dimanche 8 janvier 2012

Chapitre 21 : L'après

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis cette soirée chez Patrick. Leur contrôle face à ce désir qui les brûlait restait enfoui au plus profond d'eux mais à chacune de leur rencontre ou bien de ces petits moments passés à deux, ne serait-ce que pour déjeuner, démontrait bien qu'il y avait une tension sexuelle qui ne demandait qu'à être assouvie en plus de cette envie intense de se retrouver dans les bras l'un de l'autre.

Le lendemain de leur premier rendez-vous, Haley avait reprit le travail comme d’habitude sauf que son atèle ne l'avait pas abandonnée pendant la nuit. Mais ce ne fut pas un grand problème car elle n'avait pas eu grand monde ce qu'elle trouva bizarre car, en général, le samedi est le jour d'arrivée de nouveaux touristes. Cependant, cette petite pause commerciale, lui permit de reposer un minimum sa cheville. Elle ne supportait plus ce morceau de mousse solidifiée dont le but était de maintenir sa cheville afin de ne pas compromettre sa guérison.

" Saleté de gosse bourré ", rumina-t-elle la tête dans un livre.

- Tu te parles à toi-même maintenant Haley ? Lui demanda Chad, étonné de la surprendre bougonner dans son coin.
- Chad, bonjour. Non, parfois, il m'arrive de parler à voix haute. Une vraie petite grand-mère. Mais je t'en supplie, promets moi de rien révéler sur ma folie.
- C'est promis.

Ils rirent de bon cœur de cette petite dose d'humour.

- Tu voulais quelque chose peut-être ?
- Tu n'as pas eu beaucoup de clients aujourd'hui, n'est-ce pas ?
- En effet. Comment le sais-tu ?
- C'est pareil dans toute la ville.
- Ah bon ?
- Oui. Je pense que la rumeur a très vite circulé sur les agressions et que ça a refroidi une majorité de nos touristes potentiels...
- Oh ! Super... Tu n'as toujours aucun résultat ?
- Non, pas pour le moment. On a beau faire et refaire des analyses, aucune empreinte, aucun ADN, rien !
- Tu y arriveras je te fais confiance.
- Ce qui m'inquiète, c'est qu’à cause de ça, notre ville perd sa réputation...
- Une fois le meurtrier attrapé, tout rentrera dans l'ordre.


Cette conversation qu'elle avait eue avec son ami le shérif dans sa boutique le samedi matin du lendemain de sa première soirée avec Patrick, ne cessait de passer en boucle dans sa tête, même si, la plupart du temps elle n'y prêtait aucune attention ; elle commençait elle aussi à s'inquiéter pour la suite des évènements.

Si les touristes qui étaient attendus, ne venaient pas passer leurs vacances dans les environs comme c’était le cas chaque année, depuis son arrivée, la ville aurait du mal à s'en remettre ; car quand bien même Angel's Fist se portait bien économiquement, il fallait être honnête la saison touristique était la période qui permettait à tous ses habitants de vivre correctement même avec la crise économique.

La voix de Patrick la sortit de ses pensées...

- La terre appelle Haley James !
- Excuse-moi. J'étais...
- ... Sur mars ?
- Désolée.
- Aucun problème. Est-ce que j'ai le droit de savoir à quoi tu penses ? Je te trouve bien songeuse ces derniers jours... surtout depuis ta conversation avec Chad, samedi dernier...
- A ce point-là ?
- Oui.
- Je suis désolée Patrick. C'est que, c'est tout de même inquiétant, tu ne trouves pas ?

Il haussa les épaules.

- Comment pourrais-tu le savoir, tu viens de New York là-bas tout baigne, dit-elle avec un air dédaigneux.
- Eh bien ce que je sais, c'est que toutes les petites villes ont leur charme tout comme elles ont aussi, leur petit moment de... manque de succès, je dirais. C'est aussi arrivé à New York lors des attentats en 2001 je te rappelle, et regarde aujourd'hui, le tourisme est de nouveau là.
- Sauf que New York n'a pas besoin de cette période de tourisme pour être économiquement stable.
- Eh bien, notre ville est attirante en été tout en comme en hiver...
- Comment ça ?
- Nous sommes dans un domaine géographique particulièrement idyllique je trouve. Des montagnes à quelques kilomètres de la ville, un sublime lac aussi grand que les chutes du Niagara, une population des plus accueillantes et j'en passe. Je pense que si la situation ne s'arrange pas d'ici mi-juillet, il serait peut-être judicieux de mettre en œuvre une sorte de publicité proposant des locations forfaitaires pour l'hiver.
- Comme pour une station de ski ?
- Oui mais sans les pistes...
- Ce n'est pas bête. On pourrait proposer des prix attractifs à des clients potentiels et offrir des locations aux touristes qui ne seraient pas venus cet été.
- C'est une idée, oui.
- Bien sûr, pour cela, il faudrait que nous trouvions le coupable et que plus aucun risque ne soit encouru...
- Alors ça, Sherlock, c'est le travail de Chad. Et je pense qu'on peut lui faire confiance.



