dimanche 8 janvier 2012

Chapitre 13 : Nouvelle Vie

- Vous êtes sûr qu'il va nous poser des problèmes, n’est-ce pas ?
- Je le connais mieux que quiconque Chad, croyez-moi, il est plus que envahissant
- Comment allons-nous faire ? Si un seul des habitants de cette ville apprend qui vous êtes en réalité, cela va créer une discorde pas possible...
- Oui je sais surtout qu’au final, je suis innocent.
- Ca, je le sais, étant donné que c'est moi qui ait réussi à prouver votre innocence. Le problème des petites villes, c’est qu'on se fichera que vous soyez innocent ou pas, une femme est morte par votre faute... Qu'avez-vous dit à Haley ?
- Quoi ?
- Vous m'avez dit qu'elle vous avait questionné, après avoir assisté à votre rencontre avec James...
- Ah oui. Eh bien, je lui ai expliqué les grandes lignes, que j'ai été accusé et remit en liberté. Le minimum pour qu’elle ne se pose pas trop de questions.
- Même si je lui fais entièrement confiance, elle n'a pas besoin d'en savoir plus. Surtout pas  qu'on se connaissait bien avant votre arrivée, conclut Chad, en regardant Patrick.
- Je suis d'accord. J'ai déjà eu beaucoup de mal pour me faire accepter...
- En effet ! De mon côté, je vais jeter un coup d'œil sur James. Espérons qu'avec le dernier évènement en ville, il ne vous mette pas cela sur le dos.
- Je vais aller ouvrir le cabinet. A ce soir.
Chad le fixa quelques secondes, avant de comprendre.

- Ah oui ! Le dîner.
- Oui.
- Une dernière chose…
- Qu'y-a-t-il ?
- Ne le prenez pas mal mais j'ai besoin de savoir où vous vous trouviez la nuit du meurtre de Jake.
- Oh. J'étais chez moi. Je préparerais quelques dossiers. Si vous vous voulez, je peux vous fournir l'historique de mon ordinateur.
- Je veux bien. Merci. Comprenez bien que ce n’est pas contre vous...
- Je sais, c'est pour les besoins de l'enquête. N'oubliez pas que je suis un habitué.
- En effet. Bonne journée.
- A vous aussi, Chad.


Patrick quitta le commissariat et  prit la direction de son cabinet. Il était dix heures du matin, il ne l'avait pas encore ouvert mais il avait mis un mot expliquant où on pourrait le trouver en cas de besoin. Cela faisait partie des contraintes du métier de médecin dans une petite ville.

A mi-chemin, il entendit :

- Bonjour Patrick.
Au son de cette voix, il se retourna et fixa avec dédain son interlocuteur auquel il ne prit même pas la peine d’adresser un salut.

- Tu pourrais te montrer plus poli. Je te présente ma femme, Sophia. Sophia, voici Patrick un ami de New York.
- Enchanté, répondit Sophia avec un sourire.
- Ancien ex ami, à vrai dire.
- Ne te montre pas si désobligeant, veux-tu ? Sophia, chérie, si tu allais nous commander le petit déjeuner chez Stephenie.
- Oui, j'y vais tout de suite, mon ventre commence à crier famine.
- Merci, mon amour.
Sophia s'éloigna des deux hommes, sans chercher à savoir ce qui animait cette tension.
Les deux hommes la regardèrent partir, avant de se toiser à nouveau.

- Que veux-tu ?
- Moi ? Rien juste discuter avec un vieil ami.
- Garde ta fausse politesse pour toi.
- Alors là, tu me vexes.
- Ben voyons...
Au moment même où la tension devenait plus que palpable, une femme paniquée arriva à leur rencontre. Elle tenait une petite fille dans ses bras, celle-ci était livide.

- Que se passe-t-il, madame ?
- Ma fille, elle... elle respire à peine, lui répondit-elle, paniquée.
- Calmez-vous. Donnez-la-moi, je vais l’examiner à mon cabinet.
- Dépêchez-vous, s'il vous plaît.
- Patrick au secours de ses dames, dit James ironiquement.
- Oh, toi, la ferme.

