« Calme-toi Hale, ils le font pour toi et pour Jake, surtout », se répétait-t-elle pendant qu'elle archivait méthodiquement les livres.
Elle avait ouvert de très bonne heure ce matin, elle reprenait seulement le travail car Patrick lui avait imposé une condition pour l’arrêt de son traitement : qu'elle cesse ses activités professionnelles pendant une semaine et qu'elle reste chez elle à se repos ou qu’elle aille se changer les idées mais loin de la boutique. Du coup, elle devait rattraper tout ce qu'elle n'avait pu faire la semaine passée, sans compter sur sa meilleure amie qui, enceinte, était dans l’obligation de se reposer, donc interdite de l’aider dans son travail. Qui plus est, c'était aujourd'hui que les premiers touristes devaient arriver en ville alors il fallait que tout soit parfait et se noyer dans le travail lui permettait d'oublier cette douleur qui la rongeait un peu plus chaque jour...
C'est alors qu'en cherchant un crayon, qu'elle tomba sur une photo de Jake dans son bureau...
Elle refoula ses larmes et continua de travailler, tenant absolument à finir d'enregistrer les derniers livres le plus rapidement possible et de les installer sur les étagères de la boutique. Elle était concentrée sur sa tâche lorsque Patrick entra dans la boutique. Il remarqua l'attitude de Haley mais ne fit aucune remarque de peur de la froisser ; elle était encore fragile et même si elle n'aimait pas être surprotégée, la non-assistance de ses amis ou connaissances dans ce cas précis pouvait ces derniers temps la blesser mais elle savait qu'ils respectaient une certaine notion d'intimité et de ce fait, elle ne pouvait leur en vouloir.
Conscient de la tension qui emplissait la pièce, Patrick brisa le silence. Il ne savait pas pourquoi, elle lui en voulait mais il se sentait très mal à l’aise face à l’attitude de la jeune femme.
- Bonjour Haley.
- Bonjour. Qu'est-ce que vous voulez ? Je n'ai aucun livre de médecine ici du moins aucun livre qui pourraient vous intéresser alors...
- Je ne viens pas pour vous acheter un livre mais pour prendre de vos nouvelles. Vous deviez passer au cabinet pour un contrôle et vous n'êtes pas venu, je m'inquiétais.
- Ba, je sais comment je vais, je n'ai pas besoin d'être suivie par un médecin, je pète la forme.
- Si se recroqueviller dans son travail et ne plus voir ses amis c'est aller bien, il faudrait ouvrir un dictionnaire et regarder la définition "d'aller bien" c'est pas ce qui vous manque ici.
Haley stoppa net ses activités, surprise de cette réflexion qui pourtant était justifié. Depuis qu'ils étaient revenus de Los Angeles, elle s'était renfermée sur elle-même, oubliant son entourage. Sarah et Phil avait essayé de la voir mais, à chaque fois, elle trouvait un prétexte, même chose en ce qui concernait le restaurant de Stephenie, en temps normal, même malade, elle ne restait pas une journée sans y aller et là pareil, sept jours sans y aller ! Elle s'isolait ce qui était pas la meilleure solution mais elle avait besoin de se retrouver seule, d'oublier sa douleur seule.
Mais elle mentait à elle-même et elle le savait, voilà pourquoi Patrick voulait tant l'aider.
- C'est pas vrai, je vois mes amis, dit-elle en mentant effrontément.
- Ah vraiment ? Eh bien Phil et Sarah doivent s'être trompés quand ils m'ont dit que ça faisait une semaine que vous les évitiez.
- Je.... je ne les évite pas. Je veux seulement être seule qu'on me fiche la paix et qu'on arrête de me regarder avec pitié, s'énerva-t-elle.
- C'est sûr qu'en restant dans votre coin, les gens vont vous regarder avec pitié. Vous créez vous-même cette notion, rien que par votre attitude.
- Et que voulez-vous que je fasse ? Hein ? Que je sorte comme si de rien n'était, que je mette à rigoler, oubliant qu'un salopard a tué mon ami sans aucun remord. Vous qui êtes si fort allez-y dites-moi ce qu'il faut que je fasse « monsieur je sais tout » !
- On ne vous demande pas de vivre comme avant ou de faire semblant d'aller bien. Seulement d'essayer de vivre sans pour autant l'oublier. Je le connaissais peu et n'avait pas de bonnes relations avec lui, je vous le concède, mais je suis persuadé que de là où il est, il déteste la Haley qu'il voit...
