dimanche 8 janvier 2012

Chapitre 19 : Lilia

C'était ce soir, leur premier rendez-vous en tête à tête, cette pensée ne quitta pas une seule minute Haley qui commençait à stresser de plus en plus. Cette soirée n'était pas un rendez-vous anodin, il ne s'agissait pas d'un rencart avec une personne qu'elle connaissait depuis longtemps comme ça pouvait être le cas avec Jake. Là, c'était avec une personne qu'elle connaissait depuis à peine deux mois et, des tas de questions se bousculaient dans sa tête.

De quoi allaient-ils bien pouvoir parler ? Devait-elle ramener quelque chose ? Devaient-il s'embrasser quand ils se verraient et quelle attitude adopter au moment de se quitter ?

Autant de questions et aucune pour laquelle elle n’avait la réponse. Elle prit le téléphone de la boutique pour appeler sa meilleure amie à la rescousse, mais elle ne put mettre son acte à exécution car une cliente entra dans la boutique.

- Bonjour ! Fit Haley en voyant la jeune femme.
- Bonjour.

Elle était assez grande, mesurant dans les un mètre soixante-dix avec de longs cheveux couleur chocolat qui s'arrêtaient à quelques centimètres en dessous de ses épaules. Ses longues jambes fines étaient élégamment chaussées par des tongues de couleur bleu clair  assorties à son pantacourt de couleur bleu pâle. Son regard très agréable et chaleureux n'était pas inconnu à Haley mais elle n'arrivait pas à déterminer d'où lui venait cette impression.

- Je peux vous aider peut-être ?
- Oui, enfin j'espère... Je suis désolée, je ne recherche pas de livre c'est pas trop ma tasse de thé.
- Aucun problème, on ne peut pas tous aimer les mêmes choses.
- Tout à fait. En réalité, je suis en vacances et je m'arrête dans votre ville car j'ai appris, par mes parents, que mon frère résidait, depuis peu, ici. Vous le connaissez sûrement, il est médecin...
- Patrick ? Vous êtes la sœur de Patrick ? Demanda-t-elle étonnée, ne connaissant même pas l'existence de cette dernière.
- Oui. Vous pouvez me dire où je peux le trouver ?
- Oui, bien sûr. Il est pas si loin que ça. Venez, je vais vous y conduire.
- Ca ne va pas vous bloquer de fermer la boutique ?
- Pour une dizaine de minutes ? Non. Qui plus est, c'est l'heure de ma pause donc...
- Très bien, je vous suis.

Haley ferma la porte de sa boutique à clé et prit le chemin du cabinet médical de son amoureux, enfin, si on pouvait le définir ainsi étant donné que rien n'était vraiment officiel. Son cœur se mit à battre de plus en plus vite, peut-être l'angoisse de le revoir depuis leur dernière conversation.

"Qu'est-ce que ça va être ce soir, si juste pour une simple visite de courtoisie, je me mets à faire une crise d'angoisse ? Ca promet !", pensa-t-elle.

- Vous allez bien ?
- Oui, pourquoi ?
- Vous avez viré du rouge au blanc en quelques secondes...
- Non, c'est bon, ça va, c'est passé. Merci...
- Lilia. Je m'appelle Lilia.
- Moi c'est...
- Haley. Je sais... Patrick a brièvement parlé de vous aux parents, ce n'est pas pour rien que je me suis présenté à vous pour savoir où se trouvait mon frère, lui expliqua-t-elle avec un sourire amical.
- Oh...
Haley était surprise que Patrick ait parlé d'elle à ses parents mais elle trouvait cela très flatteur aussi. Cependant, elle préféra éviter d'y penser de peur de faire une nouvelle crise d'angoisse.

Elles arrivèrent devant l'entrée du cabinet médical de Patrick Rice,  médecin de Angel's Fist et nouveau prétendant de Haley James. Il sortit au même moment pour dire au revoir à sa patiente et fut consterné en voyant sa sœur et Haley se présenter devant lui.