Haley jeta un coup d'oeil vers l'entrée du restaurant de Stephenie. Se sentant beaucoup mieux dans sa peau désormais, grâce à sa première séance de chirurgie plastique à Los Angeles, celle-ci avait repris le travail dès le lundi. Haley vit Sophia, la femme de James, se présenter au comptoir, seule, pour prendre commande, sans doute.

Interloquée par  le regard insistant de Haley, il se retourna pour comprendre la raison de son attitude et quand il vit la jeune femme, il se retourna de nouveau mais vers sa compagne, cette fois.

- Ca fait une semaine qu'elle vient seule, tous les midis.
- Tu es sûre ? Lui demanda Patrick.
- Oui, sûr, c'est Stephenie qui me l'a dit et cela se confirme encore ce midi.
- C'est bizarre... James n'est pas du genre à laisser sa femme, même en vacances, se promener loin de sa surveillance.
- Pourtant, il n'est pas dans la voiture !
- Je reviens...

Patrick se leva et se dirigea vers le comptoir où se trouvait l'épouse de son ancien collègue. Cette dernière, surprise de le voir se présenter à ses côtés, sursauta.

- Désolé Sophia, je ne voulais pas vous faire peur...
- Ce n'est rien.
- Vous avez l'air d’être nerveuse. Vous allez bien ?
- Oui, c'est juste que vous m'avez fait peur.
- Il paraît que cela fait plusieurs jours que vous venez ici sans James. Il s'est passé quelque chose ?
- Non. Enfin, nous nous sommes disputés et depuis je n'ai plus de nouvelle.
- Comment ça ?
- Il est parti prendre l'air et n'est pas revenu.
- A pieds ?
- Oui.
- Vous en avez parlé au shérif ?
- Je comptais prendre mon déjeuner et y aller juste après.
- Bien. Vous avez raison, c'est ce qu'il faut faire. C'est plus sage, s’il lui est arrivé quoique ce soit, ce que je ne souhaite pas, il sera le mieux placer pour le retrouver. Il connaît cette ville et ces endroits mieux que personne.
- Il paraît, oui... Je vous prie de m'excuser, je vais aller au bord du lac déjeuner, un peu avant d'aller le voir.
- Bien sûr. Tenez-moi au courant. Même si ce n'est pas la personne que j'aime le plus sur terre, nous avons travaillé des années ensemble, je suis loin d'ignorer ce passé.

Elle tourna les talons avec son sac et se rendit à sa voiture sans se retourner.

Patrick repris sa place, à sa table, où l'attendait sa tendre et douce qui avait observé attentivement cette scène.

- Alors ?
- Bizarre... James et elles se seraient disputés et il serait parti, elle ne sait où...
- Pourquoi bizarre ?
- Parce que ce n'est pas du tout son genre. Il est très... possessif et même quand il se querelle avec  une femme qui fait partie de sa vie, il n'ira jamais loin parce qu’il a toujours besoin d’avoir un œil sur elle et là, il serait parti comme ça... J'ai du mal à y croire.
- Tu lui as dis ça ?
- Non, je lui ai dit d'aller voir Chad.
- Et ça lui a donné faim ? Demanda Haley ironique.
- Elle m'a dit qu'elle irait le voir après !
- Tu n'as pas l'air de croire à cette dispute...
- Haley, je le connais depuis plus de quinze ans, il n'a jamais disparu comme ça, pas même après une dispute...
- Mort ?
- Sophia tuer James ? Demanda-t-il avec un rire moqueur.
- Oui, tu as raison, elle pourrait à peine le blesser.
- Enfin bref, on ne va pas s'en mêler, il nous gonfle assez comme ça le peu qu'on peut le voir.
- Tout à fait. Beaucoup de patients cet aprèm ?
- Eh bien, j'ai Sarah qui doit passer avant de venir travailler un peu mais attention, tout va dépendre des analyses de sang.
- Tu ne les as pas reçus ?
- Si, mais je ne les ouvre jamais tant que je ne suis pas devant le patient c'est une question de... principe.
- Eh bien peu de médecin le ferait. Bon, ba, je vais devoir supporter la fouine, quel dommage... Je plaisante, fais pas cette tête. Mais je préfère la savoir chez elle à se reposer.
- Mon oeil, tu as surtout peur de te faire harceler de questions parce que lundi et jeudi elle n'est pas venu et que nous sommes le dernier lundi du mois, ce qui veut dire qu'elle va se rattraper...
- Eh bien au moins cela te sortira d'un de tes livres poussiéreux.
- Ah, non, on ne critique pas mes beaux livres très chers.
- Mille excuses Princesse, je ne le ferai plus.