Haley se retourna et allait répondre mais Patrick était déjà parti. Elle laissa tomber le livre qu'elle tenait dans sa main et se mit à pleurer en se laissant tomber par terre. Le médecin avait vu juste, Jake aurait détesté la voir comme ça et il fallait qu'elle se ressaisisse et qu'elle retrouve un semblant de vie normale. Même si seul le temps pourrait guérir cette blessure, elle devait aussi faire un effort et se montrer plus forte, retrouver cette vie sociale qu'elle avait laissée derrière elle depuis une semaine.
Phil avait fini depuis l'avant-veille toutes les préparations nécessaires en vue de l'arrivée des touristes et n'avait donc plus rien de très important à faire dans la boutique. Il profitait donc de ce moment de pause pour passer un petit moment avec sa femme qui était restée à la maison. Sarah voulait aller se balader en ville mais son mari avait peur que cela la fatigue alors elle avait réussi à négocier une petite promenade d'à peine dix minutes en forêt avant d'aller boire un café au restaurant. Cette solution plaisait à Phil et il accepta.
- Tu veux peut-être essayer d'aller voir Haley... ?
- Non. Si elle avait envie de nous voir, elle serait venue depuis longtemps ou du moins on aurait reçu un texto.
- Ma chérie, faut pas lui en vouloir, elle a besoin de se retrouver, je pense.
- Je sais mais je ne supporte pas de la voir comme ça et d'être impuissante. Ça me rend malade.
- Oui à moi aussi. Il faut lui laisser un peu de temps.
- Bon on va la faire cette balade ? A nous aussi ça nous ferait du bien de se changer les idées...
Elle prit la veste qui était posée sur le canapé puis suivit Phil qui l'attendait déjà sur le seuil de la porte, tout sourire. Sarah ne comprenait pas pourquoi il souriait autant quand elle vit à côté de lui une ombre... Haley.
Sarah resta sur la défensive au départ, puis voyant le visage heureux de son amie elle ne put rester de marbre. Elle s'avança vers elle mais s'arrêta ne sachant pas comment réagir, c'est alors que Haley avança et la prit dans ses bras. Son amie, entoura son corps de ses bras. Ce moment d'intimité était plus qu’explicite pour Phil : une amie qui consolait sa meilleure amie.
- Je suis désolé de ne pas avoir donné de nouvelles. Excusez-moi.
- Je m’inquiétais, Haley. Je n'aime pas te voir comme ça, ce n'est pas toi, tu es plus forte que ça. Je sais que c'est dur mais il faut te battre, il faut que tu montres à Jake...
- ... que même si il me manque je continue de vivre sans l'oublier. Je sais, j'ai déjà eu le droit à ce laïus par notre cher Docteur, il y a une heure.
- Ah eh bien, il faut croire qu'il a bien fait de jouer les porte-parole, dit-elle avec un ton moqueur.
- Vous alliez quelque part ?
- Sarah voulait aller se promener donc je lui ai proposé une petite balade en forêt avant d'aller boire un café, lui répondit Phil chaleureusement. Et tu vas venir avec nous. Respirer de l'air frais et non la poussière de tes bouquins te fera le plus grand bien. Il manquerait plus que ça que tu te transformes en Harry Potter.
- Ah, ah, très drôle.
- Il faut croire, car tu as souris.
Ils montèrent tous les trois dans la voiture. Sarah et Phil étaient heureux de revoir leur amie et surtout d'avoir ne serait-ce que 10 secondes l'avoir fait sourire un peu. C'était toujours un point d'amélioration à ne pas négliger.
Tout le long du trajet, ils restèrent silencieux mais Haley brisa ce silence en leur demandant ce qu'ils avaient fait pendant cette semaine et comment se sentait Sarah. Son amie lui répondit que les nausées matinales avaient disparues et que dans deux semaines, elle avait sa première échographie avec Patrick pour voir si tout allait bien et pour faire une nouvelle prise de sang de contrôle. Phil lui décrivit sa semaine au travail et ses remords car il n'avait pas eu beaucoup de temps pour profiter de sa petite femme ni pour prendre soin d'elle ! Alors il profitait de cette journée pour rattraper cette erreur, car demain, il serait débordé avec les nouveaux arrivants. Haley détailla sa semaine à Sarah dans les bouquins, tout ce qu'elle avait eu à faire même si son amie se doutait bien faisant la même chose chaque année et que quelque part cela avait été comme un moment d'évasion car elle n'avait pas eu le temps de penser à quoi que soit d'autre du moins pas aux derniers évènements passés. Elle rassura alors son amie qui elle le savait cette dernière stressait rien qu'à l'idée de ne pas pouvoir être là pour les premiers jours de la saison estivale.