Il prit sa sœur dans ses bras et la serra très fort, heureux de la voir, ici, dans la ville où il vivait désormais.

- Mais que fais-tu ici ?
- Eh bien, quel accueil. J'ai failli ne plus pouvoir respirer.
- Excuse-moi d'être heureux de voir ma frangine. Alors ?
- Eh bien, ta petite ville se trouve sur la route de mes vacances donc comme les parents m'ont dit que tu étais resté ici finalement, j'ai décidé de m'arrêter pour venir te faire un petit coucou.
- Tu vas rester longtemps ?
- Non, je repars en début d'après-midi. Donc, tu vas déjeuner avec moi. Sauf si tu avais déjà des projets..., dit-elle en regardant Haley avec un sourire taquin.
- Désolé, je ne vous ai même pas présenté.
- Pas besoin, c'est déjà fait, dit Haley. Bon, ce n'est pas que je m'ennuie mais je ne peux pas laisser ma boutique fermée trop longtemps. Bonne visite dans notre ville, Lilia.
- Merci beaucoup, Haley.
- A ce soir, dit Patrick.


Elle prit le chemin inverse pour retrouver sa librairie et son interminable journée car aucun client n'était venu depuis l'ouverture. Demain serait un autre jour car il y aurait une nouvelle vague d'arrivants pour occuper les nouvelles locations disponibles.

- Je l'aime bien.
- Ah bon ? Tu l'as vu à peine...
- J'ai parlé un peu avec, je te signale et je te rappelle que je me trompe jamais.
- C'est vrai. J'ai encore une patiente à voir, la meilleure amie de Haley en fait, et après on va déjeuner. Ca te va ?
- Parfait.
- Tiens. Ce sont les clés de chez moi. Tu as juste à prendre les escaliers qui sont juste là. Dès que j'ai fini, je viens te chercher.
- Pas de problème, capitaine.

Lilia prit la direction des escaliers qui menaient à l'appartement de Patrick pour s'y installer le temps qu'il finisse ses consultations de la matinée.

Sarah attendait patiemment sur le fauteuil de la salle d'attente. Elle fut surprise de voir cette grande femme aux cheveux chocolat qui se dirigeait vers l'appartement du médecin avec le sourire aux lèvres. Quand Patrick revint dans la salle d'attente, elle lui jeta un regard inquisiteur qui fit sourire le médecin.

- On range les crocs Sarah. Ce n'est que ma sœur.
- Ba, elle pourrait être moins sexy.

Patrick rigola à la réaction de son amie et la pria de bien vouloir rentrer dans le cabinet.

Il était encore très amusé de la réaction de cette dernière, ce que Sarah remarqua de suite.

- Roooooo ça suffit hein, sinon je le dis à Haley.
- Allez-y, elle serait très mignonne avec sa cape de Cat woman, j'en suis persuadé.

Ils rirent ensemble ce qui, jusque-là, n'était jamais arrivé.

Les efforts que faisait Sarah depuis un certain temps envers le médecin devenaient de plus en plus concrets, si bien qu'elle ne forçait plus. Elle l'appréciait de plus en plus et le fait qu'il prenne autant soin de sa meilleure amie, y était forcément pour beaucoup.

- Vous vous sentez comment depuis la dernière fois ?
- Très bien. Honnêtement, je mange plus modérément mais surtout je me sens moins fatiguée. Et moralement, avoir l’autorisation de pouvoir aider Haley deux fois par semaine me permet de respirer de l'air frais.
- Très bien. Ce sont de bonnes nouvelles. Mais n'oubliez pas que d'ici un mois peut-être un peu plus, vous ne pourrez plus aller l'aider.
- J'en ai conscience, c'est pour cela que j'en profite un maximum quand j'y suis.
- Je vais vous faire votre prise de sang et ensuite je vous libère.

