous êtes sûr qu'il s'agit bien de Sophia ?, leur demanda la pharmacienne.
- Le vernis aux doigts et la bague qui se trouvait à son doigt.
- A partir de simples détails...
- Il y a des indices qui ne trompent pas, conclut Chad sûr de ce qu'il affirmait depuis qu'il avait su sur le chemin du retour que les papiers d'identité de la victime avaient été trouvés, enterrés sous les feuilles derrière un arbre...

Elena opina puis ne réagit plus ensuite.


Chad quitta la pharmacie laissant les deux femmes ensemble pensant qu'il serait plus facile pour Elena de confier son ressenti en étant seule avec Haley bien qu'elles ne se côtoyaient pas beaucoup ; mais ayant vécu une situation à peu près similaire quelques semaines auparavant, elle pouvait comprendre ce que la pharmacienne ressentait, bien que sa relation avec Jake fut beaucoup plus profonde que celle d'Elena et Sophia.

Avant de retourner à son bureau, il voulait se rendre au cabinet médical pour vérifier que le corps, du moins ce qui était censé représenter un corps humain, était correctement arrivé chez le médecin afin qu'il puisse commencer les analyses.
Patrick avait écrit un mot qu'il avait scotché sur la porte du cabinet : "Cabinet fermé pour la journée. Merci de votre compréhension. Patrick."


Le shérif fit le tour du bâtiment pour entrer par la porte de derrière. Le médecin avait réussi à emménager correctement l'arrière du cabinet qui lui servait désormais de salle d'autopsie et d'analyses agrémentés de deux compartiments réfrigérés pour ce genre d'évènements. Chad frappa à la porte et entra. Patrick leva la tête et arrêta de manipuler la jambe de la victime qu'il recouvra du drap étalé sur le reste du pseudo corps.

- Je te dérange ?
- Non, au contraire ça va m'éviter de faire des allés-retours.
- Tu as trouvé quelque chose ?
- Oui. Un autre point similaire avec le meurtre de Jake, ce qui paraît logique étant donné l'état du lieu du meurtre.
- Le sang ?
- Oui, elle est totalement desséchée.
- Je m'en doutais un peu vu l'étendue de sang qu'il y avait dans le périmètre. C'est tout ?
- Non, le corps a bien été "abimé" par de l'acide, c'est de cette façon qu'elle fut démembrée mais avec une forte dose que pour Jake. Même si ses membres étaient endommagés, ce n'était pas à ce point, donc je pense que la mort de Sophia fut spontanée. Je ne dis pas que le meurtrier se promène avec de l'acide sur lui mais qu'à se moment là, il en avait avec lui.
- Comme si il avait été en chercher et qu'il en ramenait chez lui ?
- Ou ailleurs que chez lui...
- Donc cette fois-ci ce ne serait pas calculé...?
- Je ne pense pas.
- Ce qui expliquerait l'empreinte mais pas le mot, répondit Chad.
- Je pense que tout est fait à partir d'un plan précis mais que Sophia est venue perturber ce plan je ne sais comment et qu'elle en a fait les frais.
- Et donc, il ou elle...
- A commencé à paniquer d'où le mot et son erreur, répondit Patrick.
- Pourquoi en avoir après Haley ?, demanda Chad à voix haute.
- Ca c'est ta partie du travail. Mais va vraiment falloir fouiller dans son entourage même si ces suspicions ne me plaisent pas beaucoup car les trois quarts des habitants sont ses amis.

Chad opina et suivit du regard le médecin qui se leva pour prendre un verre d'eau et avaler un comprimé pour le mal de tête qu'il avait été cherché à la pharmacie une semaine auparavant.

- Tu as toujours ces maux de tête ?, lui demanda Chad.
-Oui. Enfin, ça s'était calmé mais à chaque pic de chaleur, tu peux être sûr que j'y ai le droit.
- Donc la solution c'est l'automédication ?
- Non. J'ai appelé mon ami médecin qui m'a aidé pour le meurtre de Jake et il m'a envoyé par mail une ordonnance suite aux symptômes que je lui ai décrits et je l'ai présenté à Elena l'ordonnance imprimé et voilà.
- Mais ça n'a pas l'air de te soulager pour autant...
- C'est un traitement sur du long terme. Il faut prendre son mal en patience.