Ils se mirent à rire en cœur, preuve supplémentaire de leur complicité.
Voilà deux semaines qu'ils sortaient ensemble et qu'ils ne s'en cachaient pas. Ils étaient beaucoup plus à l'aise qu'au départ et la douleur d’Haley, bien qu’à présent supportable. Elle pensait souvent à Jake mais ne ressentait plus cette aiguille qui venait se planter dans sa poitrine l'empêchant de respirer. Désormais, elle souriait, elle aimait.

Leur complicité faisait chaud au cœur ainsi que leur relation. Leurs proches, Patrick s'était fait de nombreux amis depuis son arrivée dans la ville il y a presque trois mois, étaient heureux pour eux et surtout soulagés de ne plus devoir jouer les entremetteurs.

 Après cette pause-déjeuner en amoureux, Patrick retourna au cabinet ou quelques consultations l'y attendaient pendant qu’Haley prit le chemin de sa boutique, accompagnée de sa superbe béquille.

" La prochaine fois, je prends un déambulateur, au moins je tiendrais debout ! ", pensa-t-elle folle de rage de devoir marcher avec ce morceau de ferraille censé lui permettre de rester en équilibre.

- On se voit tout à l'heure ? Lui demanda le médecin.
- Hors de question qu'on se voit tant que j'aurais ce truc horrible !
- Mauvaise ! Je te reconduis ce soir étant donné que je t'ai amenée ce matin et on regardera pour ta cheville, caliméro.
- Ah, ah, très drôle, Docteur Ross.
- Arf, j'aime pas quand tu m'appelles comme ça.
- Et moi j'aime pas ce morceau de ferraille à moitié plastifié.
- A tout à l'heure.

Il déposa un baiser sur son front et entra dans son cabinet la regardant rentrer dans sa boutique.



Sarah était déjà assise dans la salle d'attente et sourit en voyant Patrick rentrer dans le couloir du cabinet médical.

- Eh ba vos au revoir sont dignes d'une saison des Feux de l'Amour.
- De mauvaise humeur ?
- Désolée, cette allergie m'a empêchée de sortir la semaine dernière et ça a le don de...
- Je comprends. Entre, plus tôt tu seras sortie d'ici pour aller à la boutique et mieux ce sera.
- Ah, ba, on m'expédie maintenant ?

Patrick ne répondit pas car il savait que son amie était de très mauvaise humeur et préféra donc de ne pas relever cette remarque, histoire de ne pas envenimer la situation.

- Désolée Patrick, je crois que les...
- Oui, ba, ce n'est pas étonnant, tu es bientôt au début du sixième mois. On ne regarde toujours pas le sexe ?
- Non, toujours pas Phil veut la surprise et je lui dois bien ça.
- Aucun souci, je comprends.
- Alors avec Haley, ça va ?
- Eh bien, on ne perd pas le nord, Grincheuse.
- Rooooooooo, ba, vous n’avez pas de site internet alors je me renseigne comme je peux.
- Les textos, tu ne connais plus ?
- Hum... Miss James sera plus bavarde, j'espère avec sa jambe de Pirate.

Patrick sourit à cette évocation mais ne dit aucun mot sur l'état d'esprit de sa meilleure amie par rapport à sa jambe. De toute façon, elle en aurait pas vraiment tenu compte. C'était Sarah après tout...