Il prit un sachet qui contenait une seringue ainsi que des petits tubes en plastique stériles permettant de contenir le sang qu'il allait lui prélever. Sarah remonta la manche de son bras gauche afin que Patrick puisse y passer le coton imbibé d'un produit désinfectant permettant de nettoyer l'endroit de la peau où il pratiquerait le prélèvement sanguin.

Sarah ressentit un léger petit pincement mais ça ne dura une seconde. Deux minutes plus tard, Patrick avait rempli les tubes du sang de sa patiente et les étiqueter de façon à y mettre la date et l'objet de la recherche. La dernière en date, avait confirmé que Sarah n'avait pas la toxoplasmose, maintenant les prises de sang étaient effectuées seulement à titre préventif et de contrôle pour s'assurer que tout se passait bien. Car même si les échographies étaient fiables, elles ne permettaient pas de savoir si il y avait des soucis sanguins avec les bébés.

- Voilà, c'est fini. J'aurai les résultats d'ici une semaine. Avec les vacances scolaires, ça prend plus de temps.
- Je me doute bien. Aucun problème.
- N'oubliez pas de vous hydrater avec cette chaleur.
- Je deviens une vraie fontaine à eau.
- Tant mieux. Bonne journée, Sarah.
- A vous aussi. Et bon courage pour ce soir. Je suis sûre que vous stressez un peu.

Elle lui tourna le dos, contente de l'avoir taquiné sur sa soirée avec Haley et prit la direction de la boutique pour aller rendre une petite visite à sa meilleure amie.

Patrick sourit rien qu'à l'idée de passer une soirée avec Haley et monta les escaliers pour rejoindre sa sœur.



Sarah arriva à l'entrée de la boutique et vit son amie pas débordée le moins du monde, qui pour s'occuper surfait sur le net.

- Tu regardes quoi ?
- Tiens, v’là la fouine.
Haley se leva pour venir faire la bise à sa copine et lui prit une chaise pour l'installer à ses côtés, derrière la caisse.

- Qu'est-ce que tu fais en ville ?
- Prise de sang.
- Ah oui, c'est vrai, c'était aujourd'hui.
- Oui. J'ai même eu le droit de voir la sœur de Patrick.
- Eh ba, moi, j'ai le droit de lui parler, dit Haley pour narguer sa meilleure amie.

Sarah fit les gros yeux et enchaîna  avec une moue qui aurait très bien pu appartenir à un enfant de dix ans mécontent de ne pouvoir avoir ce qu'il désirait. Telles des gamines dans une cours de récréation, elles se lançaient des piques.

Haley était très amusée par la réaction de son amie et lui expliqua la façon dont elle avait rencontré la sœur du médecin. Comprenant que ce ne fut pas une coïncidence, Sarah en déduisit que la nouvelle amie de Patrick était déjà célèbre dans la famille de celui-ci.

- Qu'est-ce qui t'amuse la fouine ?
- Tu sors à peine avec et on sait déjà qui tu es dans sa famille.
- Oui je sais...
- Et après, on dit que c'est les filles qui racontent tout à leurs parents !
- Rooo, c'est pas cool ça.
- C'est pas méchant, c'est juste pour le taquiner.
- Eh ba, tu as vite changé d'attitude avec lui dit donc ! Constata Haley.
- Il a fait ce qu'il fallait pour.
- Comment ça ?
- Regarde-toi ! Tu souris, tu sors, tu recommences à vivre quoi et si tu n'avais pas eu son soutien, si tu n'étais pas devenu proche de quelqu'un qui avait vécu la même chose que toi, je ne pense pas que tu t'en serais si bien sortie.
- Et pourquoi tu me le dis à moi ?
- Je lui ai déjà dit, t'inquiète pas pour ça.
- Hum...

La température de la boutique était beaucoup plus agréable ces derniers jours ; depuis que Phil avait réussi à réparer la climatisation ce qui permettait de bénéficier dans la boutique d’un air beaucoup plus respirable et vivable. Qui plus est Sarah n'aurait jamais pu venir aider son amie plus longtemps dans ce climat suffoquant.