Patrick présenta à Chad un dossier rempli de plusieurs feuilles indiquant des données avec des noms bizarres tels que NFS, plaquettes des termes qui au regard du shérif ne voulait pas dire grand chose mais qui ne lui était pas étranger ayant vu ces termes plusieurs fois dans sa carrière. Il regarda Patrick pour lui faire comprendre qu'il ne comprenait pas du tout les résultats d'analyses qu'il lui avait fournis et attendit que son ami lui donne des explications sur ce qu'il avait entre ses mains.

- Tu vois que les chiffres ne sont pas élevés et c'est normal car j'ai fait ce que je pouvais avec le peu de sang que j'ai pu prélever sur la scène du crime.
- Et avec peu de sang tu as pu réussir à avoir des résultats ?
- Comme tu peux le voir ! Répondit Patrick assez froidement mais Chad ne prêta pas attention.
- Et ca donne quoi au final ?
- Eh bien cela confirme que son assassinat s'est fait précipitamment car aucune drogue n'est présente dans son sang... Mais je vais tout de même les refaire pour être sûr car là je les ai fait un peu à la va vite pour t'apporter un minimum de réponses assez vite.
- Tu crois qu'elle était encore consciente quand il ou elle lui a arraché les yeux ?
- Vu les caillots de sang qui se formaient suite à la coagulation trop importante de son sang, je pense que oui elle était encore vivante maintenant te dire comment et avec quoi cela a été fait j'en suis incapable.
- C'est déjà un très bon indice que tu as trouvé, lui répondit Chad.
- Je fais ce que je peux avec les moyens du bord. Tant que ça peut te permettre d'avancer. Et pour l'empreinte, ça en est où ?
- Je ne sais pas encore je suis venu directement te voir après la pharmacie.


Ils continuèrent de discuter de l'affaire quelques minutes jusqu'à ce que Chad quitte la pièce pour retourner à son bureau tandis que le médecin reprenait son travail sur la jambe de Sophia avant qu'elle n'entame sa phase de décomposition.



Après s'être assuré de l'état de Elena et de sa façon de prendre la nouvelle qui venait de lui tomber sur la tête, Haley se rendit au café de Stephenie car elle avait besoin de voir du monde et de prendre un café n'ayant pas correctement pu prendre son petit déjeuner le matin même. En entrant dans le restaurant elle vit à une table non loin du comptoir, Sarah et Phil qui finirent de déjeuner ; elle les rejoignit de suite voyant que son amie la vit entrée dans l'établissement. Elle se dirigea vers leur table tout en saluant au passage les habitants de la ville qui déjeunaient paisiblement à leur table sans se soucier de ce qui venait de se passer.

- Tu en fais une tête, lui dit Sarah avant même qu'elle ne puisse s'asseoir.
- T'es pas censé être chez toi ?, lui lança Haley froidement.
- Eh ba tu t'es levée du pied gauche, on dirait.

Haley ne prit pas cette remarque en compte considérant que des choses bien plus graves avaient lieu dans ce monde et que de se soucier d'une remarque peu agréable de sa meilleure amie pouvait paraître puérile.

- Vous n'êtes pas au courant ?
- Au courant de quoi ? Lui demanda Sarah qui en avait marre de ne pas comprendre l'attitude de son amie.
- Chad est venu chercher Patrick chez moi. Tu te passes de commentaires s'il te plaît, ordonna Haley à Sarah qui ne broncha pas.
- Pourquoi voulait-il voir Patrick ?
- Il y a eu un nouveau meurtre dans la forêt pas loin de chez moi.
- Quoi ?! S'horrifia Sarah après ces paroles.
- Du même type que Jake ? Demanda Phil.

Haley leur expliqua tout dans les moindres détails de tout ce qu'elle savait mais ne parla pas de l'enveloppe devant Sarah ne voulant pas l'angoisser d'avantage avec sa grossesse ; elle le mentionna à Phil lorsque celle-ci alla aux toilettes et lui fit promettre de ne pas lui dire, ce dernier accepta. A son retour Sarah la questionna sur la victime son identité et lorsque son amie lui apprit qu'il s'agissait de Sophia, elle fut pour le moins plus que choquée par cette révélation.