Patrick partit en courant, avec la petite fille dans les bras, suivit de la mère qui se trouvait derrière eux. James les regarda quelques instants avant de prendre le chemin du restaurant, où l'attendait sa femme.

- Elle a à peine dix de tension, c'est très peu. Depuis quand est-elle dans cet état ?
- Ca va faire dix minutes. J'ai essayé de la calmer... sans succès. Ça lui a  pris d'un coup. On vient tout juste d'arriver, pour nos vacances. Elle voulait absolument voir le lac donc je l'y aie emmenée. On s'est promenées près de l'eau, il y a des fleurs magnifiques tout le long du chemin et elle a commencé à suffoquer, de plus en plus fort.
- Près des fleurs, vous dites ?
- Oui, pourquoi ?
- Madame...
- ....Stenford.
- Madame Stenford, votre fille fait une crise d'asthme, due vraisemblablement à une allergie au pollen. C’est peu fréquent après le printemps mais pas impossible. Je vais lui injecter de l'aerius afin de dégager ses  bronches puis je lui ferai prendre de la ventoline. Je vais vous en prescrire. Il faudra toujours avoir ces deux médicaments avec vous. D'accord ?
- Oui, pas de problème. Comptez  sur moi ! Mais, c'est la première fois qu'elle réagit comme ça, je ne comprends pas...
- Il n'y a pas vraiment d'âge pour faire de l'asthme. Ni de moment particulier dans l’année, même si les crises sont plus fréquentes à certaines périodes, en fonction de la densité de l’allergène dans l’atmosphère. Un changement d'air, comme c'est le cas-ci, peut provoquer les crises. Elle peut rester des mois sans en faire et du jour au lendemain en refaire une ; c'est pour cela que je vous demande de toujours avoir ces deux médicaments à portée de mains

Madame Stenford, acquiesça et regarda le médecin appliquer la seringue sur la peau de sa fille. Celle-ci rouvrit les yeux et demanda où elle se trouvait. Patrick en profita pour lui faire prendre la ventoline, ce qui la soulagea tout de suite. Il prescrit l'aerius en comprimés ainsi que la ventoline en spray.
                                        
La mère le remercia, une nouvelle fois, prit sa fille par la main et elles quittèrent le cabinet avec le sourire aux lèvres. Ca faisait chaud au cœur de Patrick, il avait sauvé la vie de cette petite fille. Une petite action qui malgré tout n’effacerait pas son erreur du passé mais, au moins, cela l'aidait à se sentir un peu moins... coupable.



Il était dix-neuf heures trente, lorsque, sans s’être consultés, Patrick, Phil, Sarah et Haley arrivèrent en même temps, sur le seuil de la maison de Stephenie.

- Elle avait dit dix-neuf heures trente, on ne pourra pas dire que nous ne sommes pas ponctuels, fit remarquer Haley sur le ton de la plaisanterie.
- Réglés comme des horloges suisses, fit remarquer Sarah en fixant le Docteur.
- Eh bien, c'est ma première invitation, depuis que je suis parmi vous, je ne voulais pas arriver en retard.
- Désolée, Docteur... Les hormones, dit Sarah.

A cet instant, Stephenie ouvrit la porte de sa demeure pour accueillir ses invités.

- Ah je me disais aussi que j'avais entendu des voix. Ce n'est pas aujourd'hui, que je viendrai vous voir pour faire tester mon ouïe, Docteur. Allez-y entrer.

Haley et Patrick se regardèrent.

- Prêt pour la karaoké ?
- Pas vraiment. Mais peut-être que si on vide toutes les bouteilles, on sera épargnés tellement on sera bourré.
- Huuum, pas bête comme idée. Mais pas très crédible pour un médecin qui est censé recommander à ses patients de boire avec modération.
- Je ne vous contredirai pas ! Bon allons y.