Assise sur sa chaise, Sarah avait remarqué mais sans dire un seul mot que son amie avait la tête ailleurs et se demanda pourquoi jusqu'à ce qu'elle se souvienne quel jour c’était. Pourtant, ce matin, elle s'en souvenait mais elle avait tellement de choses à penser avec sa grossesse que parfois elle avait une mémoire de poisson rouge.

- Dis, tête en l'air, je te signale que tu n'as pas fait la caisse, hier soir.
- Tu es sûre ?
- Oui regarde le cahier.
- Ah mince, c'est la première fois que cela m'arrive.
- Normal c'est la première fois que tu as un vrai rendez-vous avec quelqu'un que tu connais depuis à peine deux mois donc, forcément, ça chamboule un peu tes pensées.
- Tu lis en moi comme dans un livre ouvert, ma chérie.
- Je ne suis pas ta meilleure amie pour rien ma belle. Tu stresses beaucoup.

Pour seule réponse, Haley lança un regard en direction du cahier des comptes.

- Je vois. Déstresse, tout se passera bien. Qui plus est, jusque-là, il a toujours réussi à te mettre à l'aise, je ne vois pas, pourquoi, ça changerai ce soir !
- Ba, parce que ce soir, ce n'est pas comme d'habitude, ce soir, c'est...
- Un dîner entre amis qui vont essayer de se connaître un peu plus.
- Des amis qui se sont déjà embrassés et...
- Et rien du tout ! Quand tu avais des rencarts avec Jake, c'était la même chose sauf que vous vous connaissiez depuis un petit peu plus longtemps. Là, c'est pareil sauf que vous avez tous les deux une tringle de rideaux dans les fesses.
- J'ai l'impression d'être une adolescente qui va vivre sa première fois avec un garçon.
- Il ne te plairait pas, tu ne stresserais pas comme ça, c'est plutôt rassurant.
- Bon, faut que je pense à autre chose. Un pique nique au bord du lac, ça te dit ?
- C'est parti, mon quiqui.
Haley ferma la boutique et se dirigea vers le restaurant, suivie de Sarah, pour prendre de quoi se restaurer au bord du lac.


Lorsqu'elles entrèrent dans le restaurant de Stephenie, Patrick et Lilia étaient installés à une table qui, dès que l'on rentrait dans l'établissement, on ne pouvait ne pas les apercevoir. Haley sourit timidement à Patrick mais celui-ci ne le voyant pas, elle se rendit au comptoir où Sarah se trouvait déjà. Leur commande était déjà prête dans deux sacs en papier car, avant de quitter la boutique, elle avait passé un coup de téléphone pour commander directement afin de ne pas avoir à attendre au comptoir.

Après avoir réglé sa note, Sarah pris un des sacs et suivit son amie qui se trouvait déjà à la porte du restaurant prête pour aller au lac.

- Elles ne mangent pas ici ?, demanda Lilia à son frère.
- Elles vont souvent manger au bord du lac.
- Haley aurait pu venir te faire un petit coucou.
- Tu sais, je pense qu'elle fut très mal à l'aise, ce matin, quand tu es venu à sa boutique sachant qui elle était et ignorant qui tu étais. Donc, je pense que venir nous voir, comme si de rien n'était, ne fait pas partie de sa personnalité et je la comprends.
- Tu es en colère ?
- Non. Mais la prochaine fois avise-toi.
- Désolée. Mais tu sais comment je suis, je ne peux m'empêcher. En tout cas, elle a l'air d'être gentille.
- Elle l'est, répondit Patrick en souriant.