- Voilà pourquoi tu étais à la pharmacie en compagnie de Chad, conclut Sarah.
- Oui, il voulait annoncer la nouvelle Elena comme je lui avais dit qu'elles étaient assez complices d'après tes dires.
- Comment a-t-elle réagi ?
- Pas très bien. Chad est allé voir Patrick il y a une heure, je quitte seulement la pharmacie, elle est très choquée et abasourdie, je crois qu'elle est rentrée chez elle.
- Oui, je veux bien te croire. Voilà pourquoi beaucoup de gens sont bizarre depuis ce matin mais surtout pourquoi la moitié des touristes ont quittés leur réservation plus tôt que prévu.
- On ne peut les blâmer. Moi-même je ne suis pas rassurée de rentrer chez moi.
- Tu peux venir chez nous si tu veux ou aller chez Patrick. A mon avis, il ne te laissera pas trop le choix...

Sarah sourit à son amie. Un sourire qui voulait dire : "tu vois je ne commente pas mais je suis l'histoire", Haley sourit en retour à sa meilleure et ne put lui en vouloir de vouloir faire sa fouine, après tout elle ne voulait que son bonheur, mais parfois, surtout dans de telles circonstances, c'était agaçant. Cependant, elle prit sur elle et admis qu'elle aimait quand même quand elle faisait sa fouine mais jamais elle ne le lui avouerait.

 "Alors là, je serais fichue pour le reste de ma vie", pensa Haley.

Ils finirent leur déjeuner pendant que Haley but sa tasse de café avant de quitter le restaurant pour reprendre leurs activités comme si de rien c'était, ce qui n'allait pas être évident.


Sarah accompagna sa copine à la boutique. Etant dans le coin, pourquoi ne pas profiter de cette après-midi entre filles...

- Tu ne devrais pas plutôt rentrer chez toi pour te reposer ?
- Parce que tu crois franchement qu'il va y avoir du monde cet après-midi ? Lui répondit Sarah.
- Non, c'est sûr que ce sera le bide total, soupira Haley.
- Qui plus est, il fait super beau, donc quand bien même il reste quelques touristes, ils ne vont pas s'attarder en ville.
- Il est vrai.

Elles papotèrent toute l'après-midi n'ayant pour seule occupation de raconter cette nuit avec Patrick sans entrer dans les détails bien sûr mais elle savait que cela ferait plaisir à son amie d'en savoir un peu plus ; qui plus est, c'était sa façon de se faire pardonner son agressivité au restaurant.



Chad avait passé des coups de téléphone pratiquement toute l'après-midi afin d'en apprendre un peu plus sur la jeune femme trouvée dans la forêt le matin même. Grâce à ses papiers d'identité, il avait réussi à connaître son adresse d'origine et son lieu de naissance, à partir de là, il se renseigna au service public de l'Etat de Pennsylvanie afin d'en savoir un peu plus sur la défunte et eut comme renseignements, le numéro de téléphone et l'adresse de ses parents.

Il était resté presque vingt minutes au téléphone afin de leur apprendre le plus délicatement possible la triste nouvelle mais la mère de Sophia voulait en savoir plus, surtout sur les conditions de sa mort malgré la prévenance de Chad sur les détails qu'elle n'aimerait pas. Elle réclama le corps de sa fille afin de l'enterrer dignement, dans sa ville d'origine. Le shérif lui promit de lui faire envoyer la dépouille une fois les prélèvements et l'autopsie effectués par le médecin.

D'autres recherches lui apprirent que Sophia était encore étudiante à la faculté New York University School of Law sur l'île de Manhattan lorsqu'elle avait rencontré James, quelques mois avant de se marier avec lui sans réfléchir à la suite, abandonnant ses études. Dès lors, elle s'était disputé avec ses parents et avait rompu tout contact. D'où la détresse majeure de la mère de Sophia au téléphone.

N'ayant toujours aucune nouvelle de James et tombant toujours sur sa messagerie vocale Chad avait lancé un avis de recherche au cas où mais aucun résultat ne se fit connaître. Il avait tout de même appris que ce séjour à Angel's Fist était leur lune de miel que James avait choisi de son propre chef sans  laisser le choix à Sophia.

"Patrick avait raison, son séjour ici était calculé...", pensa-t-il.