Patrick l'ausculta sérieusement et méticuleusement pendant presque dix minutes de façon à ne rien rater. Puis il retourna derrière son bureau pour ouvrir l'enveloppe qui contenait les résultats de la prise de sang de sa patiente.

- Tout est normal mise à part...
- Quoi ? Demanda Sarah, agressive.

Patrick fut surprit et elle s'excusa dès qu’elle s’en rendit compte.

- Ton taux de globules rouges commence à être un peu faible.
- Et en français, ça veut dire quoi ?
- Tu commences à faire un début d'anémie.
- Donc je dois rester chez moi.
- Donc tu dois rester chez toi, toutes les matinées à dormir un maximum pour pouvoir aller à la boutique, les lundi et jeudi après-midi au lieu de toute la journée.

Elle retrouva le sourire et le remercia de la laisser s'évader un peu. Il lui expliqua tout de même qu'il ne fallait pas qu'elle en profite car, à la fin de son sixième mois de grossesse, ce serait terminé, elle devra rester chez elle un maximum.

Sarah savait que c’était une décision nécessaire pour préserver sa santé mais surtout de la vie de ses bébés et donc elle ne broncha pas.
En sortant du cabinet, elle se rendit à la boutique pour voir son amie.



Elle s'excusa de ne pas lui avoir envoyé de messages avant mais elle avait été prise avec son allergie et, par conséquent, elle était vraiment épuisée et n'avait pas eu la force d’appeler ou quoi que ce soit d'autre.

Pendant qu’Haley l'écoutait attentivement qui expliquer les résultats de sa prise de sang, un homme entra dans la boutique et se dirigea dans les rayons. Cela faisait un bon moment qu'aucune autre personne que les habitants de cette ville, n'avait mis les pieds dans le magasin et c'était réconfortant de voir des têtes inconnues.

- Il n’y a personne ?
- Non ! Comme je te l'ai dit dans les textos, la ville est vraiment endormie depuis une semaine mais bon avec un peu de chance ça reviendra à la normale, quand Mickaël Myers sera trouvé et enfermé...
- Mickaël Myers, hein ? Lui demanda-t-elle ne se moquant.
- Bon, ba, tu m'as comprise. Chad il en dit quoi ?
- Ce que je t'ai déjà dit par message.
- Ouais, ba, ça craint quoi.
- J'adore ton optimisme !
- En parlant d'optimisme...
- Hum, hum je t'arrête de suite, tiens !
- Le pc ?!! Lui demanda-t-elle surprise.
- Oui, tu as une boîte mails, si je ne m'abuse. Donc tu vas tapoter avec tes petits doigts tous boudinés à cause de ta grossesse et tu vas taper ton mot de passe puis regarder tous tes mails !
- Tu m'as envoyé un mail ?
- Tu serais sortie de ta petite bulle allergique Maya, tu aurais vu que tous les détails de cette soirée dans un beau petit message électronique, au lieu de t'exciter et d'harceler mon petit-ami.
- Petit-ami, hein ? Interrogea son amie taquine.
- Allez, lis pendant que je m'occupe du monsieur.

Pendant que Sarah consultait ses mails sur l'ordinateur portable de la boutique, Haley encaissa le client qui avait choisi trois livres, ce qui lui fit plaisir car cela faisait vraiment longtemps qu'elle n'avait pas eu de contact avec une autre personne qu'un habitant de Angel's Fist mais aussi parce qu'elle n’avait fait aucune vente depuis longtemps.

Après l'avoir encaissé, Haley regarda, amusée, son amie qui avait le sourire jusqu'aux oreilles en attendant le moindre commentaire, mais elle fut surprise de ne rien recevoir comme réflexion.

- Tu es sûre que tu vas bien la fouine ?
- Chut, je suis concentrée, là.

Haley rigola en voyant son amie complètement subjuguée par ce qu'elle lisait.

- Ah mais vous n'avez pas...
- Non ! La coupa Haley.
- Mais tu y as pensé.
- Oui, je crois même que c'est ma cheville qui a sauvé ma dignité ce soir là.
- Et il n'a rien fait pour...
- Non. Enfin, je n'ai rien fait paraître mais à un moment quand il s'est levé du canapé, je voyais bien qu'il...

Elle n'eut même pas le temps de finir sa phrase que Sarah riait aux éclats, à en avoir les larmes aux yeux.