Le soleil se reflétait sur le bord du lac, faisant étinceler l'eau. Les tables de pique nique étaient toutes prises à l’exception de celle qui se trouvait juste à l'endroit où elles avaient l'habitude de s'installer. Dans leurs deux sacs,  il y avait deux bouteilles d'eau accompagnées de deux salades César avec vinaigrette allégée pour celle de Sarah ainsi que deux sandwichs jambon emmental pour tenir jusqu'à ce soir.

Le stress avait donné à Haley une de ses envies de manger qu'elle ne put contrôler, si bien qu'elle dévora sa salade sans en demander son reste. En voyant cela, Sarah la regarda, choquée.

- Quoi ? Demanda Haley en captant le regard de son amie.
- Parfois, tu es flippante.
- Désolée, je suis stressée et du coup...
- Tu dévores tout ce qu'il y a sur ton passage ? Je vais planquer mon repas, je pense.
- Très drôle.
- Non, c'est pas drôle et si tu continues, j'appelle Docteur Patrick immédiatement, qu'il vienne te calmer.
- Ah non, je vais encore devoir supporter sa sœur et ses regards interrogateurs. Merci bien !
- On dirait que Madame n'a pas supporté le test familial.
- Pfff...
- Tu stresses encore pour ce soir ?
- Mouais, répondit Haley la bouche pleine.
- Mais tout va bien se passer.
- Ah oui, Sherlock. Alors, puisque tu vois tout dans ta boule de cristal invisible, dis-moi ce que je dois faire quand je vais arriver chez lui ! Hein ? Est-ce que je dois l'embrasser, est-ce que je dois être assez proche de lui pendant toute la soirée, est-ce qu’au moment de rentrer chez moi, je dois le laisser m'embrasser ? Est-ce que....
- Est-ce que, est-ce que... C'est bon zen, on se détend. Et dis-moi, vous comptez dîner chez lui ?
- Euh oui, pourquoi ?
- Donc, il y aura une table ?
- Ba oui, tu crois qu'il se la fait à la chinoise ou quoi ? Ironisa Haley.
- Ba non, mais tu as l'air de croire qu'il faut que tu manges sur ses genoux, or il y aura une table donc tu seras sur ta chaise, à une distance normal...

Haley regarda Sarah et sourit car elle savait qu'elle venait de harceler son amie de questions ridicules d'où l'amusement de Sarah devant cette rafale.

- Je suis nulle, pas vrai ?
- Non pas nulle, juste un peu psychotique, dit Sarah amusée.
- Méchante.
- Tout se passera bien, alors, arrête de stresser, tu veux bien.
- Je vais essayer.
- Je peux manger ma salade ?
- Non, c'est bon, je vais attaquer mon sandwich.

Elles finirent leur repas en discutant de tout et de rien, tout en profitant de cet instant, accompagnées de ce magnifique soleil.



Patrick et sa sœur mangeaient tranquillement leur dessert. Crumble à la framboise pour elle et tarte à la pêche pour lui, arrosée de sirop d'érable. Les pâtisseries étaient, à tous deux, leur point faible ; étant petits, quand leur maman leur faisait des gâteaux, lorsqu'ils rentraient de l'école, ils se jetaient dessus pour tout dévorer et en laisser qu'une misérable part à leurs parents. La gourmandise était de loin leur principal défaut mais jamais ils n'avaient connu de soucis de santé à cause de cela, car à côté de ses petites friandises, ils mangeaient très équilibré, cela compensait leurs petits écarts.