Après des heures de recherches sur la victime et son compagnon, il décida de se remettre à la recherche des fournisseurs et distributeurs d'acides dans l'Etat du Wisconsin et ses alentours. 
Il ne s'attarda pas sur l'enveloppe et le mot laissé à l'intention d'Haley car l'écriture était la même mais le message laissé n’était tout de même pas rassurant si bien qu'il avait confié une mission à deux de ses gars : faire toutes les trente minutes, une ronde dans les deux kilomètres aux alentours de chez Haley. Voilà la seule chose concrète qu'il pouvait faire pour le moment.

Il y avait peu de magasin qui vendait de l'acide dans l'état mais aucun ne voulait divulguer par téléphone les informations que leur demandait Chad si bien qu'il dû faire plusieurs mandats auprès du juge de la ville la plus proche afin de pouvoir faxer les documents forçant les gérants de ces boutiques à lui fournir toutes les informations qu’ils possèdent sous peine d'être jugés pour complicité aux yeux de la loi.

Satisfait de sa requête auprès du juge, il s'accorda une petite pause. Il téléphona donc à sa femme Judith pour savoir comment se passait sa journée et ce qu'elle faisait. Depuis la naissance de leur deuxième enfant, elle ne travaillait plus, désirant garder tout son temps pour ses enfants et leur éducation.

Après son coup de fil, il sortit de son bureau pour se rendre sur le pallier et profiter des rayons du soleil quand il vit Anna, la secrétaire, l'interpeller pour lui dire qu'il y avait du nouveau sur l'empreinte partielle prélevée le matin même. Chad avait envoyé un de ses employés à Los Angeles, la seule grande ville la plus proche mais surtout la plus performante au niveau analyse judiciaire, afin d'y faire analyser l'empreinte et un fax venait justement de faire son apparition sur le bureau de la secrétaire qui prévint alors son patron bien qu'il fut en pause.

- Merci Anna,
- De rien shérif.
- Il s’enferma dans son bureau et lut le rapport de police. Il saisit le combiné de son téléphone et composa le numéro de la personne qu'il souhaitait joindre.

La sonnerie retentit.

- Marc, tu es sur le chemin du retour ?
- Oui shérif. Vous avez reçu le fax ?
- A l'instant, je viens de lire le compte rendu.
- Vous en pensez quoi ? Lui demanda Marc.
- Que ça craint. Dépêche-toi de rentrer, nous ne serons de trop.
- Je fais mon possible shérif.
- A tout à l'heure. Je vais prévenir Patrick.

Il raccrocha avant de composer un autre numéro, celui du médecin.

- Vraiment ? Demanda Patrick interloqué par la révélation du shérif.
- Oui, le compte rendu est indéniable, l'empreinte a beau être partielle, le résultat est le même.
- C'est quand même incroyable de penser qu'une femme serait capable d'une telle sauvagerie.
- A qui le dis tu. Je suis aussi ahuri par cela.

Leur conversation dura encore quelques minutes car il dut expliquer à Patrick ses recherches de l'après-midi ainsi que sa conversation avec la mère de Sophia et son désir de récupérer le corps. Le médecin informa son ami qu'il lui faudrait encore une journée pour travailler correctement avec les éléments du corps et qu'ensuite le corps pourrait être restitué à la famille ce qui satisfaisait le shérif.

Suite à ces dernières informations, ils raccrochèrent en cœur.



- C'était Chad ? Demanda Haley qui se trouvait sur le seuil de la porte du bureau regardant Patrick derrière sa chaise depuis dix minutes déjà.
- Oui. Tu es là depuis longtemps ?
- Ca doit faire dix minutes, mais tu étais tellement concentré par ta conversation que je n'ai pas voulu de te déranger.
- Il y a de nouveaux éléments.

Haley entra dans la pièce tout en fermant la porte derrière elle et vint s'asseoir en face de son amant.