- Chut, tu vas réveiller les morts.
- Vous êtes trop drôles. On dirait deux ados contrôlant leurs pulsions, de peur de passer pour les catins du lycée.
- T'es drôle toi, si tu crois que c'est facile !
- Tout s'est bien passé visiblement.
- Oui, mais pour la peine, je ne te dirai plus rien.
- Bon, allez, zou.
- Hein ?
- Je ferme.
- Mais il est même pas l'heure.
- Ba, pour moi, ça l'est.
- Bon, ba, je vais rejoindre Phil alors, il doit s'ennuyer. Quoiqu’avec Jérémy, si je le crois, les journées sont plutôt animées.
- Ah bon ?
- Oui ! Ah, les jeunes de nos jours...

Sarah sortit de la boutique et se rendit à la boutique de son mari qui l'avait déposé ce midi au cabinet médical avant d'aller travailler. Elle embrassa son amie sur la bouche et lui dit à lundi pour son aide à la boutique.



Agacée par son atèle, plutôt que d'aller boire un thé chez Stephenie, elle se rendit au cabinet médical de Patrick pour qu'il lui enlève ce boulet et ces chaînes avant qu'elle ne finisse en femme hystérique.

Quand elle rentra dans le cabinet, il n'y avait aucun patient présent dans la salle d'attente. Elle alla frapper à la porte du cabinet. La porte et s'ouvrit et Haley se retrouva face à Elena.

- Bonjour, Haley.
- Elena, bonjour.

Elle fut surprise mais ne le laissa paraître de façon à ne pas montrer à la jeune femme qu'elle était déstabilisée.

- Comment va votre cheville ?
- Mieux mais ce serait parfait si je n'avais plus ce truc là.

Elena sourit.

- Oui, je m’en doute bien. La plupart ne le supporte pas, surtout en cette saison.
- A qui le dites-vous !
- Eh bien, bonne fin d'après-midi quand même. A bientôt.
- Pareillement.

Elle sortit du cabinet sans se retourner ni prêter aucune attention à Haley qui continuait à la fixer.

- Tu es là ?

Haley sursauta en entendant la voix du médecin et lui fit face.

Elle le regarda sans rien dire puis répondit à sa question en lui expliquant que n'ayant aucun client à la boutique, elle avait décidé de fermer plus tôt, pour qu'il lui enlève l'atèle, parce qu'elle ne la supportait plus.

- Je te l'enlèverai ce soir, comme je te l'ai dit ce midi.
- Pffffff... Bon, ba, je vais me boire un thé chez Stephenie alors.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien. Pourquoi ?
- Tu es contrariée, j'ai l'impression... C'est Elena ?
- Moi, contrariée, par ta groupie ?
- Ma groupie ?
- Oui, c'est le surnom que nous lui avons trouvé Sarah et moi. Elle ne voit que par toi. Serais-tu une star cachée du rock ? Se moqua-t-elle.
- Très drôle. Tu ne réponds pas à ma question.
- Oui, je suis contrariée. Attendre jusqu'à ce soir ne me remplit de joie mon petit cœur meurtri.
- Fais-moi penser à ramener des œufs ce soir.
- Pourquoi ?
- Pour te faire un chapeau comme caliméro.
- Attends, je prends un mouchoir, je suis sur le point de pleurer de rire.

Patrick savait que l'atèle n'était pas la seule chose qui contrariait sa bien aimée, mais elle était trop fière pour avouer que la présence d'Elena dans le cabinet ne lui plaisait pas, il l'avait bien compris à son regard quand elle la regardait partir. Mais il n'insista pas pour ne pas la froisser et ne pas gâcher cette future soirée qu'il voulait encore meilleure que celle de ce week-end.

- Ecoute, il me reste encore deux patients à voir. Je viens te chercher et je te dépose chez toi. Et là, je te promets de t'enlever ton atèle.
- D'accord. Bon, ba, mamie va boire sa tisane pour calmer ses petits nerfs.
- Et papi va retourner travailler un peu.
- A tout à l'heure.

Il approcha son visage de celui d'Haley. Sa mais gauche vint caresser la joue de cette dernière qui de sa main libre, tenait le médecin par le peu de tissu de chemise qui flottait dans son dos et se laissa transporter par ce baiser intense bien que trop court à son goût.

Le retour à la réalité ne plut pas à Haley mais elle savait que le médecin avait à faire. Elle lui sourit avant de partir l'attendre au café.





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