Ils arrivèrent à la forêt et marchèrent tous les trois ensemble, en parlant de tout et de rien, comme si cette semaine de solitude n’avait pas existé. Sarah demanda à Haley d'aller voir Patrick même si elle s'y opposait parce que ce contrôle était tout de même important car il ne faut pas rigoler avec une dépression.
- Mais il m'énerve avec ses leçons de moral, on dirait mon père.
- Sauf que ton père ne s'est jamais autant inquiété pour toi...
- Comment ça ?
- Il venait voir Phil tous les jours pour savoir si on avait de tes nouvelles car il n'osait pas venir te voir. Si ce matin il s'est enfin décidé, c'est à la demande de tous tes amis.
- Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre.
- Ne nous en veux pas, mais on s'est beaucoup inquiété pour toi...
- Oui je sais. Mais je vous promets que je vais faire des efforts, laissez-moi juste un peu de temps.
- On comprend Haley mais t'isoler n'est pas la meilleure des solutions. Tu vas venir avec nous au café et je te promets que personne ne te regardera avec de la pitié ou tristesse. Tout le monde souffre mais personne ne le montre, chacun le vit à sa façon.
- C'est ce que Patrick me disait. Je vais venir mais si je me sens pas à l'aise, je repars d'accord ?
Phil et Sarah se regardèrent.
- D'accord, répondirent-ils à l'unisson.
Rassurée, Haley eut un sourire ce qui leur fit chaud au cœur. Ils continuèrent leur marche, retournant vers la voiture. Ils se remémoraient certains souvenirs, parlant notamment de Jake. Haley sentit un poids se former dans son corps mais décida de l'ignorer, ne voulant pas gâcher ce moment unique avec ses amis et se surprit à rire aux souvenirs dont Phil fit référence. Lui et sa femme fut heureux de l'entendre rire aux éclats même si il savait qu'au fond d'elle, à l'évocation de ce moment, son cœur aurait plutôt choisit l'option des larmes.
Ils mirent à peine quinze minutes pour rejoindre le centre-ville. Phil s'était garé devant sa boutique, il n'aimait pas se garer devant le restaurant, Haley n'avait jamais compris pourquoi d'ailleurs.
Patrick regardait distraitement par la fenêtre, il attendait son prochain patient, quand il vit la voiture de Phil se garer et en descendre son ami avec sa femme et ... Haley. Il sourit en la voyant car il était persuadé que son discours de ce matin avait servi à quelque chose.
Il n'avait pas tort mais Haley était trop fière pour le lui avouer.
Il restait à peine deux cents mètres avant de rentrer dans le restaurant quand Haley sentit un regard posé sur elle et se retourna et vit Patrick poster derrière la fenêtre, les yeux braqués dans leur direction. Elle fit comme si de rien n'était et continua son chemin au côté de ses amis.
Patrick entendit un bip en provenance de son ordinateur. Il venait de recevoir un mail d’Ian, son ami scientifique.
" Bonjour Patrick,
J'ai mené de nouvelles recherches à partir des échantillons que tu m'avais envoyés. Le corps de la victime a donc été comme je te l'ai dit précédemment, détruit à l'acide. Mais ce n'est pas tout...
Ce dernier été fortement dosé en méthamphétamine.
D'ailleurs tu aurais dû le voir dans tes analyses de sang...
Je pense que le tueur avait préparer un espèce de cocktail et lui a fait boire sans que ce dernier sans rende compte.
Donc je pense qu'il connaissait cette personne...
Je n'ai pas plus d'informations pour le moment.
J'espère avoir pu t'aider.
Bonne journée mon ami"
Patrick le remercia pour son mail et prit son téléphone pour en avertir Chad qui le remercia également de cette information.
Il raccrocha après cinq minutes de conversation car son patient venait d'arriver.
Il alla dans la salle d'attente pour accueillir celui-ci avec le sourire. Un sourire qui s'efface de suite quand il vit la personne qui se trouvait en face de lui.
Haley était soulagée de voir que les personnes lui disaient bonjour mais sans lui demander comment elle se sentait. Elle avait beaucoup apprécié.
C'est Stephenie qui avait pris leur commande avant de venir s'asseoir avec eux.
- Qu'est-ce que vous faites par cette belle journée, les amis ?
- Nous venons de nous promener dans la forêt car notre miss hormones sur pattes ne pouvait pas rester en place, répondit Haley en souriant.