- Quels types d'éléments ?
- Eh bien, déjà, je peux te certifier qu'elle n'était pas droguée lors de sa mort.
- Elle a dû souffrir terriblement.
- Je pense oui. Personne ne mérite une telle mort. L'autre élément, c'est l'empreinte.
- Oh il y a déjà des résultats ?
- Oui. La police scientifique de LA est très performante et elle devait un service à Chad ce qui, dans ce genre de circonstances, nous arrange fortement.
- En effet, oui. Et alors, elle dit quoi cette empreinte ?
- Il s'agit d'une femme.
- Quoi ?
- Je suis aussi abasourdi que toi.
- Tu veux dire que le tueur, depuis le début serait une femme ? Demanda-t-elle pour être sûre d'avoir bien compris, tellement choquée par cette nouvelle.
- Oui. Il est difficile de le croire mais le compte-rendu est plus que complet et sérieux.
- C'est hallucinant.
- Je suis d'accord avec toi.
- Tu en es où avec le corps ?
- Eh bien, demain, je devrais avoir fini de "travailler" dessus. Suite à ça, Chad fera transporter le corps jusqu'à chez les parents de Sophia.
- Comment sait-il où ils vivent ?
- Il a fait beaucoup de recherches cet aprè'm et il est rentré en contact avec la mère de Sophia.

Patrick expliqua à Haley tout ce dont Chad lui avait appris sur Sophia et le reste. Elle ne savait plus quoi penser.

- Ils se connaissaient depuis quelques mois seulement ? Alors là, je n'en reviens pas, ils avaient l'air de se connaître depuis des années.
- Je sais. Je pense que James s'est servi d'elle.
- Par rapport à toi ?
- Oui.
- Ca ne m'étonnerait pas, je sais pas pourquoi...

Ils continuèrent de discuter ensemble avant que Patrick dise à Haley qu'il était hors de question qu'elle rentre seule chez elle et que, par conséquent, elle allait passer la nuit ici. Elle allait objecter mais il ne la laissa pas faire...

- Et ne me trouve pas d'excuse comme quoi tu n'as pas d'affaire avec toi, j'en ai pris ce matin avant de revenir en ville et j'ai bien fermé toutes tes portes.
- Puisque que je n'ai pas le choix...
- Ba voyons, tu es une vraie martyre.

Tout en lui souriant, elle se leva de son siège, fit le tour de son bureau pour arriver devant lui qui était toujours assis sur sa chaise la regardant arriver vers lui. Elle s'assit sur ses genoux pour qu'il la prenne dans ses bras, ce qu'il fit aussitôt comprenant très bien ce qu'elle désirait. Il la prit alors dans ses bras et la serra très fort pour la rassurer car il savait qu'au fond d'elle, une peur infinie circulait dans son sang...


Assis dans la prairie ensoleillé et fleurie de jolies petites violettes, Patrick appréciait pleinement les caresses de sa femme et savourait ce moment de bonheur à ses côtés. James apparut derrière elle, il l'écarta de Patrick pour ne pas lui faire de mal. Les yeux toujours fermés, le médecin ne vit pas que son collègue se trouvait avec eux et sursauta tout en ouvrant les yeux lorsqu'il comprit qu'on était en train de l'étrangler.

- Patrick... Patrick arrête..., cria Haley. Tu me fais mal, arrête.

Elle continuait de le taper tout en essayant de respirer. Le médecin était toujours en transe pendant que ses mains serraient la gorge de celle qu'il aimait.

- Patrick, c'est moi Haley.

Comme si ces mots étaient magiques, Patrick sortit de sa transe et desserra ses mains, libérant la gorge d'Haley qui essaya de retrouver sa respiration. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait.

- Je... je suis désolé.
- Tu as fais un cauchemar, ça arrive.
- Non, non ça arrive pas, j'étais en train de t'étrangler.

Elle se rapprocha de lui, pour lui montrer qu'elle ne lui en voulait pas, même si elle avait eu un peu peur.

- Je suis désolé.
- Arrête de dire ça ; s'il te plaît.
- Mais je t'ai...
- Chuuuut.

Elle le prit dans ses bras pour le consoler et ils s'allongèrent tous les deux dans le lit afin de calmer le médecin qui ne se remettait pas de son rêve mais encore moins de ce geste qu'il avait eu envers Haley.

- On a un problème !
- Lequel ? Répondit une voix.
- Ils ont une empreinte. Tu as merdé.
- Ils l'ont identifiée ?
- Non, ils savent juste que c'est une empreinte de femme...
- On continue le plan B...

La conversation s'acheva sur ces paroles.

Une enveloppe blanche était posée à côté d'un carton pré découpé blanc qui disait : "ils sont morts par ta faute"...

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