Tous les invités vivant dans le quartier, étaient déjà arrivés depuis à peu près dix minutes.  Personne n’aurait osé être en retard, chacun connaissait Stephenie et savait combien elle était à cheval sur la ponctualité ! Pour l'apéritif, elle avait préparé une sorte de buffet à volonté présenté de façon conviviale, afin que chacun se sente à l’aise et n’hésite pas à se servir. Juste à côté de la cheminée dans laquelle, l'été, elle faisait paraître du faux feu pour mettre une  ambiance chaleureuse, elle avait mis une petite table recouverte d'une nappe fine de couleur claire sur laquelle étaient disposées différentes coupes remplies d’un cocktail maison. Des petites assiettes étaient dispersées à côté avec des amuses bouches appétissants. Stephenie débarrassa ses derniers invités de leurs affaires avant de leur proposer de rejoindre les autres dans la pièce principale. Tous se saluèrent et continuèrent leur conversion quand  la maîtresse de maison distribue à chacun les cocktails pour marquer cette soirée. Elle fit un petit discours de remerciement pour ses amis, touchée qu'ils soient tous venus et souhaita la bienvenue à Patrick. Les invités le saluèrent et il leur sourit.

Elena, la pharmacienne de Angel's Fist vient à la rencontre de ce dernier et entama la conversation voyant Patrick mal à l'aise.

- Bonsoir. Je suis Elena.
- Bonsoir. Vous êtes la gérante de la pharmacie c'est ça ?
- Oui c'est bien ça, lui répondit-elle avec un grand sourire. Je pense que nous serons amenés à travailler en collaboration.
- C’est en effet très probable. Depuis combien de temps habitez-vous cette ville Elena ?
- Je suis arrivée à Angel's Fist il y a à peu près une dizaine d'années. Je suis venue y passer mes vacances avec mon ex-mari et je suis tombée amoureuse de ce coin, donc j'ai pris la décision de m'y installer. Et vous, par quel merveilleux hasard êtes-vous arrivé dans notre ville ?

Patrick ne pouvait pas lui révéler que c'était Chad qui l'avait contacté lui demandant son aide car ils avaient besoin dans la ville d'un médecin, ni lui expliquer comment ils se connaissaient, alors il prit le choix de mentir.

- Eh bien, j'avais envie de changer d'air.
- Vous venez de New York, c'est ça ?
- Oui, tout à fait.
- Ca m'a l'air d’une ville magnifique, pourquoi avoir voulu la quitter ?

Patrick la dévisagea.

- Pardonnez-moi, j'ai tendance à être un peu trop curieuse et envahissante.
- Non ce n'est rien ne vous en faites pas. C'est que... vous avez le don pour enchaîner les questions sans laisser le temps de répondre, c’est un peu perturbant.
- Oui, je sais, j'ai le débit facile mais ce n'est qu'une question d'habitude, vous verrez.
- J'en doute pas.
- Alors ? New York ?
- Ah oui... Désolé j'ai perdu le fil. Eh bien pour être honnête j'en avais un peu marre de vivre dans une grande ville et surtout je n'étais plus en très bon terme avec mes anciens collègues après le décès de ma femme donc j'ai préféré partir.
- Oh, je vois. Vous allez voir, vous allez vous plaire ici.


Son regard dériva en direction de Haley qui, entourée de Sarah, Phil, Chad et sa femme Judith, riait aux éclats. Patrick ne savait pas ce qui avait provoqué son hilarité, sûrement une blague racontée par Phil. Il était heureux de la voir rire comme cela, oubliant pendant quelques secondes sa peine et la douleur qui la rongeait de l’intérieur. Elle était tellement belle quand elle souriait que cela le fit sourire à son tour.