Phil et Stephenie éclatèrent de rire quant à Sarah elle fit une grimace à son amie avant de sourire. Son humour lui avait manqué.
- Tu t'en sors avec la boutique Haley ?
- Oui, j'ai tout fini. Et même en étant resté enfermée pendant une semaine, je ne pouvais difficilement ne pas être prête, je pense.
- Certes mais au moins ça t'a changé les idées. Je vais faire un petit dîner à la maison demain soir. Ça vous dit de venir, on sera une petite dizaine de personnes.
- Avec plaisir, répondirent Phil et Sarah.
- Haley ? Demanda Steph.
- Euh, d'accord mais pas de karaoké, sinon je m'enferme dans les toilettes !
Ses amis rigolèrent.
- Je ne peux rien te promettre ma grande. Je vous laisse je fais aider mes employés sinon quelle patronne serais-je ?
Soyez là pour dix-neuf heures trente demain.
- Pas de soucis.
- Tu n'étais pas obligé d'accepter.
- Pourquoi ?
- Ba il va y avoir du monde...
- Oui, je sais Sarah, mais justement ça va me faire du bien de revenir à la réalité il faut que j'affronte cette douleur en face. Qu'importe le regard des autres tant que vous, vous restez vous-même avec moi malgré votre souffrance personnelle.
Le petit couple, était très heureux que leur amie, malgré sa tristesse, voyait la douleur qu'il ressentait et lui furent reconnaissants de ne pas être si égoïste.
Patrick était toujours face à son interlocuteur. Il n'était pas décidé à le faire rentrer dans son cabinet. L'air était tendu, limite apocalyptique.
- Que fais-tu ici ?
- C'est comme ça que l'on accueille un vieil ami Patrick ?
- Que fais-tu ici ?, demanda une nouvelle fois Patrick sur un ton très irrité.
- Sophia et moi venons passer nos vacances ici. Et quelle fut ma surprise lorsque j'ai su, en arrivant, que le nouveau médecin de cette petite ville, très charmante à première vue, était l'ancien chef de clinique de New York. Je ne pouvais rater cette occasion de venir te dire bonjour.
- Bonjour et au revoir.
- Patrick, je serais toi, je me montrerai plus que gentil avec moi...
- Serait-ce une menace ?
- Juste un conseil...
- Fiche le camp de suite, James.
Haley arriva au même moment mais n'avait pas entendu la conversation mais avait senti l'atmosphère plus que tendue.
- Haley !
- Je venais pour ma consultation, vous avez oubliée ?
Patrick mit un moment à comprendre.
- Non, je n'ai pas oublié mais vous êtes en avance de dix minutes.
- Pas grave, on a le temps.
- Très bien. Allons-y.
- A bientôt, Patrick.
James tourna les talons, Patrick ferma la porte derrière lui en vérifiant bien que James continuait son chemin sans s'arrêter.
Haley se retourna quand Patrick arriva dans le bureau. Il avait retrouvé son visage serein comme si rien ne s'était passé.
- On dirait que je suis tombé à pique...
- Oui, en effet.
Haley dévisageait Patrick.
- Quoi ?, demanda Patrick devant l'attitude défensive d’Haley.
- Rien, je pensais que comme à votre habitude vous détourneriez la vérité.
- Comment ça ?
- Eh bien, à chaque fois que vous êtes pris en discussion ou autre vous détournez la vérité pour qu'on en sache rien...
- Comme avec Jake ?
- Oui, répondit-elle. Mais cette personne est un touriste. Pourquoi ai-je senti autant de tension quand je suis arrivée ?
- Je... Comment vous dire...
- Allez au plus simple, ce sera déjà un bon début.
- James est un ancien collègue de New York. Nous avons un passé en commun qui n'est pas des plus flatteurs. Ca a...
- Détruit votre amitié ?
- Oui voilà. Il risque de... comment vous dire ? Vous importunez s’il remarque notre bonne entente !
- Oh, eh bien, je ferez celle qui vous déteste…
- Hum, c'est pas une mauvaise idée.
- Merci... de votre franchise.
- Alors, vous êtes venu me sauvez ou pour une vraie consultation ?
- J'ai passé la fin de la matinée avec Phil et Sarah comme vous avez pu le constater en nous voyant tout à l'heure. Je leur ai promis de passer vous voir, donc ma voilà, dit-elle avec un sourire ironique.
- Bien. Dites-moi, comment vous vous sentez. Est-ce que vos cauchemars continuent ?
- Je dors mieux, même si je me réveille à peu près toutes les trois heures, mon sommeil est un peu moins perturbé.