- Alors, comment ça se passe avec Miss vieux livres ?
- C'est son nouveau surnom ?
- Ba... pour le moment je n'en ai pas trouvé d'autre. Mais attention, il n'est pas péjoratif. Elle m'a fait bonne impression.
- Oh ! Je suppose que je dois le noter quelque part, au cas où tu changerais d'avis, par la suite...
- Très drôle. Je sais que, parfois, je peux être très...
- Négative ? Oui, c'est sûr.
- Dubitative, je dirais. Je sais, je suis pas toujours très agréable avec les nouvelles personnes qui peuvent entrer dans ta vie, mais c'est que tu as déjà eu tellement de...
- En parlant de ça. Il faut que je te dise, James est en ville.
- James ? Le James à cause de qui tu as fini en prison ?
- Ce James-là, précisément oui.
- Mais que fait-il ici ?
- Eh bien, c'est une ville touristique et nous sommes en haute saison, il vient y passer ses vacances avec sa femme.
- Génial.
- Mais rassure-toi, Haley est au courant de ce qu'il s'est passé avec lui et elle a très bien réagi.
- Vraiment ? Demanda-t-elle surprise.
- Oui, de même que ses amis. Ils étaient même plutôt rassurés de savoir la vérité.
- Eh bien, voilà des gens complètement différents de ceux auxquels tu fus habitué.
- A qui le dis-tu ! Je suis très heureux d'avoir été si bien accueilli dans cette petite ville.

Lilia sourit à cette phrase car, en effet, elle avait vu dès le premier regard qu’il posa sur son frère, lors de son arrivée, ce matin même, qu'il était épanoui et à quel point, les personnes de cette ville l'appréciaient. Rien qu'à son entrée dans le restaurant, quelques minutes auparavant, son impression avait été confirmée et elle en fut soulagée de voir que Patrick était comblé de bonheur mais surtout que son histoire avec Haley n'était pas du vent.

- Alors, dis-moi, vous en êtes où réellement avec Haley ? Car, j'ai eu comme l'impression, ce matin, qu'il y avait comme un léger malaise.
- Non, pas du tout. En fait, elle est comme moi, elle ne veut pas se précipiter. Nous voulons prendre notre temps.
- Comment ça ?
- Eh bien, elle comme moi avons un passé compliqué qui fait que nous ne voulons pas nous précipiter. Nous avons appris à nous connaître mais pas suffisamment. Nous savons que nous ressentons quelque chose l'un pour l'autre mais nous ne voulons pas gâcher tous ces petits moments qui donne à chaque instant leur côté magique, parce que nous voulons officialiser les choses. Tu comprends ?
- Décidemment, elle me plaît de plus en plus.
- Vraiment ?
- Oui, telle que tu me la décris, c'est exactement la personne qu'il me faut et j'ai hâte de pouvoir la connaître un peu plus. Mais rassure-toi, je ne m'attends pas à ce que ce soit dans la minute. Peut-être que, lorsque je reviendrai de vacances, si vous avez bien avancé, ...
- Nous verrons.
- Par contre, qui est cette personne souvent avec elle qui se trouvait à ton cabinet, ce matin ? Elle me regardait bizarrement.

Patrick sourit à cette allusion.

- Ce n'est que Sarah, la meilleure amie de Haley.
- Oh, je comprends mieux ses regards inquisiteurs voulant dire "t'es qui toi ?".
- Oui, elle est comme ça, elle se méfie beaucoup mais c'est une personne adorable.
- Je crois comprendre que tu y as eu le droit aussi.
- Oui, mais c'est vite passé.

Ils continuèrent leur conversation sans rien se cacher. Lila et son frère avaient toujours été très proches, même trop au regard de certains dont sa femme qui n'aimait pas du tout la sœur de son mari, mais malgré de nombreux désaccords, ils étaient toujours restés très proches et complices, ne se cachant rien. A la moindre contrariété, ils se le faisaient savoir, ce qui, à chaque fois, renforçait leurs liens.

C'est aussi l'une des raisons qui a poussé Patrick à quitter New York, il pensait que prendre un peu de recul avec sa sœur ne pouvait pas leur faire de mal et il était vraiment soulagé de voir que cet éloignement ne les avaient pas séparés, bien au contraire, ils étaient encore plus complices qu'avant.



Haley et Sarah avaient fini leur repas et profitaient du soleil qui réchauffait leurs peaux leur procurant une douce torpeur. Bien qu’il fit très chaud ce midi-là, la petite brise d'air frais avait de quoi leur provoquer quelques petits frissons.