Elena remarque son manque d'attention envers elle et suivit le regard du médecin afin d’en découvrir l’origine puis elle se retourna de nouveau vers lui et enchaina comme si de rien n’était. Le principal défaut d’Elena était qu’elle ne supportait pas qu'on détourne son regard pour en observait une autre. Elle était très narcissique et consciente de son physique attrayant,  elle n’hésitait pas à le mettre en avant pour qu'on ne remarque qu'elle, alors voyant Patrick distrait par une autre femme alors qu'elle était en train de lui parler et de le charmer, elle ne le supporta pas. Cependant, elle était assez maligne pour ne pas le faire remarquer. Elle avait retenu la leçon que son ex-mari lui avait donnée des années plus tôt et depuis en pareilles circonstances, elle pouvait faire preuve de subtilité.

- Elle a l'air de se remettre doucement.

A l'intonation de sa voix, Patrick sortit de sa bulle et lui prêta de nouveau attention.

- Disons qu'elle est surtout bien entourée et qu'ils savent y faire avec elle. C'est ce qu'il lui faut. Les regards plein de tristesse ou de "je suis désolé" ne l'aideront pas.
- Haley a toujours été comme ça.
- Que voulez-vous dire ?
- Eh bien, elle ne supporte pas qu'on la materne. C'est une des raisons qui a provoqué la fin de son idylle avec Jake mais leur amitié était plus solide que tout.
- Oui, j'ai cru comprendre qu'elle aimait son indépendance et qu'elle déteste qu’on la prenne  en pitié.
- Vous avez l'air très attaché à elle, remarqua Elena partagée entre la curiosité et la déception.
- Je l'apprécie beaucoup. Quand je suis arrivé, elle fut la seule à vraiment bien m'accueillir et ne porter aucun jugement sur moi. Puis Jake est malheureusement décédé et ce fut à moi de l'aider. Ça nous a un peu rapprochés.
- Il faut dire aussi que dès votre arrivé, vous vous êtes confronté au shérif adjoint.
- C'est vrai et j'en suis désolé encore aujourd'hui. Avec le recul, je me rends compte à quel point mon attitude a été puérile.
- Surtout que nous avons tous eu le droit au même traitement. Mais bon, tout le monde a le droit à l'erreur, dit-elle avec un sourire qui en disait long.
- Oui, il paraît.
- Alors les amis. De quoi parlez-vous ?, intervint Stephenie. Méfiez-vous Patrick, Elena a toujours un faible pour les nouveaux de la bande.
- Ah, ah, très drôle, dit cette dernière un peu maussade.
- Ca va, elle ne m'a pas encore sauté dessus.
- Pas encore..., fit Elena en s'éloignant, avec un clin d'œil.
- Désolé, elle est parfois...
- C'est rien, ne vous inquiétez pas. Elle croit toujours qu'il y a qu'elle dans cette ville et elle en oublie parfois les autres mais elle n’est pas méchante juste un peu...
- ... trop entreprenante ? Je vous l'accorde mais, ne vous inquiétez pas, je sais me défendre.
- Vous, oui, mais je ne voudrai pas qu'elle embête Haley.
- Pourquoi ferait-elle cela ?
- Patrick... Je veux bien admettre que je ne suis pas celle qui se mêle de tout dans cette ville et que je peux parfois un peu trop gentille, mais je ne suis pas aveugle pour autant. Vous n'agissez pas qu'en tant que médecin avec elle.

Patrick la toisa silencieusement, ne voulant pas admettre ses propos.

- Vous tenez à elle. Peut-être en tant qu'amis, c'est possible, mais tout à l'heure, lorsqu’elle riait, votre regard reflétait autre chose que de l’amitié. Vous avez des sentiments très forts pour elle.
- Je l’apprécie énormément, je l’avoue, mais je ne crois pas qu'elle ait ce genre de relation en tête pour le moment.
- Qu'en savez-vous ? Ce n'est pas parce qu'elle vient de perdre la personne la plus importante dans sa vie qu'elle ne peut revivre grâce à quelque chose de nouveau... Ce n'est pas non plus parce qu'elle a vous a giflé, il y a un mois, qu'aujourd'hui elle referait la même chose...
- Vous êtes très protectrice, Stephenie mais également un peu entremetteuse...
- C'est vrai. Vous allez me gronder ?