- C'est déjà une très bonne chose. Votre appétit, comment est-il ?
- Ce midi, j'ai mangé un vrai repas, ce que je n'avais pas fait depuis une semaine.
J'ai pris l'initiative de sortir un peu plus, demain par exemple, je vais dîner chez Stephenie.
- Oh, vous aussi ?
- Vous êtes invité ?, demanda Haley surprise.
- Euh oui, Stephenie veut faire dîner convivial, pour me mettre à la page de cette nouvelle période estivale, que je sache à quoi m'en tenir et c’est une bonne façon de me faire connaître un peu mieux les habitants. Mais ce sera avant tout un dîner entre amis avec...
- ... avec le karaoké. On y a le droit à chaque fois. J'espère que vous savez chanter !?
- Eh bien, si vous n'êtes pas habitué à la pluie, je risque de vous la ramener, dit-il en plaisantant.
- Oh, si je peux vous rassurez je me cacherai dans les toilettes pour échapper à ce massacre
- Votre tension est meilleure que la dernière fois.
- Super. Mais allez-vous supporter d'être la bête de foire de toute la table ?
- Comment ça ?
- Eh bien, certes, Stephenie vous a invité pour vous mettre à la page des habitudes de la ville mais allez-vous supporter que tout le monde vous pose un tas de question ? Car vu votre réaction face à Jake...
- C'était une erreur ! Il m'a fallu ce moment tragique pour m'en rendre compte alors croyez-moi Haley, je ne ferais pas deux fois la même erreur. Je prendrai mon mal en patience, dit-il sur un ton narquois.
Haley le toisa.
- Tout à l'heure, vous m'avez pas dit toute la vérité n'est-ce pas ?
- Vous commencez à me connaître !
- On dirait oui.
- Je vous ai dit une partie de l'histoire car...
- Toute vérité n'est pas bonne à dire.
Patrick sourit lorsque Haley finit sa phrase. Il comprit que dans cette ville malgré son passé qui restait flou, elle serait la seule personne à ne porter aucun jugement sur lui.
- Haley, je ne suis pas si innocent que ça… dans la ville où je vivais… il s’est passé certaines choses que vous ignorez…
- Comment ça ?
- Je vous ai dit que j'étais marié.
- Oui et alors ?
- Ma femme est morte il y a un an. Je suis coupable de son décès.
- Comment ça ?
- Je vous ai dit que j'étais marié.
- Oui et alors ?
- Ma femme est morte il y a un an. Je suis coupable de son décès.
Haley ne cessa de le regarder sans aucune réaction.
- Haley ?
- J'attends la suite !
- Elle était très malade et mon instinct de médecin a pris le dessus. Je ne pouvais me résoudre à ne pas la sauver. J'ai fait tout mon possible pour la sauver mais je n'ai pas réussi elle est morte sous mes yeux. On m'a accusé de meurtre, je fus jugé mais reconnu non coupable sauf que cela n'a pas plu à James qui...
- ... qui en était amoureux !
Patrick regarda Haley surprit.
- Ce n'est pas difficile à comprendre. Qu'est-ce qui pourrait faire naître une telle rancœur entre deux hommes si ce n'est une femme?!
- Ils n’étaient pas amants. James en était amoureux mais elle l'avait repoussé plus d'une fois.
- Oh ! Et c'est lui qui vous a accusé de l'avoir tuée ?
- Oui.
- Il ne supporte pas que vous soyez libre donc maintenant qu'il vous a retrouvé il ne va pas vous lâchez ?
- Tout à fait. Ma vie va être un véritable enfer pendant sa présence ici.
- Ouais, c'est l'impression que j'ai eu à sa façon de vous regarder.
- Bon Haley, je vais vous donner des compléments alimentaires le temps que vous retrouviez une alimentation normale. Et de quoi dormir un peu plus la nuit sans vous réveiller autant.
- D'accord mais pas trop fort, s'il vous plaît, je ne veux pas devenir un zombie.
- Pas de soucis.
Haley prit son ordonnance et quitta le cabinet médical en remerciant Patrick pour sa franchise.
Il la regarda partir.
Il ferma son cabinet et monta à l'étage qui désormais était son appartement. Il prit une douche et alla au restaurant pour manger un morceau.
Il vit Chad assit au comptoir et se joignit à lui.
- Alors ?
- On a un sérieux problème !
Chad finit sa tasse de café qu'il avait pris après son repas et quitta le restaurant.
- Un plat du jour s'il vous plaît
Stephenie acquiesça et il attendit d'être servi.
Chad prit sa voiture et quitta la ville.
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