Ce petit moment de tranquillité leur avait fait le plus grand bien. Tous ces petits moments où elles pouvaient être toutes les deux leur permettaient de se parler encore plus franchement qu'à la normale mais surtout de pouvoir profiter d'être, entre filles, pour partager le plus de choses possibles.

- Tu te sens mieux ? Demanda Sarah à son amie.
- Oui, pour le moment. Mais je pense que, lorsque l'heure de notre soirée sera venue, je vais être une vraie pile électrique.
- Comme cette fille de la saga que tu aimes tant et dont tu lis et relis sans cesse les aventures ?
- Oui, comme Mademoiselle Alice Cullen.
- Eh ba, ça promet. Peut-être devrions-nous en informer le Docteur Rice, fit Sarah, tout en se moquant de son amie.
- Pour qu'il me prenne pour une cinglée ? Non merci.
- Tu as raison, vaut mieux pas.
- Il va falloir y retourner.
- Je te dépose chez toi ?
- Non, je vais aller passer un petit moment au café, avec Stephenie, ça fait longtemps que je l'ai pas vue et depuis qu'elle n'a plus son bandage, je n'ai pas eu le temps de passer un moment avec elle donc comme j'ai réussi à la convaincre de sortir de chez elle... Qui plus est, il faut que j'aille à la pharmacie, renouveler mon ordonnance.
- Très bien. Donc trajet direct pour Angel's Fist. C'est parti.


Haley aida Sarah à se mettre debout car avec son petit bidon bien arrondi, se relever toute seule via un sol dur mais agréable lorsque l'on est allongé, n'était pas très évident pour elle.

Après cela, elles prirent le chemin du parking pour reprendre la voiture et retourner en ville.


James entra dans le café, accompagné de sa femme Sophia. Ils avaient passé commande par téléphone et étaient venus chercher cette dernière, avant d'aller, de nouveau, explorer les alentours de cette charmante petite ville.

Lorsque James remarqua Patrick assis, à une table, avec une femme qui ne paraissait pas être Haley, il demanda à sa femme de l'attendre au comptoir, le temps que leur commande arrive et prit le chemin menant à la table de son ancien ami de New York.

A sa grande surprise, il découvrit que la jeune femme se tenant en face du médecin, était la sœur de ce dernier et ne savait comment réagir.

Voyant la réaction de celui-ci, Lilia fut amusée et fit comme si de rien n'était, ce qui énerva James au plus haut point mais il dut se contenir pour ne pas créer une polémique dans la café.

- Lilia, quelle bonne surprise, dit-il de façon à ce qu'on ne remarque pas son agacement.
- Dois-je en dire autant ?
- Hum... Autant de rancœur que ton frère, à ce que je vois.
- Oh, c’est loin d’être de la rancœur, mais plutôt du mépris, étant donné que je ne vous ai jamais apprécié.
- Et moi qui pensais que nous étions amis. Vous me brisez le cœur.
- Quel exploit, vous avez réussi à vous en faire greffer un. Eh bien, je devrais regarder le nouveau livre des records peut-être serez vous dedans. Patrick, tu m'excuses, je vais aux toilettes.
- Bien sûr, répondit son frère.
- Aussi aimable qu'une porte de prison.
- Ta commande est arrivée, me semble-t-il. Au revoir, James.
- Je n'en ai pas fini avec toi, Rice. Crois-moi, tu es loin d'être au bout de tes surprises. Vraiment très loin.
- C'est une menace ?
- Un avertissement. Mes amitiés à Haley, dit-il en s'éloignant.
- Ne t'approche pas d'elle...

Mais James ne se retourna pas pour répondre à cette menace que le Docteur lui lança. Il sortit du café, accompagné de sa femme, et prit la route pour continuer sa visite touristique des alentours de la ville.

Il saisit son téléphone puis composa un numéro.

" C'est moi. Nous passons au plan B. "




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