Ils rirent tous les deux et s'avancèrent vers la table. Stephenie convia ses amis à s'asseoir, le début du repas allait commencer.


Haley et Sarah étaient passées aux toilettes avant de rejoindre les convives à table. Avoir un abonnement aux toilettes partout où elle va, tel était un  des inconvénients que connaissent les  femmes enceintes. Mais quelle importance, face au bonheur qui arriverait quelques mois plus tard.

- Je te jure Haley, il ne te regardait pas comme un ami.
- Tu dis ça parce que tu ne l'aimes pas.
- C'est faux !
- Saraaaaaaaah...
- Bon, c'est vrai, au départ je ne le supportais pas.
- Huuum, fit Haley.
- Je ne l'aimais pas mais je suis bien contente de m’être trompée et d'avoir appris à le connaître. C'est pas mon meilleur ami, je veux bien te l'accorder mais cependant je ne suis plus au stade où je ne supporte plus d'être dans la même pièce que lui. Et je te signale que je suis capable de lui faire la conversation et...
- ... et de lui lancer des piques quand il est capable d'être à l'heure à un dîner où il était invité.
- J'ai pas pu m'en empêcher mais je compte bien lui présenter mes excuses. J'y peux rien, les médecins m'ont toujours fait froid dans le dos. Et puis ce touriste-là qui le connait, encore une histoire bizarre, avoue que ça n’aide pas !
- Parce que tu te fies à n'importe qui, maintenant ?
- Non ! Mais il le connait depuis des années, il peut être une source d'informations importante.
- Je t'ai dit ce qu'il en était malgré tout tu continues !!!
- J'ai vérifié ce que tu m'as dit. Ba quoi ? Fallait bien que je sois sûre qu'il joue pas avec toi !, se défendit-elle face à l'expression de Haley.
- Et ?
- Et ba même si il me manque des détails, il a pas menti. Donc ca me donne envie de faire des efforts.

Elles sortirent des toilettes et traversèrent le couloir pour se rendre à la salle à manger.

- Toi et tes hormones...
- Laisses mes hormones tranquilles. Et tu verras, on en reparlera de ses regards ambigus. Après tout, vous devez bien boire à en devenir ivres, ce soir, pour ne pas chanter..., dit-elle avec un sourire narquois.
- Nan, mais la grossesse développe l'ouïe ou quoi ? Demanda Haley moqueuse.

Sarah et elle riaient aux éclats mais s'arrêtèrent net quand elles virent les regards interrogateurs se poser sur elles. Elles prirent place autour de la table et participèrent aux diverses conversations déjà en cours.


Patrick se trouvait juste en face de Haley, Elena ayant pris place à ses côtés, bien entendu. Cette dernière ne pouvant s'empêcher de lui faire des avances sous la table, il commençait à avoir de plus en plus de mal à cacher son agacement mais Stephenie, connaissant bien Elena, après avoir fait tomber sa serviette, pour avoir une excuse afin de regarder sous la table, pour confirmer ses doutes, intervient en lui disant :

- Elena, s'il te plaît. Il serait trop te demander de te comporter convenablement et non comme une effrontée ?!

A cette remarque, cette dernière s’immobilisa puis attrapa son verre de vin et en bu une gorgée avant de se lever pour aller aux toilettes.

- Je suis désolé...
- Ne vous excusez pas Patrick, ce n'est pas votre faute si elle ne sait pas se tenir.

Patrick était gêné. Elena revint à table comme si de rien n'était, ne relevant même pas le fait  que Stephenie avait pris sa place.

Le dîner se déroula dans la bonne humeur. Chacun, à la demande de Patrick, parla de ses meilleurs souvenirs depuis son arrivée en ville et tous racontèrent une anecdote amusante. Haley parla d'une soirée de spiritisme qu'elle avait fait avec Sarah et qui lui avait provoquée la peur de sa vie.

Elena sema la zizanie en évoquant sa nuit passée avec Jake peu de temps après qu'il ait rompu avec Haley. Voyant la réaction de ses amis, elle s'excusa disant qu'elle avait trop bu et pour faire bonne mesure, se versa un verre d’eau.

A son tour Haley évoqua un souvenir avec Jake et chacun en fit autant à l’exception de Patrick étant donné ses rapports plus ou moins conflictuels qu’il avait eus avec le défunt.


Vers vingt-trois heures, chacun ayant terminé de manger... le moment tant redouté par Patrick et Haley était arrivé.

- Vous êtes prêts à ramener la pluie sur notre ville ? Les taquina Stephenie.
- Je te signale que tu es la pire chanteuse de la ville, donc avec toi c’est une tempête qui va s’abattre sur nous, fit Chad, avec moquerie.
- Oh vraiment ? Eh bien, mon petit malin. Tu vas lever tes petites fesses de cow-boy et venir chanter avec moi et on verra qui déclenche un orage le premier.
Tous rigolèrent et prirent plaisir à passer, chacun à leur tour, même Haley et Patrick ni échappèrent pas.

Ils quittèrent la demeure de Stephenie vers deux heures du matin, tous très satisfaits de cette soirée. Patrick avait l'impression d'avoir réussi à s'intégrer et d’avoir su gérer les questions qu'on lui posait. Il avait beaucoup apprécié ce petit moment très convivial qui n'avait rien à voir avec la façon de faire des grandes villes où c'était beaucoup moins chaleureux.
Haley et lui attendaient Phil et Sarah à côté de la voiture car cette dernière avait eu une nouvelle envie d'aller aux toilettes.

- Supplice terminé, fit Haley en plaisantant.
- Eh bien non. Je trouve que ce fut une superbe soirée et je ne suis pas mécontent d'être venu.
- En plus, vous vous êtes fait une nouvelle copine.
- Ah oui, Elena... Elle est...
- Comme ça avec tous les nouveaux.
- Stephenie me l’a dit.
- En tout cas, on a pas été très fins sur ce coup là.
- Comment ça ?
- Pour le karaoké...
- Ah oui, en effet. Mais je trouve que nous nous sommes bien débrouillés.
- C'est vrai je trouve aussi. On devrait peut-être monter un groupe.
- Vaut mieux pas non, on recevrait plus de tomates que de demandes d'autographes.

Sarah et Phil arrivèrent à la voiture. Ils saluèrent Patrick et montèrent dans le véhicule. Sarah avait apprécié la soirée mais était très fatiguée. A présent, elle ne souhaitait plus qu'une chose : aller se coucher.

- Bon il est heure.
- Oui Sarah m'a l'air épuisé. Rentrez bien Haley.
- Vous aussi. Bonne fin de week-end.
- A vous aussi.

Il se dirigea vers sa voiture, mais avant de monter, il s'arrêta.

- Haley ?!
- Oui ?
- Vous êtes très jolie quand vous rigolez. J'aime beaucoup voir ce visage rayonner et Jake aussi, de là où il est, j'en suis sûr.
- Merci beaucoup, Patrick (tu avais mis Phil mais je suppose que c’est au médecin qu’elle s’adresse ???). Cette soirée m'a fait beaucoup de bien.

Cette fois, ils montèrent chacun dans leurs voitures respectives.

- Je te l'avais dit.
- Mais c'est pas possible, tu pouvais pas laisser ta fenêtre fermée, espèce de souris sous hormones.
- Peu importent tes insultes, très chère, j'avais raison et Phil est d'accord avec moi, dit Sarah  affichant un large sourire.


Patrick se gara sur le parking en face de chez lui et descendant de son véhicule il aperçut, sur le palier, une ombre et hésita sur la conduite à tenir, ignorant l’identité de son visiteur et par conséquent ses intentions.



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